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En pleine gestation, le Football américain a de l’avenir en Côte d’Ivoire (Président de club)


  28 Février      432        Sport (12723),

 

Abidjan, 28 févr (AIP)- Après une séance de démonstration lors de la deuxième édition du Festival sportif d’Abidjan (FESA 2019), l’équipe de Football américain, la Rivera golf Golden Eagles, affrontera le 4 avril les Lagos Marines du Nigéria lors du FESA 2020 au stade municipal de Bingerville. Dans cette interview à l’AIP, le président des Golden Eagles, Mboua Stéphane, présente ce sport et les perspectives de son avenir en Côte d’Ivoire.

Quelles sont les bases de la pratique du Football américain ?

Mboua Stéphane : Le Football américain est un sport de gain de terrain qui se joue à 11 contre 11. Il ressemble beaucoup au Rugby mais nos règles et le déroulement du jeu sont très différents. Le but est d’amener la balle jusqu’au bout du terrain adverse pour marquer des points, qu’on appelle Touchdown, (c’est comme un but dans le foot anglais ou un essai au Rugby) et le Touchdown vaut six points. On peut ensuite avoir un septième point si on arrive à botter la balle entre les poteaux après le Touchdown.

Contrairement au football anglais ou au rugby par exemple les attaquants ne sont pas défenseurs. Il y a une attaque et il y a une défense, ce sont deux équipes distinctes. Quand notre attaque est sur le terrain, c’est la défense de l’autre équipe qui est sur le terrain et quand leur attaque est sur le terrain, on fait entrer notre défense. Donc pour schématiser, chaque équipe dispose d’une équipe d’attaque de 11 joueurs et d’une équipe de défense de 11 autres joueurs et chacune de ces escouades rentre selon les phases de jeu.

La pratique du Football américain ou Foot Us se fait avec un équipement bien particulier (casques, épaulières etc.). C’est un sport mais chaque match est également un show en dehors du terrain animé par les Cheerleaders qu’on appelle communément les Pom-Pom girls.

Ce sport est méconnu en Côte d’Ivoire. Quelle est son histoire dans notre pays ?

Mboua Stéphane : En Côte d’Ivoire, à titre personnel (j’ai été joueur en France dans les années 90), j’ai essayé d’intéresser les jeunes de mon quartier à sa pratique quand je venais en vacances au pays, vers 1992 et 1993. En 1995 j’ai tenté de monter une première équipe, les Tomahawks de la Riviera avec des jeunes du quartier mais à l’époque je pense que moi et mes coéquipiers étions vraiment trop jeunes pour un tel projet et celui-ci n’a pas vraiment perduré. Ensuite, soit près de 10 ans plus tard en 2014 j’ai appris qu’un club se créait du coté de Treichville, les Treichville Dockers. Je les ai rejoints dans le but d’aider à sa structuration, le coaching (notamment offensif) et les aider à ne pas reproduire les mêmes erreurs qu’avec les Tomahawks. Finalement suite à une scission en 2015, mon club, les Riviera Golf Golden Eagles fut créé. Aujourd’hui en Côte d’Ivoire, Il existe donc quatre grands clubs distincts : Nous les Golden Eagles, Les Dockers de Treichville, les Black Scorpions d’Abidjan et les Gladiators d’Abobo. Un cinquième Club est sur le point de se créer. Nous sommes d’ailleurs tous en train de nous structurer pour créer une fédération.

En attendant la fédération et un championnat, comment se déroulent les entrainements et les compétitions ?

Mboua Stéphane : Sur le plan national, en termes de compétions, il y a depuis 2018, le Impact Bowl. C’est le premier match de rivalité qui permet d’avoir un début de compétition pour départager les clubs de Côte d’Ivoire. Pour le moment, ce type de match de rivalité n’a opposé que deux clubs depuis 2018 : Nous, les Golden Eagles et nos rivaux, les Black Scorpions. Les autres clubs n’ont pas encore commencé à participer à ce type de match de rivalité mais les choses sont en très bonne voie et cela se fera très bientôt. Le but de ce type de match n’est pas tant de gagner que de faire en sorte que nos jeunes qui s’entraînent sans relâche toute l’année puissent enfin se confronter, s’évaluer, s’aguerrir et se familiariser avec le monde des compétitions. Ces compétitions vont forcément se multiplier pour eux dans l’avenir.

Comment, sans compétitions, arrivez-vous à aller à la conquête de la sous-région, en vous frottant notamment aux Lagos marines du Nigéria ?

Mboua Stéphane : Ce qui est bien de nos jours, c’est que grâce aux réseaux sociaux, on peut se voir et voir ce que les autres font dans les différents pays. Si vous pratiquez les mêmes disciplines, vous avez la possibilité de vous parler et de voir comment vous pouvez vous affronter. Le Nigéria est au même niveau de développement au Football américain que nous. Ils ont trois ou quatre équipes dispatchées sur toute l’étendue de leur territoire et ce n’est pas toujours évident pour eux de faire des matches fréquents, d’abord parce qu’ils n’ont pas de financements et ensuite parce que les équipes ne sont pas au même niveau de développement et de croissance.

Or ce sont les équipes qui sont au même niveau qui cherchent à s’affronter. Les Lagos marines se sont rendu compte que dans toute la sous-région la seule équipe qu’ils pouvaient affronter c’était nous. Nous, également, avons vu qu’ils étaient la seule équipe de notre niveau. Logiquement les deux équipes de la sous-région qui étaient les plus développées, à savoir les Riviera Golf Golden Eagles de la Côte d’ivoire et les Lagos Marines du Nigeria ont nécessairement éprouvé le besoin de s’affronter pour la suprématie ouest africaine des clubs. C’est donc naturellement que nous avons commencé à nous disputer depuis 2017. Ce match de rivalité ouest africaine s’appelle le Sankofa Bowl (1). Cela fait deux fois que nous nous affrontons (juin 2017, décembre 2018). La troisième fois, ce sera le 4 avril 2020 à la 3ème édition du Sankofa Bowl qui aura lieu lors du Festival sportif d’Abidjan (FESA).

Je précise que normalement le Sankofa Bowl n’était pas lié au FESA. Nous avons trouvé, avec nos frères du Nigéria, que c’était le cadre idéal de faire vivre le sport et montrer d’autres catégories de compétitions, notamment le Football américain au public de Côte d’Ivoire.

Cette année, un ivoirien a remporté avec son club le Super Bowl aux USA…

Mboua Stéphane : Cet ivoirien s’appelle Tanoh Kpassagnon. Un monstre physique qui fait plus de deux mètres pour plus de 130 kilos. Il joue défenseur pour l’équipe des Kansas City Chiefs. Il a fait ses études et il vit aux Etats-Unis. Son père est ivoirien et sa mère est Ougandaise. Il adore la Côte d’Ivoire et il vient souvent au pays, même s’il est né et a grandi aux Etats unis. Il a été sélectionné il y a deux ans par le Kansas City. Ils ont donc joué et remporté la finale, le Super bowl, et sont champions cette année. Ils doivent être bientôt reçus par le président américain, Donald Trump, qui va les honorer.

C’est une bonne nouvelle pour la promotion et la vulgarisation de ce sport en Côte d’Ivoire…

Mboua Stéphane : C’est une très bonne nouvelle. Cela montre que les Ivoiriens peuvent jouer à ce sport et être excellents dans plusieurs sports. Ça montre aux jeunes que tout est possible. C’est ça le message le plus important. Tanoh Kpassagnon n’est pas arrivé au sommet comme ça. Pour arriver à ce niveau il faut beaucoup travailler.

Il n’est pas le seul d’ailleurs. Il y a un autre Ivoirien qui s’appelle Kemoko Turay (chez nous on dirait plutôt Tiémoko Touré). Il n’est pas champion mais il est très bon avec son équipe, les Colts d’Indianapolis. Ça montre aux jeunes que tout est possible et ça montre aux autorités qu’avec juste un peu d’aide on peut faire des superchampions.

Par le biais de leur activité sportive, ces athlètes commencent à faire connaitre la Côte d’Ivoire aux américains. Lorsqu’on voyage en Asie, au Moyen orient, et qu’on parle de la Côte d’Ivoire les gens ne voient pas mais quand on parle de Didier Drogba alors là les gens voient. Voilà comment par le sport on peut gagner le cœur des gens, le respect des gens, l’estime des gens. Aux USA, ils ne connaissent pas la Côte d’Ivoire mais quand on dit que Tanoh Kpassagnon est ivoirien, ils se demandent la Côte d’Ivoire c’est où et cherchent a plus nous connaître.

Quand je jouais en Europe et que je venais en vacances, comme j’en fais toujours le constat, c’est que le talent est vraiment présent en Afrique beaucoup plus qu’ailleurs. De fait, les américains viennent et viendront de plus en plus recruter en Afrique.

Malheureusement ce qui arrive souvent, c’est que les jeunes ne bénéficient pas de l’encadrement minimum pour pouvoir se consacrer à leurs études et à la pratique d’une activité sportive en même temps ; pour devenir des athlètes talentueux et compétitifs de haut niveau. Quand ils sont bien encadrés comme Kpassagnon par exemple, ils montrent ce dont ils sont capables et c’est la Côte d’Ivoire qui y gagne.

Comment entrevoyez-vous l’avenir du Football américain en Côte d’Ivoire ?

Mboua Stéphane : Le Football américain se développe bien. Quand on commençait en 2015 avec les Golden Eagles, on était à sept joueurs. Deux ans après on avait une cinquantaine de joueurs et en cinq ans, nous avons aujourd’hui plus de 60 membres. C’est dire que ce sport se développe de plus en plus et qu’il faut multiplier ce type d’initiative et se diversifier dans le sport en Côte d’Ivoire, parce que tout le monde ne peut pas être Didier Drogba ou Yaya Touré. Il faut qu’il y ait plusieurs disciplines pour que les jeunes ivoiriens puissent briller partout d’autant plus qu’on a les capacités et le talent pour le faire. Ce serait dommage de ne pas permettre à cette jeunesse de s’exprimer et de s’épanouir par le sport.

Le sport permet de libérer une bonne partie de l’agressivité accumulée, d’éliminer beaucoup de stress tout en développant le leadership, le fighting spirit, l’esprit d’équipe, de cohésion qui permettent d’avancer et de gagner ensemble, des valeurs que véhicule le Football américain.

• Le mot « Sankofa » dans Sankofa Bowl fait référence à la philosophie africaine de retour aux sources, à ses racines. Le message est donc d’aller toujours de l’avant sans jamais oublier d’où nous venons ni qui nous sommes.

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