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A Asaba, tous les dimanches, c’est jour de fête pour les tailleurs sénégalais


  10 Août      82        Société (44866),

 

+++De l’envoyé spécial de l’APS : Salif Diallo+++

Asaba (Nigeria), 10 août (APS) – Contrairement au Sénégal où on attend souvent les fêtes religieuses (korité et tabaski) pour aller voir les tailleurs et autres artisans locaux, au Nigeria les habits traditionnels font partie intégrante de la culture locale et les défilés des clients se font chaque semaine, ont fait savoir à l’APS, des tailleurs sénégalais installés dans la région du Delta (Nigeria).

« Ici, ce n’est pas le travail qui manque, les commandes se suivent et chaque dimanche les Nigérians veulent porter de nouveaux habits et la tenue traditionnelle fait partie de la culture locale », a confirmé Mamadou Niang originaire de Keur Mbaye Fall, dans la banlieue de Dakar.
Babacar Mbaye qui préfère se faire appeler Mbaye Touba opine de la tête, et pour conforter son compatriote indique pouvoir dire « ça marche vraiment ».
« Oui, du travail il y en a et on ne se plaint pas pour les retombées financières même si ce sont ceux qui nous font bosser qui en tirent les plus grands bénéfices », poursuit Mbaye Touba gêné qu’on évoque la question des salaires.
Sur la question des émoluments, Massamba Sène, le plus jeune du groupe qui est originaire de Ndangalma dans le centre du Sénégal, explique que les tailleurs sont payés à la tâche.
« On vous paie en fonction du nombre de pièces que vous faites », a expliqué le jeune tailleur qui est venu à Asaba suivant en cela les conseils de son frère aîné.
« Oui, on peut dire Al Hamdoulilah », a-t-il dit, refusant d’entrer dans les détails sur la question des salaires perçus admettant toutefois que « ça paie bien ».
« Il suffit de vous promener dans la ville pour savoir que les Nigérians ne lésinent pas sur les moyens pour soigner leur apparence », a-t-il relevé, soulignant que contrairement aux autres pays africains, « ici les coupes et les tissus africains sont en vogue ».
« Ils s’habillent traditionnel en tous lieux et en tous temps pour aller à une fête ou à une cérémonie officielle ou religieuse », renchérit Ibrahima Kâ, originaire de Thiaroye.
« C’est un bon business », a-t-il insisté, soulignant avoir réussi à bosser pour son propre compte avant de redevenir employé après l’échec d’un projet d’émigration vers l’Europe via la Libye.
En dépit de « cette réussite et une bonne intégration dans ce pays où les Sénégalais sont adorés », Mamadou Niang aurait aimé rester dans son pays pour vivre de son travail.
« Nous avons été recrutés par un Sénégalais pour venir travailler ici mais nous aurions aimé que nos autorités gouvernementales puissent nous donner les moyens de pouvoir vivre de notre métier chez nous », a-t-il dit, soulignant que « le savoir-faire des tailleurs sénégalais est célébré partout ».
« Et pourquoi, il ne sera pas possible qu’on nous donne des financements et pouvoir rester chez nous », a-t-il interrogé, soulignant l’arnaque dont il a été la victime avant d’arriver sur place.
« Le compatriote qui nous avait recruté, s’est servi de la quasi-totalité des moyens financiers mis à sa disposition et nous avait fait voyager dans des conditions inhumaines », a-t-il raconté.
« Nous étions un groupe de 14 et nous avons voyagé par voie terrestre », a-t-il poursuivi, insistant sur les conditions difficiles de travail lors de leur arrivée à Asaba.
« Finalement, plusieurs membres du groupe ont préféré s’en aller et repartir au Sénégal », a-t-il raconté et pour ceux qui étaient restés, c’était des moments de grande galère au début.
« Mais tout va beaucoup mieux même si malgré les emplois, la situation est difficile pour notre prise en charge sur le plan sanitaire », a-t-il ajouté, donnant l’exemple d’un tailleur que ses concitoyens ont été obligés de soutenir quand il est tombé malade et hospitalisé.
« Ce serait bien que nos autorités trouvent les voies et moyens pouvant nous permettre de nous soigner sur place et le cas de cet ami qui a été finalement rapatrié, a ouvert les yeux sur notre situation de précarité », a renchéri Mbaye Touba qui évoque les difficultés de disposer aussi de pièces d’état civil.

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