Washington, 09/10/2020 (MAP), La crise de sécurité et la crise économique au Sahel « s’entretiennent mutuellement, créant un cercle vicieux sans fin », a indiqué la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva en rappelant l’urgence d’une solide coopération des pays de la région et de leurs partenaires internationaux.
« Les décisions macroéconomiques produisent des effets microéconomiques durables. Et à bien des égards, les enjeux que j’ai constatés de première main au Sahel tiennent à deux problèmes macroéconomiques: d’une part, la crise de sécurité qui perdure; et d’autre part, la difficulté qu’il y a de ce fait à instaurer des bases économiques solides dans la région qui aideraient les populations à améliorer leurs conditions de vie et à créer et accroître la capacité d’adaptation », a souligné Mme. Georgieva lors d’une réunion jeudi sur « les enjeux économiques de la crise de sécurité au Sahel ».
La dirigeante du FMI a rappelé qu’au cours des quatre dernières années, les pays de la région ont « considérablement augmenté leurs dépenses de sécurité, ce qui risque d’évincer d’autres dépenses essentielles, notamment celles qui sont nécessaires pour sauver des vies et garantir les moyens de subsistance face à la pandémie ».
Pour mettre fin à la crise, elle a recommandé de mettre en place une solide coopération internationale afin d’aider à juguler la crise de sécurité, consolider les bases du succès dans chaque pays, obtenir un appui plus important de la part des partenaires extérieurs et améliorer la résilience sachant, a-t-elle dit, que la pandémie de COVID‑19 n’est pas le premier ni le dernier choc auquel la région fait face.
Evoquant enfin la crise climatique, la DG du FMI a tenu à relever l’importance de l’initiative Grande Muraille verte, qui vise à ériger un rempart végétal à travers le Sahel s’étirant sur 8 000 kilomètres entre deux océans, indiquant que si le projet est mené à bien, la muraille serait « la plus grande structure vivante de la planète ».