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“Franc succès” de la clinique des TIC à Dimbokro (DG ARTCI)


  10 Mai      99        Société (45053), Technologie (1026),

 

Dimbokro, mai 2021 (AIP) – La campagne de sensibilisation de masse dénommée “Clinique des TICs”  qui s’est déroulée, du 6 au 7 mai 2021, à Dimbokro, autour du thème “le consommateur au cœur de la régulation des TICs et de la Poste”, a été un “franc succès” au regard de la “forte mobilisation” des populations, relève le directeur général de l’Autorité de régulation des télécommunications de Côte d’Ivoire (ARTCI), Bilé Diéméléou Amon Gabriel, dressant le bilan dans un entretien à l’AIP.

M. le Directeur général, L’ARTCI a organisé du 6 au 7 mai 2021, une campagne de sensibilisation de masse à Dimbokro, après l’édition 2019 à Abengourou. Avez-vous l’impression que la population méconnaît vos missions ?

La campagne de sensibilisation menée par l’ARTCI à Dimbokro s’inscrit dans le cadre de sa mission de protection des consommateurs des TIC. Nous en sommes à la deuxième édition après la ville d’Abengourou. Il faut savoir que les missions de l’ARTCI couvrent plusieurs domaines d’activités notamment la régulation des télécommunications/TIC, la régulation du secteur postal, la protection des données à caractère personnel, la gestion des transaction électroniques, la sécurité des réseaux et systèmes d’information, la gestion des noms de domaines et adresses internet de la Côte d’Ivoire. Vous constatez vous-même que nous couvrons un large spectre d’activité, et c’est important pour nous d’expliquer, à travers ce type d’initiative, nos missions aux populations en des termes simples et de renforcer leurs connaissances des outils TIC.

Quels objectifs poursuivez-vous.

Les objectifs sont multiples, mais il s’agit principalement pour l’ARTCI de se rapprocher des populations de l’intérieur du pays, d’écouter leurs préoccupations et d’apporter les réponses appropriées. De manière pratique, les experts de l’ARTCI se chargent d’informer les populations de la ville hôte sur leurs droits et devoirs en tant que consommateurs des services TIC, de leur apprendre la rédaction de plaintes ainsi les procédures de saisine de l’ARTCI. C’est une bonne occasion également pour éclairer les consommateurs de la ville qui nous reçoit sur l’actualité du moment et les tendances dans les TIC. Un accent tout particulier est mis sur la sensibilisation en milieu scolaire à travers le renforcement de la collaboration avec les collèges, lycées et grandes écoles.

Quand on s’en tient au thème de la présente campagne « Le consommateur au cœur de la régulation des TICs et de la Poste », comment déclinez-vous cette position stratégique du consommateur dans le dispositif de régulation et de la poste ?

En fait, c’est le Législateur lui-même qui a placé le consommateur au cœur de la régulation. En effet, l’ordonnance du 21 mars 2012 relative aux Télécommunications et aux TIC précise que dans le cadre de la régulation confiée à l’ARTCI, elle a notamment pour missions, la protection des intérêts des consommateurs, des opérateurs et fournisseurs de services, à travers des mesures propres à garantir l’exercice d’une concurrence effective, loyale et durable au grand avantage du consommateur, maillon final du processus. Qu’il s’agisse de s’assurer du respect de la protection économique du consommateur, de la sécurité et de la conformité des produits et des services qui lui sont proposés, ou du respect des règles de la concurrence, la protection du consommateur reste au cœur des actions du Régulateur. C’est dire combien le consommateur est un pilier important pour nous en tant que régulateur.

Que fait justement l’ARTCI pour les droits des consommateurs à l’ère du numérique, la protection du compte Money, la protection des données personnelles et de la vie privée sur internet ?

L’ARTCI a établi un cadre de concertation avec les associations de consommateurs dénommé le Cadre Permanent d’Echanges. C’est une vraie plateforme de collaboration à travers laquelle les consommateurs sont régulièrement informés des tendances et actualités dans les TIC et tous les autres secteurs régulés par l’ARTCI. Les questions relatives à la protection des données personnelles, les préoccupations concernant le mobile money et la protection de la vie privée font partie des sujets régulièrement évoqués au sein du cadre permanent d’échanges et dont les recommandations font l’objet d’un suivi au niveau du service de protection des consommateurs mis en place à l’ARTCI.

Mais, nous allons aussi au contact des populations par le biais d’activités de proximité qui nous permettent d’interagir directement avec les consommateurs, de les former et de les sensibiliser afin de renforcer leurs connaissances sur les évolutions technologiques dans ce secteur très dynamique des TIC.

En dépit de tout le dispositif mis en place pour lutter contre la cybercriminalité, ce fléau persiste, et ses acteurs ne manquent pas d’ingéniosité. Que faire pour juguler durablement ce fléau ?

Vous savez, Internet est ce monde virtuel qui offre d’énormes possibilités et se présente comme un paradis pour ceux qui souhaitent s’informer, communiquer, renforcer leurs compétences. Grâce à Internet, il n’y a plus de barrière ni de mystère. Il faut juste être connecté et le monde s’ouvre à vous. Mais, le revers de la médaille est qu’Internet est également un espace où il n’est pas exclu de rencontrer des personnes mal intentionnées, des cyberdélinquants ou des cybercriminels. Durant la période de 2002 jusqu’à fin 2012, l’image de notre pays a été écornée par le phénomène des escrocs sur internet communément appelés « Brouteurs ». Ce phénomène avait pris une ampleur telle que la Côte d’Ivoire était classée comme pays à risque dans les transactions en ligne internationales.

L’un des principaux outils mis en place par le régulateur est la création d’un centre ivoirien de réponse aux incidents informatiques, Côte d’Ivoire – Computer Emergency Response Team, (CI-CERT) qui a mené plusieurs actions visant à freiner l’expansion de la cybercriminalité et à aider les entreprises dans la résolution d’incidents informatiques. L’ARTCI a également établi un cadre de collaboration avec la police nationale dénommé plateforme de lutte contre la cybercriminalité (PLCC) qui a largement contribué à endiguer le phénomène des « brouteurs » et permis de redorer le blason de notre pays dans le cyber espace. Aussi, il y a eu le renforcement du dispositif juridique notamment par la loi relative à la lutte contre la cybercriminalité et celle portant sur les transactions électroniques.

Lors du Conseil des Ministres du 29 janvier 2020, le Chef de l’Etat, Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara a vu juste en prenant un décret qui fait du CI-CERT de l’ARTCI, le point focal national en matière de cybersécurité. Ce décret réaffirme la position centrale du CI-CERT dans la sécurisation du cyberespace ivoirien. Dorénavant le CI-CERT devient le coordonnateur de tous les CERT qui existent ou qui seront créés en Côte d’Ivoire et fait obligation à toutes structures étatiques ou non de rapporter tout incident informatique qui pourrait subvenir. Je saisis l’occasion pour adresser mes remerciements au Chef de l’Etat qui a compris les enjeux de la cybersécurité et qui ne ménage aucun effort pour hisser toujours plus haut le niveau de notre pays en la matière.

Au terme de la campagne de sensibilisation de Dimbokro, quel bilan pouvez-vous dresser ?

L’étape de la Clinique des TIC à Dimbokro a été un franc succès au regard de la forte mobilisation des populations et de l’intérêt qu’elles ont exprimé lors des échanges. Nous avons rencontré des consommateurs enthousiastes et curieux de trouver des réponses auprès des experts de l’ARTCI qui ont fait le déplacement jusqu’à Dimbokro, spécialement pour eux. Cela a facilité la désignation de points focaux qui seront en contact régulier avec l’ARTCI pour relayer les préoccupations ultérieures qui seront adressées au régulateur. Par la suite, ces points focaux pourront aisément faire un retour aux populations après leurs échanges avec les experts de l’ARTCI.

Le nouveau plan de numérotation adopté par la Côte d’Ivoire, faisant passer les numéros de téléphones de 8 à 10 chiffres a démarré en janvier 2021. Cinq mois après ce basculement quel bilan pouvez-vous faire ?

L’opération a donné des résultats bien meilleurs que ceux prévus. Les impacts annoncés sur le réseau ont été vraiment maîtrisés par les opérateurs. Les travaux techniques préparatoires avaient démarré quelques jours avant la date du 31 janvier 2021. Et déjà à 00h le 31 janvier, une grande frange du parc de numéros avait déjà basculé vers les 10 chiffres. Les services de base pour l’ensemble des opérateurs, notamment les communications vocales, les sms, l’internet et même l’international ont été rétablis le matin du 31 janvier avant 5h. Les autres services tels que le mobile money se sont rétablis pour certains opérateurs dans la même matinée et pour d’autres dans l’après-midi aux environs de 13h, conformément aux prévisions.

Il faut souligner qu’il n’y a pratiquement pas eu d’interruption de service. Cette grande opération technique qui concernait près de 39 millions de numéros, a été transparente pour l’usager. C’est l’occasion pour moi de féliciter à nouveau les opérateurs qui ont démontré leur savoir-faire par la maitrise de leurs infrastructures. Bravo aux équipes de l’ARTCI et à l’ensemble des acteurs de notre écosystème qui ont travaillé sans relâche et en toute synergie pour que ce basculement soit un succès. Faut-il le rappeler, cette opération a été entièrement pensée et mise en œuvre par des Ivoiriens. Ce qui fait de la Côte d’Ivoire, un modèle et une référence dans le secteur des télécommunications en la matière en Afrique.

Je voudrais également féliciter et remercier la population qui s’est vite appropriée ce changement et qui a adopté rapidement les principes clés du basculement. Le passage des numéros de 8 à 10 chiffres a été une réussite reconnue par le Gouvernement que nous remercions pour avoir autorisé et soutenu le processus.

Au terme de cet entretien, quels derniers mots, M. le directeur général?

Je voudrais d’abord remercier le chef de l’Etat qui nous a fait confiance  et dire merci aux populations de Dimbokro pour avoir participé massivement à cette campagne de sensibilisation. Il faut dire que l’ARTCI, en sa qualité d’autorité administrative indépendante dotée de la personnalité juridique et de l’autonomie financière, a ses missions  qui sont déterminées par l’ordonnance par la loi. Elles sont exercées de façon indépendante, impartiale et transparente et touchent aussi bien les opérateurs, les consommateurs et que l’Etat. Mais pour nous, les consommateurs sont le maillon faible mais essentiel dans cette chaîne. C’est pourquoi nous entreprenons ces activités de rapprochement  pour être à l’écoute de leurs préoccupations. Qu’ils nous fassent confiance, leurs intérêts seront toujours défendus. En ce qui concerne, la numérotation à 10 chiffres, elle a été décidée par l’Etat de Côte d’Ivoire et a été un succès même si quelque fois, il y a eu quelques grincements de dents. Nous disons merci à nos techniciens qui ont su relever ce défi.

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