Kinshasa, 09 oct. 2018 (ACP).- La ministre du Genre, enfant et famille, Chantal Safou Lopusa a ouvert mardi, à l’hôtel Béatrice de Kinshasa, un atelier sur l’élaboration de la feuille de route pour l’accélération de la mise en place des comités de médiation pour les enfants en conflits avec la loi dans les provinces de la RDC.
La médiation, a défini Mme Safou, est un mécanisme qui vise à trouver un compromis ou un arrangement à l’amiable entre l’enfant accusé d’avoir violé la loi, ou son représentant légal, et la victime de cet enfant, ou son représentant légal ou ses ayants droit.
L’objectif de cet atelier, a poursuivi l’oratrice, est de rendre opérationnels les comités de médiation, non seulement près les 21 tribunaux pour enfants installés à travers le pays, mais aussi près les tribunaux de paix, là où les tribunaux pour enfants ne sont pas encore installés.
La ministre du Genre a, par ailleurs, signalé que les tribunaux pour enfants, institués par la Loi portant protection de l’enfant, sont opérationnels depuis 2011 et sont seuls, compétents pour connaitre les causes dans lesquelles sont impliquées les enfants accusés d’être en conflit avec la loi.
Toutefois, a-t-elle expliqué, pour épargner les enfants des inconvénients des procédures judiciaires et favoriser la restauration de la paix sociale ainsi que leur réinsertion sociale et communautaire, la Loi a institué les comités de médiation à côté des tribunaux pour enfants.
Déplorant le retard dans la mise en place de ces structures, la ministre a fait savoir que, sur 350 comités de médiation prévus dans le Plan d’action national d’installation et d’accompagnement de ces comités, seuls 81 comités sont institués et leurs membres ont été désignés par les gouverneurs des provinces.
Parmi ces comités, a précisé la ministre du Genre, 16 seulement peuvent être considérés comme opérationnels auprès de 21 tribunaux pour enfants installés. D’où, a-t-elle recommandé aux participants à cet atelier de deux jours, de lui faire des propositions concrètes, au regard des réalités de chaque entité, pour l’effectivité des comités de médiation dans toutes les provinces de la RDC et la feuille de route à adopter à l’issue des travaux devra prévoir des actions à mener dans les 6 mois à venir.
Le représentant adjoint de l’UNICEF en RDC, Tajudeen Oyewale a, quant à lui, indiqué que de janvier à juin 2018, les interventions appuyées par cette agence de l’ONU en faveur des tribunaux pour enfants et des comités de médiation ont permis à 615 enfants en conflit avec la loi de bénéficier d’un compromis les protégeant de tout contact avec le système judiciaire. Mais, a-t-il reconnu, cela ne représente qu’un pourcentage trop faible, soit 4% des cas d’enfants en conflit avec la loi.
Prennent part à ces assises, les chefs de division provinciaux du Genre, famille et enfant des provinces de : Kinshasa, Tanganyika, Tshopo, Lomami, Kwango, Kwilu, Mai-Ndombe, Sankuru, Equateur et Maniema. ACP/ Kayu/KGD