Conakry, 21 nov. (AGP)- Le 20 novembre de chaque année, l’humanité célèbre la journée mondiale de l’enfant. Cette journée est célébrée cette année dans un contexte économique difficile pour les populations guinéennes. Beaucoup d’enfants sont obligés de se mettre à la tâche pour subvenir à leurs besoins primaires.
A Labé, les marchés et ateliers d’apprentissages sont pris d’assaut par des enfants de toutes les catégories d’âge pour des causes diverses.
C’est du moins ce qui ressort du constat fait vendredi 20 novembre 2020, par le correspondant régional de l’AGP à Labé.
Saickou Oumar Bah, qui revend des couvertures de réservoir de moto se félicite d’être en activité à son jeune âge.
« Je fais la tapisserie depuis 3ans. Je viens chaque jour si mes parents ne me commissionnent pas ailleurs. Si nous sommes libres à l’atelier, nos supérieurs nous donnent ces couvertures à revendre au marché. A notre retour, ils nous offrent 2000 ou 3000. J’aime ce travail parce qu’il fera de moi, une personne ressource demain » s’est réjoui l’enfant de 11ans portant sur son cou une dizaine d’articles.
Son ami quant à lui, il exprime son regret de n’avoir pas eu la chance d’aller à l’école. Mais tout de même « je fais ce travail pour ne pas rester comme ça. Si je gagne de l’argent, je le confie à ma maman pour l’aider à subvenir à l’achat des habits pour la famille. Le travail n’est pas facile mais comme nous sommes en train d’apprendre, j’en suis sûr qu’un jour ça va aller. On fait ce que nos maitres nous demandent. Je serai aussi un maitre tapissier un jour », nous confie Ibrahima
Diallo, 13 ans qui n’a pas manqué d’appeler ses amis d’âge à emboiter ses pas pour ne pas perdre leur avenir.
La couche féminine est aussi à l’épreuve dans cet environnement peu enviable.
Beaucoup d’entre elles sont orientées de gré ou de force vers la vente d’eau minérale et l’apprentissage de la couture par leurs tuteurs.
« Je n’aime pas ce travail. Je préfère la couture. Mais c’est ma tante qui me donne de l’eau à vendre chaque jour. C’est seulement le soleil qui me fatigue sinon le reste, je n’ai pas de problème. Je ne gagne rien. Si je finis de vendre, je ramène l’argent pour qu’elle achète à manger, des cahiers et des habits pour nous », a rajouté l’orpheline de père Halimatou Sow 10 ans élève en 5eme année qui ignore l’existence de cette journée.
« Je ne sais pas si cette journée existe pour les enfants que nous sommes »
A rappeler que la journée mondiale de l’enfance a été déclarée en 1954 pour promouvoir le respect des droits des enfants à travers le monde.