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La Côte d’Ivoire face au défi du changement climatique (Feature)


  8 Février      125        Environnement/Eaux/Forêts (6387),

 

Abidjan, 08 fév 2021 (AIP)- « La Côte d’Ivoire a perdu près d’un tiers de son stock de ressources naturelles au cours de ces 25 dernières années, selon ce septième rapport de la situation économique du pays. D’abord surpris, c’est avec tristesse que je me suis ensuite souvenu que les forêts sont aujourd’hui presque totalement détruites et que de nombreux villages côtiers disparaissent progressivement sous les flots des océans. Le mois dernier, lors de ma visite à Bouaké, j’y ai vu la détresse des habitants qui manquaient cruellement d’eau (…) », s’exprimait en juillet 2018, l’ex-Directeur des Opérations de la Banque mondiale pour la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Burkina Faso et le Togo, Pierre Laporte, dans l’ avant-propos du septième rapport de la Banque sur la situation économique du pays, « Pour que demain ne meure jamais ».

La Côte d’Ivoire à l’instar de la planète est en proie aux velléités de l’épineuse problématique du changement climatique. Elle s’est donc engagée tout comme bien d’autres nations, lors de la COP21 à Paris, le 12 décembre 2015, pour lutter contre le changement climatique et pour accélérer et intensifier les actions et les investissements nécessaires à un avenir durable à faible intensité de carbone.

L’Accord de Paris s’appuie sur la Convention et pour la première fois, rassemble toutes les nations autour d’une cause commune. Le but est d’entreprendre des efforts ambitieux afin de combattre le changement climatique et de s’adapter à ses conséquences, avec un soutien accru pour aider les pays en développement à le faire. En tant que tel, il trace une nouvelle voie dans l’effort mondial en matière de climat.

Les défis du changement climatique en Côte d’Ivoire

Selon la Banque mondiale, la Côte d’Ivoire peut devenir un des champions du continent africain pour adapter son économie au phénomène du changement climatique et en atténuer les effets, surtout que, comme la majorité des pays du continent, elle ne contribue que marginalement à l’effet de serre. Le pays devrait être confronté à l’horizon 2050 à l’effet combiné de la hausse des températures (+2 degrés Celsius), de la variation des précipitations (-9 % en mai et +9% en octobre) et de la montée des eaux des océans (30 cm).

Le développement économique et le climat sont inextricablement liés : sans mesures adéquates, le changement et la variabilité climatiques mettront en péril les progrès durement acquis depuis quelques décennies et pourraient faire basculer des millions d’Ivoiriens dans la pauvreté. En l’absence d’une étude exhaustive sur l’impact du changement climatique sur l’économie ivoirienne, le rapport de la Banque mondiale fournit une première approche basée sur des informations parcellaires et en extrapolant les résultats d’études conduites pour d’autres pays ou sur l’ensemble du continent africain.

Ainsi, selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), le changement climatique pourrait faire baisser le PIB de l’ensemble de l’Afrique de 2 à 4 % d’ici 2040 et entre 10 et 25 % en 2100. Pour la Côte d’Ivoire, cela correspondrait à une perte équivalente de 380 à 770 milliards de FCFA. Ces pertes se repartiraient entre le secteur agricole, le capital humain et les infrastructures.

Les impacts du changement climatique et les vulnérabilités

La production agricole et la sécurité alimentaire (incluant l’accès à la nourriture) dans plusieurs localités et régions du pays risquent probablement d’être compromises par le changement et les variabilités climatiques.

Le changement climatique va aggraver la pression sur l’eau à laquelle sont confrontées certaines villes, alors que d’autres villes qui n’ont pas de pénurie d’eau présentement deviendront plus à risque d’en avoir.

Le changement et les variabilités climatiques pourraient mener à l’inondation de terres de faible altitude, ce qui entraînerait des conséquences sur les établissements côtiers.

La santé humaine, déjà comprise par un éventail de facteurs, pourrait être davantage affectée négativement par le changement et les variabilités climatiques.

Quelques solutions pour le changement climatique

Modifions nos habitudes alimentaires

Pour limiter l’impact de notre alimentation sur le climat, privilégions autant que possible les fruits et légumes de saison. En effet, ils génèrent en moyenne sept fois moins de gaz à effet de serre (GES) que les produits cultivés sous des serres chauffées.

Réduisons notre consommation de viande

Contrairement à une idée reçue, les protéines ne sont pas uniquement présentes dans les viandes ou les produits d’origine animale. On les retrouve, notamment, en quantité élevée dans certains végétaux tels que les légumes secs, les graines ou les fruits à coque. Soyons curieux et expérimentons une recette végétarienne au moins une fois par semaine.

Gestion durable des forêts et des terres, REDD+

Depuis 2011, la Côte d’Ivoire s’est fortement engagée dans le mécanisme international de Réduction des Emissions de gaz à effet de serre, issues de la Déforestation et de la Dégradation des forêts incluant les rôles de conservation des stocks, de gestion durable et d’accroissement des stocks de carbone (REDD+). Cet engagement est marqué par la prise du Décret n° 2012-1049, adopté en Conseil de Ministres du 24 d’octobre de 2012. Ce décret endosse le processus REDD+ au niveau national et porte l’établissement des structures de gestion de la préparation à la REDD+.

En Côte d’Ivoire, le Ministère de l’Environnement, de la Salubrité Urbaine et du Développement Durable (MINESUDD) a été chargé de piloter le processus national REDD+, au travers d’une Commission nationale REDD+ (CN-REDD+). Un Secrétariat Exécutif Permanent pour la REDD+ (SEP/REDD+) a été mis en place pour gérer au quotidien la planification, la mobilisation des ressources financières, l’accompagnement technique et la dynamique participative du processus national de préparation au mécanisme REDD+.

C’est quoi la REDD+ ? Réduction des Gaz à Effet de Serre (dioxyde de carbone CO2) dues à la Déforestation et à la Dégradation des forêts. Le + signifie la conservation des forêts et l’accroissement des stocks de carbone (ce que fait l’OIPR dans les parcs et réserves) et la gestion durable des forêts (rôle de la SODEFOR). Mécanisme permettant de valoriser économiquement les forêts sur pieds, en les rendant plus rentable par la conservation que par l’abattage. C’est quoi la REDD+ ? Mécanisme des Nations Unies permettant de rémunérer les pays pour leurs efforts de non déforestation.

Pourquoi la Côte d’Ivoire s’est engagée dans la REDD+ ? Dans le cadre de la REDD+, une étude de modélisation sur la perte des forêts et de l’utilisation des terres est en cours avec l’appui de l’Union Européenne. Cependant, les données actuelles montrent que la Côte d’Ivoire a perdu 95% des forêts denses qui existaient sur son territoire au début du XXème siècle. Chaque jour c’est près de 77 fois la taille d’un terrain de football que nous perdons en termes de forêts. A ce rythme, le pays risque de perdre son capital forestier naturel restant très rapidement, compte tenu des tendances actuelles. – Ainsi la Côte d’Ivoire a adhéré au Programme ONU-REDD depuis juin 2011 ; – Un atelier national de lancement a été organisé en novembre 2011 ; – Un cadre institutionnel a été mis en place depuis octobre 2012 avec la prise d’un décret Grandes étapes de la REDD+. La REDD+ est un processus national qui se fera en 3 phases : – La phase de préparation du pays (2014-2017) – La phase de mise en œuvre – La phase de paiement. Le pays est actuellement dans sa phase de préparation. La REDD+ en Côte d’Ivoire est un processus multi-bailleurs (France, ONUREDD, Banque Mondiale …).

Préservons les océans !

Pour lutter contre le changement climatique, nous devons préserver les océans. Pour cela, chacun de nous peut agir au quotidien. Par exemple, nous pouvons acheter des produits ménagers respectueux de l’environnement afin d’éviter de déverser des produits chimiques polluants dans les océans.

Consommons de l’énergie propre !

Pour réduire notre impact sur le climat au quotidien, nous pouvons faire le choix d’une énergie propre, issue de ressources renouvelables. De plus en plus de fournisseurs d’énergie encouragent leur développement : favorisons-les dès que possible pour réduire nos émissions de GES au quotidien.

Réduisons nos consommations d’énergie !

Une étiquette énergie classe les produits en fonction de leur consommation d’énergie. Ce classement est symbolisé par une lettre. Les plus économes en énergie et donc les plus respectueux de la planète sont classés A+, A++ et même A+++ ! Par exemple, un appareil classé A++ consomme 45% d’énergie en moins qu’un.

Passons à l’économie circulaire !

Nous pouvons à notre échelle modifier nos modes de consommation pour lutter contre le réchauffement climatique. En s’appuyant sur le principe des 3 R, à savoir, Réduire, Réutiliser et Recycler nous pouvons réduire considérablement nos quantités de déchets et éviter de produire inutilement de nouveaux objets. Mobilier, textiles ou électroménager, tous nos produits de consommation quotidiens peuvent être réparés ou trouver une nouvelle vie grâce au recyclage.

Utilisons des modes de transport doux !

Privilégier les transports en commun ou faire du covoiturage sont des solutions efficaces pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre lorsque nous nous déplaçons. Les meilleures solutions restent évidemment le vélo et la marche à pied, à la fois écologiques, économiques et bonnes pour la santé.

Compensons nos émissions carbones !

Lutter contre le réchauffement climatique en développant des alternatives durables et économiquement viables aux activités polluantes, au profit des populations les plus défavorisées. En soutenant des projets de compensation carbone volontaire, nous pouvons tous contribuer à la lutte contre le changement climatique.

Les effets négatifs des changements climatiques réduiraient d’ores et déjà le PIB de l’Afrique de 1,4% environ, non sans relever que les coûts induits par l’adaptation aux changements climatiques devraient atteindre 3% du PIB par an d’ici à 2030, explique un expert en environnement, Guillaume Zabi, indiquant que « pour faire face à ce fléau, les pays les moins avancés ont besoin de ressources additionnelles à leurs budgets respectifs », notamment un accès au Fond Vert.

Pour promouvoir l’appropriation par les pays de ses mécanismes et instruments financiers, le Fonds Vert pour le climat encourage les pays en développement à avoir des entités à accès directs et des entités accréditées. « Il s’agit pour ces pays de trouver des institutions nationales ayant des capacités fiduciaires et des procédures de gestion financières pour exécuter les projets d’investissements », a assuré M. Zabi.

Dans la même optique, la Banque africaine de développement (BAD), à travers son Fonds pour les changements climatiques en Afrique (FCCA), a alloué des ressources à la Côte d’Ivoire en vue de sa préparation à l’accès à ces financements.

Le Fonds Vert pour le climat ou Green climate Fund (GCF) a été créé en 2010 lors de la 16ème conférence des parties à la convention cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques à Cancun au Mexique.

Il vise à limiter les émissions de gaz à effet de serre dans les pays en développement et aider les pays vulnérables à s’adapter aux effets néfastes des changements climatiques. Il envisage, à l’horizon 2020, de mobiliser un centaine de milliards de dollars américains par an pour le financement de projets afférents aux changements climatiques.

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