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UN AUTEUR FAIT LE PROCÈS DU SYSTÈME DES VOLONTAIRES ET DES VACATAIRES DE L’ÉDUCATION


  7 Octobre      71        Education (7105),

 

Dakar, 7 oct (APS) – Le livre ‘’Volontaires et vacataires : la grève des enseignants’’, de Mohamed dit Maguette Ndiaye, est l’autobiographie d’un ex-pensionnaire de l’école musulmane traditionnelle, qui a été formé à l’école occidentale, un dualisme du système éducatif sénégalais qu’il décrypte dans cet ouvrage.

Dans ce récit autobiographique de 87 pages, publié aux éditions Abis, l’auteur, professeur de physique à la retraite, part de ce système qui place le talibé (pensionnaire de l’école coranique) aux côtés de l’élève de l’école occidentale, un système hérité de la colonisation, pour enfin aboutir à une analyse sans complaisance du statut précaire des enseignants volontaires et des professeurs vacataires.

L’auteur, dont le parcours personnel et professionnel transparait dans le rôle du personnage principal du récit, en l’occurrence Maodo, a été envoyé à l’école coranique à l’âge de trois ans. L’ancien pensionnaire de ‘’daara’’ (école coranique) a été fortement influencé d’une manière positive par son instituteur, une situation qui va le pousser à se donner à fond dans les enseignements de ‘’l’école nouvelle’’, qui, à son goût, donnerait plus d’opportunités et de perspectives d’emploi.

Outre ce dualisme ‘’peu performant’’, l’auteur interroge également le contenu des enseignements et la nécessité d’une réadaptation de l’école aux réalités locales, mais aussi aux enjeux et défis du moment.

A ce propos, il expose les suggestions de l’imam du village qui accueillait pour la première fois un instituteur, en la personne de Modou Ndiaye. Ce dernier est invité par l’imam Tahir à ‘’l’élaboration d’un emploi du temps qui tiendrait compte des réalités du village, pour permettre aux enfants de tirer profit des enseignements de l’école nouvelle tout en continuant dans la voie de Dieu’’, via l’école musulmane traditionnelle appelée ‘’daara’’ au Sénégal.

A travers les personnages de Modou Ndiaye et Ndèye Khady, respectivement volontaire et vacataire de l’enseignement, l’auteur dépeint un corps d’enseignants partagé entre la précarité et le spectre de l’éloignement pour servir dans des endroits très éloignés de leur zone de confort, à l’instar de M. Ndiaye, un Dakarois, qui devait rejoindre son premier lieu d’affectation dans un village de la Casamance (sud) des profondeurs.

De même, Ndèye Khady professeure-vacataire, la semaine, devenait vendeuse les dimanches, en s’activant dans le commerce de ceintures de perles, d’encens et de petits pagnes, qui forment l’attirail de séduction de la femme sénégalaise.

Cette activité parallèle devrait lui permettre, selon l’auteur, d’aménager un espace ‘’extrêmement dense dans le cercle des driankés (les dames), tout en lui permettant également de boucler ses fins de mois difficiles’’.

Mohamed dit Maguette Ndiaye estime que ‘’le recrutement d’enseignants volontaires et d’enseignants vacataires avait rendu plus vulnérable le secteur de l’éducation’’. A ce sujet, il évoque les probables conséquences qui peuvent découler du volontariat, dont la première expérimentation remonte au Sénégal aux années 1990, une période marquée par ‘’une année blanche, une année invalide, un taux de déperdition scolaire et universitaire galopant…’’

Il constate que ‘’l’Etat se réfugie derrière les institutions financières, à l’image du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, pour, dit-il, ‘dégraisser’ la fonction publique, dans le souci de réduire, de façon drastique, la masse salariale’’.

‘’Faut-il privilégier la maîtrise de la masse salariale au détriment du niveau d’instruction ?’’ s’interroge l’enseignant à la retraite. Répondant à sa propre question par la négative, il affirme que cette instabilité prolongée de l’institution scolaire et universitaire appelle de façon urgente une concertation de l’Etat avec tous les partenaires sociaux.

Comme préalable à cette concertation, il estime que ‘’l’amélioration des conditions de travail et la revalorisation de la fonction enseignante permettront d’avoir des institutions scolaires et universitaires stables’’. Il insiste notamment sur la nécessité d’adopter des mesures idoines pour favoriser l’émergence d’un système de qualité, seul gage d’un succès garantissant l’éclosion de potentialités dont regorge le Sénégal.

Ce natif de Rufisque (ouest) est d’avis que les ressources humaines dont dispose le pays ‘’constituent le meilleur atout pour asseoir les conditions d’un développement durable’’.

Il souligne à cet effet ‘’l’importance d’un capital humain dans un processus de développement’’, évoquant le cas du Japon. Ce pays asiatique sans ressources naturelles, qui fut complètement détruit pendant la Seconde Guerre mondiale, ‘’est aujourd’hui arrivé à jouer les premiers rôles dans l’économie mondiale, grâce au génie créateur de son peuple’’, relève-t-il.

Le président du comité de gestion du centre de lecture et d’animation culturelle de la ville de Khombole (ouest), dont il fut le premier adjoint au maire de 2002 à 2009, invite également à ‘’l’innovation’’ et à ‘’la rénovation dans les dynamiques syndicales’’. Ces organisations, affirme-t-il, ‘’ne doivent plus se focaliser uniquement sur le mieux-être des enseignants mais surtout, préserver la centralité de l’élève et le devenir du système éducatif’’.

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