APS SENEGAL-CULTURE-PERSPECTIVES / Vers la mise en place d’un Conseil consultatif des arts, des lettres et de la culture APS SENEGAL-PRESIDENTIELLE-RESULTATS / Commission nationale de recensement des votes : aucune réserve n’a été relevée (président) APS SENEGAL-PRESIDENTIELLE-REACTIONS / Washington et Ottawa félicitent Bassirou Diomaye Faye pour sa ‘’victoire électorale’’ AGP GUINÉE : L’APAC ÉCHANGE AVEC LA PRESSE SUR LA PRATIQUE DU JOURNALISME PAR LES FEMMES AGP GUINÉE : LE PM ÉCHANGE AVEC LE PRÉSIDENT DU CONSORTIUM WINNING SIMANDOU APS SENEGAL-INSTITUTIONS-PASSATION / Macky Sall invite le gouvernement à préparer les dossiers de passation de pouvoirs APS SENEGAL-GAMBIE-SOCIETE / Des patrouilles mixtes sénégalo-gambiennes pour prévenir les différends frontaliers APS SENEGAL-CULTURE-PERSPECTIVES / Habib Léon Ndiaye rassure sur la mise en œuvre du Plan stratégique de développement du théâtre APS AFRIQUE-BENIN-FOOTBALL / Gernot Rohr, sélectionneur du Bénin : “Je n’ai pas la même profondeur de banc que l’effectif du Sénégal” APS AFRIQUE-INFRASTRUCTURES / La BOAD approuve un prêt de 23 milliards pour la route Labé-Mali-Kédougou-Fongolembi

Amadou Gon Coulibaly, les honneurs jusqu’au bout (Round-up)


  20 Juillet      58        Politique (25157),

 

Abidjan, 20 juillet 2020 (AIP) – Tombé sur le champ d’honneur, le 08 juillet 2020 à Abidjan des suites d’un malaise après un Conseil des ministres, l’ex-Premier ministre ivoirien, Amadou Gon Coulibaly ‘’AGC’’, 61 ans, a, depuis ce jour fatidique, reçu l’hommage de la Nation ainsi que les honneurs de pays et d’organismes qui comptent sur l’échiquier international.

Hommage unanime sur les qualités de l’homme

Comme un seul homme, les filles et fils de la Côte d’Ivoire, tous bords confondus, ont salué la mémoire d’AGC. Le Président Alassane Ouattara, dans le communiqué officiel lu par le secrétaire général de la Présidence de la République, Patrick Achi, a laissé entrevoir tout l’Amour qu’il avait pour son ‘’fils’’, son ‘’frère’’, son ‘’plus proche collaborateur depuis 30 ans’’, ce grand serviteur de l’Etat dont devraient s’inspirer tous les compatriotes, ce compagnon loyal et fidèle dont tous rêvent, ce camarade courageux et téméraire que tous les hommes politiques recherchent.

Et même Patrick Achi avouera, le 14 juillet lors de l’hommage de la Nation à son illustre fils, qu’au fil de ses charges dans le Gouvernement depuis plusieurs années, il n’a pas connu tâche plus lourde que de lire ce communiqué officiel-là.

Des ministres, des cadres, des membres de son parti, le Rassemblement des républicains (RDR) qui s’est ensuite intégré dans la coalition RHDP (Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix), les responsables des partis d’opposition, des personnalités connues, des citoyens Lamba, illustres inconnus… tous ont pleuré la perte d’un Grand homme. Une fois de plus, fait assez rare pour être souligné, la Côte d’Ivoire a su taire sa divergence pour s’unir dans la douleur.

A l’international, l’ONU a mis son drapeau en berne, ponctué par un message de condoléance du Secrétaire général, Antonio Guterres, lu par son porte-parole. Les pays amis de la Côte d’Ivoire, la France, le Sénégal, le Burkina Faso, la Guinée, le Togo ne se sont pas contentés de présenter leurs condoléances par la voie diplomatique, leurs représentants se sont déplacés pour apporter leur compassion au Président Ouattara et à la famille éplorée.

Même la presse ivoirienne, qualifiée à tort ou à raison d’être ‘’partisane’’ a barré à sa Une, dès le lendemain, le départ d’Amadou Gon Coulibaly. Déjà, à l’annonce de la nouvelle, les médias d’Etat en particulier, l’Agence ivoirienne de presse (AIP), Fraternité Matin, la Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI) auxquels s’ajoute de Centre d’information et de communication gouvernementale (CICG) ont sorti la grande artillerie pour parler et faire parler du chef du Gouvernement, durant les jours de deuil national.

Les honneurs de la Nation

Un deuil national de huit jours, décrété du 10 au 17 juillet 2020, une distinction de Grand-Croix dans l’Ordre national faite à titre posthume le 14 juillet lors de l’hommage de la Nation, les honneurs militaires, l’hommage du RHDP, sa famille politique, au Parc des sports de Treichville (Abidjan Sud) le 15 juillet suivi d’une messe demandée par les ministres catholiques, des témoignages des 31 régions ivoiriennes le 16 juillet à Korhogo (Nord, région du Poro), des prières à son endroit. Chef jusqu’au bout, la dépouille transportée d’Abidjan à Korhogo par un avion militaire, puis sillonnant dans le command-car, la capitale du Poro – Gbondala, stade municipal, mosquée centrale où la prière mortuaire a été officiée par le nouveau guide de la communauté musulmane, Cheick Al-Aïma Mamadou Traoré, avant l’inhumation dans la stricte intimité familiale. Honorable et majestueux.

AGC, la culture, la foi et l’art

Homme multidimensionnel, Amadou Gon Coulibaly l’était assurément, selon les témoignages. Initié au Poro, comme le recommande la pure tradition Sénoufo, AGC en avait gardé les enseignements. Discret, patient, avec une capacité d’écoute remarquable, selon ses proches, ‘’Le Lion’’ -son autre surnom- avait gardé les pieds dans la tradition. C’était également un homme de foi, un musulman qui a accompli en 2018, aux côtés de son ‘’père’’ Alassane Ouattara, le Hadj, cinquième pilier de l’Islam. En outre, selon des artistes, AGC aimait l’art et aidait beaucoup les créateurs, a témoigné Noël Dourey, qui préparait même la sortie d’une chanson à la gloire de celui qui a reçu en décembre 2019, le ‘’Prix Mécène d’Or’’ des artistes ivoiriens et d’Afrique.

Feu Gon Coulibaly, le jeu d’alliance remis au goût du jour

Depuis l’annonce du décès du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, une frénésie s’est emparée des différents groupes ethniques ivoiriens tant sur les réseaux sociaux, dans les médias que dans le quotidien. Le jeu d’alliance interethnique s’est intensifié et est même allé au-delà des traditionnels alliés des Sénoufos, en l’occurrence les Koyaga, le Yacouba (Dan), les Gouro et les Lobi. Les alliés des alliés s’y sont invités à cœur joie, permettant un tant soit peu d’avoir le sentiment d’être unis dans la diversité. Dans son message lu par le ministre Jean-Claude Kouassi, la Reine des Baoulé, Nanan Akoua Boni II a rappelé le pacte entre le Grand-Centre, notamment les Baoulé et les Sénoufos. Pacte signé entre leurs patriarches, Félix Houphouët-Boigny et Péléforo Gbon Coulibaly, arrière-grand-père du défunt Gon Coulibaly, qu’il convient de renouveler.

Amadou Gon Coulibaly et Korhogo, sa terre d’origine

Etre enterré à Korhogo, auprès des siens, fut certainement l’une des volontés d’Amadou Gon Coulibaly. Il aimait cette ville, ses habitants, sa tradition. Anciennement député et maire de Korhogo, AGC a marqué de ses empreintes la cité du Poro. La capitale de l’ex-région des Savanes a bénéficié d’infrastructures d’envergure notamment en termes de bitumage de voies, d’électrification, de construction de structures sociocommunautaires. Un Fonds Amadou Gon Coulibaly y est d’ailleurs mis en place qui a bénéficié à beaucoup de Korhogolais dans le cadre d’appuis pour des activités génératrices de revenus.

Le dernier voyage

Le dernier hommage dont il a eu droit fut à la grande mosquée de Korhogo, avant l’ultime voyage. Dans le sermon qu’il a prononcé le vendredi 17 juillet 2020 à la prière de Djoumah, avant la prière mortuaire, le secrétaire exécutif de Conseil supérieur des imams, des mosquées et des affaires islamiques en Côte d’Ivoire (COSIM), Ousmane Diakité, a souligné des qualités de ce fidèle musulman qui fut, comme le recommande le Prophète, utile aux autres. Il a indiqué que selon le prophète Mouhammad (PSL), « le meilleur des hommes est celui-là même qui est utile aux hommes ».

Elève brillant, travailleur acharné, consciencieux, rigoureux, méthodique, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly avait une capacité de synthèse remarquable, un sens aigu du travail bien fait, il était un perfectionniste, témoignent des membres du Gouvernement. Rigoureux, sans être méchant, humble, affable, prévenant ‘’Le Lion’’ marquait l’esprit de tous ceux qui le côtoyaient, par son intelligence. Mort à la tâche, le fils de Gbonblé et de Hadja Fatoumata Coulibaly, qui avait vu le jour le 10 février 1959 à Abidjan, repose depuis le 17 juillet 2020 dans le caveau familial dans le quartier Soba de Korhogo, sur la terre de ses ancêtres. « Le Roi (Lion) est mort, vive le Roi ! ».

(AIP)

Dans la même catégorie