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A la Grande mosquée de Dakar, les prières surérogatoires jettent des ponts de communion entre Marocains et Sénégalais


  14 Mai      263        Religion (1310), Société (45095),

 

Par Rachid Maboudi

Rabat, 14/05/2019 (MAP)- A la Grande mosquée de Dakar, inaugurée en 1964 par Feu SM Hassan II, le modèle religieux marocain trouve toute son éloquence dans un espace de recueillement où Marocains et Sénégalais donnent corps à la communion entre les deux peuples, en élevant au pinacle un imam marocain pour animer les prières surérogatoires (Tarawih), durant le mois béni de Ramadan.

Commerçant de profession, El Hassan Ennaji, un imam marocain établi depuis près de 20 ans dans la capitale sénégalaise et originaire de la ville de Taounate, est un exemple réussi d’intégration de la diaspora marocaine qui ne trouve aucune difficulté à s’affirmer et apporter sa contribution à l’édification des sociétés d’accueil.

« L’année dernière, les responsables de la Grande Mosquée de Dakar m’ont contacté afin de venir deux ou trois jours par semaine animer les prières de Tarawih. J’ai accepté volontiers cette offre et leur ai fait part de ma disponibilité totale pour assurer comme il se doit cette tâche », a-t-il confié à la MAP.

« Cette année encore, ils m’ont recontacté quelques jours avant le début du Ramadan et ont réitéré leur invitation que j’ai accueillie favorablement », a-t-il dit.

Vêtu de la traditionnelle djellaba marocaine et de son tarbouch, M. Ennaji, 48 ans, a assuré que cette « mission constitue certes une fierté pour tout musulman, notamment pour moi, un marocain résidant à Dakar, mais représente en même temps une lourde responsabilité, car je suis dans l’obligation de représenter dignement mon pays ».

Selon lui, « la spiritualité et la charge symbolique de l’espace m’incitent à redoubler d’efforts afin de réussir dans cette noble mission ».

Revenant sur son parcours dans l’apprentissage du Saint Coran, M. Ennaji a fait savoir qu’il a achevé à l’âge de 12 ans l’apprentissage du Livre saint, avant de rejoindre l’université Al Quarawiyne de Fès, où il a étudié durant sept ans (sièges de la science).

« En 2001, je suis venu au Sénégal, précisément à Thiès (70 km à l’est de Dakar), où vivait une grande communauté marocaine. Chaque Ramadan, nous nous efforcions à accueillir ce mois béni selon les pures traditions marocaines », a déclaré M. Ennaji, également président de l’association « Amour et amitié spirituelle maroco-sénégalaise ».

Quand je me suis déplacé à Dakar, a-t-il poursuivi, nous accomplissions les prières de tarawih dans l’esplanade d’un grand complexe résidentiel où les Marocains venaient des quatre coins de la ville pour prier, se recueillir et se rencontrer.

« Nous tenons à pratiquer ces prières surérogatoires selon les traditions marocaines, avec la lecture, durant ce mois sacré, de l’intégralité du Coran, en commençant par Sourate Al Baqara et clôturant la récitation du Saint Coran la Nuit du destin (Laylat al-Qadr) », a noté M. Ennaji.

Si généralement les Sénégalais sont connus pour le grand intérêt qu’ils accordent à la prière et observent scrupuleusement ce devoir religieux, ils passent à la vitesse supérieure durant ce mois béni où les mosquées regorgent du monde.

Les soirées de la Grande mosquée de Dakar sont rythmées ainsi, durant ce mois de l’abstinence et de la générosité, par l’accomplissement de ces prières dites du « repos » qui drainent les grandes foules, tous âges et nationalités confondues, venues répondre à un appel intérieur d’amour du Saint Coran et de quête de méditation et de recueillement, dans la foi et la sérénité.

La solennité de l’espace, son architecture marocaine et son minaret haut de 67 mètres font que le tout se passe comme si ces prières se déroulent au Maroc.

En effet, la Grande Mosquée de Dakar est un joyau architectural qui témoigne de la profondeur de la coopération mutuellement bénéfique et des liens spirituels entre le Maroc et le Sénégal.

Inauguré le 27 mars 1964 par feu SM Hassan II, la Grande Mosquée de Dakar est complètement intégrée dans le tissu architectural et urbanistique de la capitale sénégalaise où elle s’impose, désormais, comme l’un des plus importants édifices.

Classée patrimoine historique, la Grande Mosquée de Dakar témoigne surtout de la coopération fructueuse et mutuellement bénéfique entre le Maroc et le Sénégal, deux pays modèles d’un partenariat séculaire.

L’édifice est dotée d’une salle de prière pouvant accueillir jusqu’à 30.000 fidèles, des salles de cours pour enseigner la langue arabe et autres espaces de prière dédiées aux femmes.

L’enceinte de la mosquée comprend aussi l’Institut islamique de Dakar, créé en 1974 comme un centre d’enseignement et de recherche sur l’Islam.

« Nous tenons à observer le jeûne durant ce mois sacré comme chez nous au Maroc, car les Marocains, a dit M. Ennaji, là où ils se trouvent, restent toujours attachés à leurs traditions et coutumes ancestrales », relevant que lors des prières surérogatoires qu’il anime à la Grande mosquée de Dakar, une grande affluence est constatée chaque année, tant de la part des Sénégalais que des Marocains.

Ramadan offre ainsi un espace de temps unique et se veut une invitation aux banquets des prières de Tarawih par la célébration du Coran et la commémoration de sa révélation. Mais, au demeurant, accomplir ces prières dans la Grande mosquée de Dakar derrière un Imam marocain est certes pour les Marocains résidant à Dakar une sorte de consolation face à l’expatriation dans ce pays ouest africain.

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