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Interview/Laurent Tchagba : ‘’Nous préparons une nouvelle gouvernance dans le secteur de l’eau’’


  7 Janvier      161        Environnement/Eaux/Forêts (6465),

 

Abidjan, 07 jan 2020 (AIP)- Le gouvernement ivoirien a annoncé courant février 2020 qu’il alloue 291 milliards francs CFA (445 millions d’euros) à l’Office national de l’eau potable (ONEP) pour satisfaire les besoins des populations en eau potable, expliquant qu’il souhaite voir le taux d’accès à l’eau potable passer de 82 % à 95 % dans la même année. L’investissement s’inscrit dans le cadre du programme « Eau pour tous » qui vise un taux d’accès à l’eau potable de 100 % au niveau national, d’ici à 2030. Le coût total de ce programme est estimé à 1 320 milliards FCFA (environ 2,1 milliards d’euros). Le ministre de l’Hydraulique, Laurent Tchagba dévoile dans une interview à l’AIP, les grands projets pour la desserte en eau potable à Abidjan et à l’intérieur du pays, soulignant qu’une « nouvelle gouvernance dans le secteur de l’eau » est en élaboration.

Monsieur le ministre, cela fait huit mois que vous avez lancé les travaux du projet dénommé “Amélioration des performances techniques et financières du secteur de l’eau potable” (APTF), couvrant 155 sous-quartiers du grand Abidjan qui n’ont pas accès à l’eau potable. Où en êtes-vous actuellement avec le projet ?

A Abidjan, nous étions confrontés au problème de déserte en eau potable dans 155 sous quartiers. Après un diagnostic effectué, nous avons fait la remarque que les populations de ces quartiers surtout les femmes se plaignaient des difficultés d’accès à l’eau. Pour se faire entendre, elles se mettaient à chaque fois que l’occasion se présente à taper les casseroles pour réclamer l’eau. Ces quartiers étaient soumis à la pression des revendeurs. Nous avons pris la responsabilité d’expliquer la situation au gouvernement et au président de la République qui a validé le projet. Aujourd’hui, sur les 155 sous quartiers, les travaux ont démarré et nous sommes à 37% de réalisation soit environ 57 quartiers touchés. Nous avons prévu un délai de 18 mois pour terminer l’ensemble des travaux. Nous avons déjà fait huit mois et il nous reste dix mois pour terminer ce projet pour que les populations desdits quartiers soient épargnées des corvées d’eau. Cette phase d’urgence, d’un coût de 47 milliards de francs CFA impactera directement 1,6 million de personnes.

Une chose est de faire les canalisations et une autre est de faciliter l’accès à l’eau aux populations. Est-ce que des dispositions sont prises pour permettre à ces populations à faibles revenus d’avoir accès aux compteurs d’eau ?

En principe, il faut débourser 167.000 Fcfa pour avoir son compteur d’eau. Nous avons remonté cette difficulté des populations au président de la République. Nous avons été instruits à ce que ces populations des quartiers précaires bénéficient des branchements sociaux. C’est-à-dire qu’elles ne payent que 10.000 FCFA et le reste est supporté par l’Etat.

Concernant ce projet APTF, Abidjan n’est pas la seule ville à accueillir des quartiers précaires, il y a l’intérieur du pays également. Est-ce que ce projet va s’étendre à l’intérieur du pays ?

C’est la deuxième phase que nous comptons lancer au terme du projet en cours. Mais ce qui est intéressant, c’est que nous avons déjà entrepris de régler les problèmes autrement en mettant en place, ce que nous appelons les Unités compactes dégremond (UCD).

Malgré tous ces efforts, des personnes vivent toujours le calvaire d’eau. Qu’est ce qui est fait pour résoudre totalement la question ?

Aujourd’hui, l’eau est disponible en Côte d’Ivoire. Nous n’avons pas de pénurie d’eau même avec la variation du système de pluviométrie par endroit. Mais il ya une chose. L’eau qui est disponible, il faut pouvoir la capter, la traiter avant de la donner aux populations. On voit des cours d’eau comme les fleuves, les lacs, les lagunes et on pense qu’on peut boire cette eau, malheureusement on ne peut la boire comme cela car ce sont des eaux saumâtres. Il faut la capter, la traiter avant de la donner aux populations. Capter de l’eau, la traiter, la refouler et la distribuer est un métier. Et c’est ce métier que nous avons appris et aujourd’hui, nous mettons notre technicité pour que la Côte d’Ivoire soit un pays qui adresse le mieux, la désserte d’eau. A l’intérieur du pays effectivement, lorsqu’on prend le secteur rural, il y a des efforts à faire car nous avons 51% de la population. Et au niveau urbain, il y a un travail important et c’est pourquoi dans la réforme institutionnelle, nous sommes en train de préparer l’introduction d’une autre façon de la gouvernance de l’eau potable.

Comment fonctionne les UCD pour garantir l’eau potable aux populations ?

Lorsque le président de la République m’a appelé pour animer le ministère de l’Hydraulique nous avons remarqué que ce soit à Abidjan et à l’intérieur du pays, des villes étaient très déficitaires en eau. Le déficit partait de 65% à 85%. Devant une telle situation, nous avons élaboré des projets structurants qui devraient permettre de donner de l’eau potable aux populations et les sécuriser jusqu’à 2035 et 2040. En attendant que nous trouvions les financements pour ces projets qui coûtent cher, nous avons opté pour les UCD qui sont des stations préfabriquées que nous installons au bord d’une rivière pour capter, traiter et refouler l’eau dans un château pour la donner aux populations. Nous avons une expertise de ce système qui permet de l’eau aux populations.

A ce jour, quel bilan pouvez-vous faire de l’installation des UCD dans le pays?

Nous avons choisi 32 villes où le déficit était très important et nous avons acheté 40 UCD. Et à ce jour dans 28 villes, les UCD ont été déjà été posées. Dans certaines localités, nous avons installé jusqu’à deux UDC, selon le déficit. Nous avons pris du retard à cause de la pandémie de la COVID 19 puisque les appareils sont importés et il y avait des problèmes de shipping. Dieu merci que tout est rentré dans l’ordre.

Il y a également un projet de 12 villes. Sur quelle base ces villes ont-elles été sélectionnées ?

Nous avons 31 régions et parmi ces régions, il y en a qui en sont déficitaires. Il est vrai que dans les années 1960, ces villes ont été dotées d’un système d’adduction en eau potable. Mais de 1965 à nos jours, aucun projet n’a été fait et malheureusement, ce manque de maintenance a défavorisé ces villes. Sur les 31 régions, il y a 12 qui étaient dans cette situation, c’est-à-dire entre 85 à 90% de déficit. Vous savez qu’à l’intérieur du pays, nous prenons l’eau de la nappe phréatique. Mais malheureusement avec le problème pluviométrique, les nappes phréatiques ne se rechargeaient plus. Cette situation est venue s’ajouter avec le problème d’entretien et ces douze villes étaient en souffrance. Cela a favorisé le choix de ces 12 villes notamment Boundiali, Mankono, Séguéla, Divo, Tanda ….

La lutte contre la COVID 19 nécessite le lavage des mains. Est-ce que cela vous met la pression pour trouver à tout prix l’eau pour les ménages ?

Je vous le dis ouvertement, je ne dors pas car tant que la population a des difficultés d’eau dans une localité, j’en souffre. Avec l’avènement de la COVID 19, le lavage des mains est une nécessité pour lutter contre le virus. Nous avons pris toutes les dispositions pour que les 581 centres de production dont dispose la Côte d’Ivoire, puissent fonctionner à temps réel. Lorsque les centres de production fonctionnent de manière continue, nous avons l’eau en permanence. Et Dieu merci, ils ont bien fonctionné jusqu’à présent. Nous avons tout mis en place pour que l’eau soit disponible en vue du lavage pour lutter contre cette pandémie.

Où en est-on avec le Programme social du gouvernement (PSgouv) dans son volet réparation des pompes villageoises?

Le programme est une réalité sur le terrain. La Côte d’Ivoire dispose d’un parc de 23.000 pompes dont 21.000 fonctionnaient normalement. Et sur les 21.000, il y a 8.500 qui ne répondaient plus comme il se doit. Et cela dans les milieux où il y a beaucoup de populations. Et grâce à ce programme, nous avons remplacé ces 8.500 pompes. En matière de pompes à maintenir, nous en avons 12.500. Le temps de réparation de ces pompes qui devrait durer trois ans a été ramené à deux ans pour ne pas prolonger la pénibilité des populations. Nous sommes véritablement à 67 voir 70% de taux de réparation à ce jour.

Il y a le remplacement et la réhabilitation des pompes. Est-ce qu’il est prévu un suivi pour ne pas toujours passer le temps à réparer ces pompes ?

C’est à ce niveau que nous pensons qu’il faut une nouvelle gouvernance de l’eau potable en milieu rural. La manière de donner de l’eau potable en milieu urbain est différente de celle de donner de l’eau en milieu rural. En milieu rural, pour que l’eau soit disponible, il faut que la pompe fonctionne 24H/24. Or lorsqu’elle tombe en panne, il n y a pas de mécanisme pour qu’elle soit réparé en temps réel. Face à cette situation, on ne peut amener le gouvernement à sortir des milliards pour pouvoir réparer les pompes et les remplacer. Nous sommes en train de mettre en place avec l’accord du gouvernement, une nouvelle gouvernance qui consistera à réparer les pompes et de les maintenir à l’état de fonctionnement 24H/24. Nous ferons en sorte également que les populations ne se retournent plus à chaque fois soit au marigot ou à la rivière. En plus de maintenir ces pompes et de les rendre fonctionnelles 24H/24, il y a des nouveaux besoins que nous sommes en train d’adresser.

Nous remarquons que de gros villages s’alimentent toujours à l’aide de pompe à motricité humaine. Est-ce que ce système est adapté pour ces localités ?

Lorsqu’on passe au delà de 2000 habitants, les pompes à motricité humaine ne sont plus adaptées, c’est pourquoi, on passe à la phase de l’hydraulique villageoise améliorée (HVA). Le système consiste à construire un château d’eau et créer des points d’eau. Et les populations viennent y prendre de l’eau. A chaque fois qu’on arrive à ce système, les populations demandent que ce projet soit transformé en hydraulique urbaine. La disposition qui est prise aujourd’hui, c’est le système de multi-villages. Il y a des régions mais la nappe qui est fournie, se trouve dans un village. Nous créons le captage, nous faisons le château d’eau et à partir de celui-ci nous faisons du multi-village. Tous les villages dans un rayon de cinq kilomètres, nous tirons de l’eau pour combler les villages. Nous réglons à cet effet, le problème en un seul tenant. C’est ce système multi-villages qui va remplacer doucement le système HVA.

Outre ces gros villages, il y a des sous-préfectures qui n’ont toujours pas un accès véritable à l’eau potable. Y a-t-il des projets pour ces localités ?

Il y a 250 sous-préfectures qui n’ont pas toujours un système d’adduction en eau. Nous avons élaboré un projet qui va nous permettre en phase une de pouvoir adresser 95 sous-préfectures et la deuxième phase tiendra compte de la différence. Le projet démarrera dans la période 2021-2025 et on devrait pouvoir résoudre ces problèmes. Nous avons 167 localités de plus de 20.000 habitants qui sont déficitaires et 110 localités de plus de 10.000 habitants qui sont également déficitaires. Nous avons deux projets auxquels nous avons sollicité l’accord du gouvernement sur la période 2021-2025 pour adresser les problèmes des localités déficitaires en vue de sortir toutes les populations des difficultés à l’intérieur du pays.

Pourquoi souvent des habitants de certaines localités, quartiers et appartements ont des problèmes toujours criants d’eau potable ?

Notre mission est de donner de l’eau potable 24H/24 aux populations. Dans les localités où nous n’avons pas suffisamment de la ressource, nous donnons de l’eau 16H/24 ou 6H/24, le temps où nous puissions voir suffisamment de la ressource. Par exemple lorsqu’il y a une baisse de pression, on note une disponibilité de la ressource d’eau. Plus que vous avez de l’eau, plus qu’il y a une forte pression. Lorsque le niveau de la ressource baisse, la pression baisse également. Lorsqu’on fait un lotissement de R+1, c’est ce dossier technique qu’on remet à la SODECI. Et c’est en fonction du schéma directeur et architectural qu’on installe la pompe et la canalisation. Il se trouve que dans la plupart des cas, lorsqu’on décide de réaliser un appartement R+1, on ne respecte pas le plan et on fait un R+3 ou plus. Dans ce cas, nos installations ne sont pas faites pour envoyer l’eau au 2ème et 3ème étage. C’est cela, le véritable problème. C’est pourquoi, depuis mon arrivée à la tête du ministère, nous avons pris les dispositions d’installer nos matériels dans les appartements quelques soit le niveau.

Face au problème d’accès à l’eau, les gens utilisent souvent les suppresseurs dans les appartements surtout les immeubles. Est-ce que cette pratique est normale ?

En principe lorsqu’on construit un R+4, on doit obligatoirement mettre un accesseur. Est-ce que c’est le cas sur le terrain. Ce sont ces anomalies que le ministre de la Construction est en train d’adresser pour que la norme soit respectée. De la même manière que je lutte contre la fraude dans le secteur de l’eau, c’est de la même manière que le ministère de la Construction lutte contre l’anarchie en matière d’habitat. Ce n’est pas facile mais nous avons pour mission que cela soit compris par nos populations pour que l’évolution de nos quartiers puisse intégrer ces normes.

Vous faites beaucoup d’efforts mais en même temps, les besoins sont immenses, nous avons l’impression qu’on n’avance pas très souvent. Avez-vous fait cette remarque ?

Lorsqu’on me voit aujourd’hui à Tengrela, c’est sur que demain on me verra à Bouna. Donner de l’eau potable aux populations, c’est un sacerdoce. Nous avons décidé très jeune de faire ce travail et nous le faisons avec cœur.

En plus de la disponibilité de l’eau, Il y a la qualité qui laisse à désirer par endroit. Et pourtant l’eau doit être inodore, incolore et sans saveur. Comment se fait-il qu’on vit encore ces situations dans des localités?

Je suis d’accord avec vous. Nous sommes des ingénieurs au service de la Nation. Nous devrions faire en sorte que l’eau que nous distribuons soit incolore, sans saveur et inodore. Mais nous avons un problème de ressource de nos jours. La plupart des zones où nous avons de l’eau colorée, nous prenons cette eau dans les rivières. Il y a dix ans de cela que les rivières de notre pays étaient sécurisées en matière de pollution. Cette réalité n’est plus d’actualité aujourd’hui. Car avec le système du développement de l’orpaillage, tous les résidus sont déversés dans la rivière. Malheureusement, c’est cette eau que nous sommes obligés de traiter pour donner à la population. Cette eau étant colorée, même si nous la traitons, elle garde la couleur que nous voyons mais il n y a pas de risque de maladie pour tous ceux qui la consomme. Pour que l’eau soit incolore, sans saveur et inodore, il faut que nous changions le système de traitement qui est un système classique et c’est pourquoi, nous allons exposer cela au gouvernement. Et le gouvernement est d’accord pour un projet avec les canadiens en vue de permettre d’avoir des nouvelles stations qui utilisent l’ozone et la filtration membranaire pour traiter l’eau à l’effet de la rendre incolore, sans saveur et inodore. Il ya également le problème de la bactérie. Lorsque vous traiter l’eau que vous mettiez de l’oxygène, la bactérie s’éclate donc elle libère la substance qui colore l’eau. Il ya cet aspect à prendre en compte pour traiter les bactéries en amont dans nos stations de pompage.

Quel bilan pouvons-nous faire ? Est-ce que vous êtes satisfait de la fourniture d’eau potable à Abidjan et à l’intérieur du pays?

Au niveau rural, nous sommes très satisfaits comme au niveau urbain. Le volet rural nous donne énormément de satisfaction parce que vous savez que ce sont 21.000 pompes qui étaient en panne et nous avons sorties les populations des difficultés avec 8.500 pompes entièrement remplacées et 65% des pompes à réparer déjà réglés. Au niveau urbain, nous avons réalisé 16 châteaux d’eau supplémentaires qui ont permis de prendre en compte les problèmes des populations. Avec les UCD également, plusieurs actions été faites sur le terrain. Je voulais dire que les PSgouv a été véritablement un succès sur le terrain, ce qui nous a permis de sortir les populations des difficultés.

A la suite de ces grands chantiers, quels sont les nouveaux projets qui attendent les Ivoiriens à Abidjan pour les prochaines années ?

Abidjan accueille une grande majorité de la population et notre ambition, c’est de sécuriser la capitale économique jusqu’en 2040. En plus de ce qui existe, nous allons tout faire pour terminer le chantier de la Mé. Nous allons tout faire pour sécuriser la ville d’Abidjan avec la lagune Adjin. Nous avons réalisés deux projets à partir de la nappe de Bonoua (Bonoua1 et 2). Ces deux projets vont nous permettre de produire deux fois 80.000 m3/j, ce qui devrait venir booster le volume de l’eau. Nous avons des compléments d’investissements à faire, un château d’eau à Gonzaqueville, à Marcory et des canalisations à faire pour que nous rentabilisions ces deux unités de production. Nous avons besoin de ces projets pour que le sud d’Abidjan (Treichville, Marcory, Koumassi et Port-Bouët) puisse être traité 24H/24, car nous sommes obligés de faire un genre de délestage. Ces investissements complémentaires permettront de rendre autonome ces zones. De 1965 à 1990, nous avons exploité la nappe d’Abidjan. Cette nappe au niveau du Plateau et d’Adjamé a été contaminée au nitrate. Les châteaux d’eau que vous voyez au Plateau ne fonctionnent pas. Pour ces genres d’infrastructures où l’Etat a injecté d’énormes investissements, on ne peut les laisser à l’état. Nous devons travailler à récupérer ces unités de production pour que cela booste la production de la ville d’Abidjan. Nous souhaitons à cet effet que les canadiens nous aident à ce que l’eau contaminée au nitrate soit traitée en plus à ce que nous allons faire venir de Bonoua 1 et 2.

Et pour l’intérieur du pays, qu’est-ce qui est prévu ?

A l’intérieur du pays, il s’agit des 250 sous préfectures qui n’ont pas toujours un système d’adduction en eau. Nous avons élaboré un projet qui va nous permettre en phase une de pouvoir adresser 95 sous-préfectures et la deuxième phase prendra compte de la différence. Nous avons 167 localités de plus de 20.000 habitants qui sont déficitaires. Nous avons 110 localités de plus de 10.000 habitants qui sont également déficitaires. Nous avons également des projets structurants que nous devons également terminés. Nous avons eu une crise à Bouaké et nous sommes en train de chercher une solution définitive pour sécuriser Bouaké jusqu’en 2040. Nous poursuivons ce projet que nous espérons prendra fin en 2021-2022.

Il avait été prévu la libération des populations installées sur les champs captant pour la sécurisation de la ressource en eau. Où en est-on avec ce projet ?

Déguerpir une population qui est déjà installée, c’est difficile. Car il fait trouver des sites de recasement. Cela revient cher à l’Etat. Si on veut attendre que l’Etat ait les moyens pour déguerpir ces populations, les nappes seront contaminées bien avant. Nous avons décidé de canaliser ces populations qui vivent sur les champs captant pour leur donner non seulement de l’eau et de régler leur problème d’assainissement de manière à ce que leur rejet ne contamine pas la nappe sur laquelle nous pompons de l’eau. Lorsque vous prenez le champ captant de Yopougon qui nous permet de donner 80% de l’eau à cette commune qui est occupé par les populations, nous avons décidé de leur apporter de l’eau et résoudre leur problème d’assainissement pour que leur rejet dû à leur activité ne puisse pas contaminer l’eau de la nappe. C’est pourquoi dans le projet APTF, Yopougon Micao a été traité en priorité. C’est comme cela que nous allons protéger les nappes sur lesquelles, nous pompons l’eau. Pour les autres champs captant, nous prenons les dispositions pour avoir des titres fonciers pour sécuriser les sites. Les populations ne savent pas que nous prenons l’eau pour donner aux populations.

La fraude est une réalité dans le secteur de l’eau comme ce qu’on a observé dans l’électricité. Quel est l’impact du phénomène sur la desserte d’eau potable?

La fraude est une composante de l’APTF. Lorsque le projet APTF n’avait pas encore démarré, la rentabilité de notre réseau d’eau était à 45%. Aujourd’hui avec 35% de taux de réalisation du projet, nous sommes passés de 45 à 65% de notre rentabilité. Nous avons vu juste et j’espère avec la fin du projet, nous allons améliorer la rentabilité de notre réseau. Les fraudeurs se branchaient sur le réseau en faisant des réseaux parallèles.

Certaines personnes se plaignent des factures élevées ces derniers temps. Est-ce que vous avez un message à l’endroit de ces populations ?

Lorsque des factures semblent inhabituelles, il y a plusieurs facteurs notamment les casses des tuyaux de la Sodeci. Lorsque le propriétaire ne remarque pas, cela engendre des volumes d’eau importants sur les factures.

Comment les aspects eau et assainissement fonctionnent réellement ?

A l’école, on nous apprend que l’eau et l’assainissement vont ensemble. Au niveau mondial, on parle du secteur eau et assainissement. Dans nos pays, les dirigeants développement des politiques adaptées à la question. En Côte d’Ivoire, le secteur de l’eau est à part et l’assainissement d’un autre coté. Nos deux ministères essaient de travailler sur la question différemment.

Est-ce que cela ne crée pas de problème entre les deux ministères ?

Lorsque que vous vous entendez, pour les résoudre les problèmes, il n y a jamais de difficultés. Le Président Ouattara nous a mis à la tête de ces ministères et il nous faut travailler pour faire avancer les problèmes. Le ministre de l’Assainissement et moi, ministre de l’Hydraulique travaillons en parfaite harmonie sur la question pour que le gouvernement soit éloquent.

(AIP)

Interview réalisée Par Benjamin Soro

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