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Sommet CEDEAO : « Les crises multiformes qui secouent notre espace commun nécessitent d’y consolider les institutions démocratiques » (Président Issoufou)


  7 Septembre      43        Politique (25313),

 

NIAMEY, 7 sept (ANP) – Le Président de la République Issoufou Mahamadou, Président en exercice de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a déclaré, ce lundi 7 septembre 2020 à l’ouverture de la 57ème Session du Sommet ordinaire de cette Conférence qui se tient à Niamey, que « les crises multiformes qui secouent notre espace commun nécessitent d’y consolider les institutions démocratiques ».

Ces crises sont notamment la situation sécuritaire préoccupante dans les pays du Sahel, mais aussi celle de la pandémie de la Covid-19 qui affecte toute la planète avec des conséquences économiques néfastes particulièrement pour les pays africains, ainsi que la situation politique délétère dans certains pays de la Communauté comme le Mali, ou encore la Guinée et la Côte d’Ivoire.

Après avoir rappelé qu’il s’était engagé à mettre son mandat à profit pour faire un saut qualitatif à la CEDEAO dans au moins trois domaines prioritaires (sécurité régionale, consolidation des institutions démocratiques et intégration économique), le Chef de l’Etat nigérien a regretté que l’arrivée brutale de la Covid-19 ait bouleversé profondément le mode de vie dans la région et impacté négativement son ambition.

Sur le plan économique, a-t-il toutefois fait remarquer, la mise en œuvre de la vision 2020 de la CEDEAO, adoptée en 2010, a démontré que « nous étions sur la voie  du progrès économique quand nous avions été frappés de plein fouet, comme le reste du monde, par la pandémie de la COVID-19 », se basant ainsi sur le taux de croissance économique moyen supérieur à 4% enregistré dans presque la totalité des Etats membres depuis 2001, alors que la croissance mondiale plafonne à 3%.

Selon lui, ces statistiques ont « démenti les prophéties des cassandres de l’afro-pessimisme », même si « cette année, notre région connaitra un taux moyen de croissance de -2,1% au lieu de 3,3% prévu » du fait notamment des conséquences de la Covid-19, qui a également retardé le lancement prévu en cette année 2020 de la monnaie unique de la CEDEAO, alors qu’en fin 2019, 13 Etats sur les 15 remplissaient au moins trois des quatre critères de convergence de premier rang.

Et au regard des avancées enregistrées par ce programme, notamment les décisions prises relativement au symbole de la monnaie, au nom de la banque centrale ainsi que sur le régime de change, le Président Issoufou Mahamadou a recommandé au Sommet de Niamey de « prendre en considération cette situation et élaborer une nouvelle feuille de route tout en maintenant une approche graduelle pour le lancement de la monnaie commune conformément à la recommandation de la Task Force sur l’accélération du programme monétaire ».

L’occasion de ce Sommet sera ainsi mise à profit pour « clarifier la controverse née de l’annonce du lancement de l’Eco par les pays membres de l’UEMOA », en plus d’échanger « sur les conclusions du Sommet de la Zone Monétaire de l’Afrique de l’Ouest (ZMAO) relatif au programme de coopération monétaire ».

Sur le plan sanitaire, le Président en exercice de la CEDEAO a souligné que la pandémie de la Covid-19 a mis en évidence la pertinence du programme de la Communauté en matière de gestion des épidémies, notamment le Plan Stratégique Régional de l’Organisation Ouest Africaine de la Santé (OOAS) qui a apporté une contribution inestimable dans la prévention et la gestion de la pandémie au niveau des Etats, mais aussi dans le renforcement des capacités d’intervention des Etats, la mise à leur disposition de tests, médicaments, équipements de protection individuels, ventilateurs, pour ne citer que l’essentiel.

La rencontre de Niamey sera aussi l’occasion, pour le Président Muhammadu Buhari de la République Fédérale du Nigéria, Champion de la lutte contre la COVID-19 de la CEDEAO, de présenter « ses réflexions et recommandations pour lutter encore plus efficacement contre ce fléau qui, compte tenu des mesures prises, semble être sous contrôle », a annoncé le Président Issoufou Mahamadou.

Sur la crise sécuritaire liée aux menaces des organisations terroristes et criminelles, le Président nigérien, a d’abord rappelé que l’Organisation qu’il dirige a déjà pris, le 14 Septembre 2019 à Ouagadougou, la décision de prendre à bras le corps cette question en adoptant le plan quinquennal 2020-2024 de lutte contre le terrorisme et le crime organisé et a chargé la Commission de la mobilisation des financements et de la mise en œuvre y compris en procédant à l’activation de la force en attente de la CEDEAO.

Le Président Issoufou Mahamadou a ensuite déclaré que la CEDEAO « doit rapidement honorer ses promesses, y compris en mobilisant sa force en attente, en vue de participer à la coalition de lutte contre le terrorisme au Sahel », faisant remarquer que « des forces spéciales européennes, à travers les opérations Barkhane et Takuba, y participent pendant que notre organisation continue à y être absente et n’assume pas les obligations qu’elle a prises dans le cadre du Protocole du 10 Décembre 1999 relatif au Mécanisme de prévention, de gestion, de règlement des conflits, de maintien de la paix et de la sécurité ».

Selon lui, toutes ces crises multiformes, qui secouent l’espace communautaire, nécessitent d’y consolider les institutions démocratiques afin qu’elles soient capables d’y faire face, et ainsi « garantir la paix, la sécurité, la stabilité et le progrès économique et social conformément aux promesses de nos différentes constitutions et aux dispositions du protocole additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance ».

Selon lui, cette nécessité s’impose surtout au regard de nombreux défis qui attendent la CEDEAO en cette fin de l’année 2020, au cours de laquelle des élections présidentielles sont prévues au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Ghana, en Guinée Conakry et au Niger, ainsi qu’au Benin dans le courant du premier trimestre 2021.

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