Libreville, 19 Mai (AGP) – En réaction à la vidéo diffusée par quelques étudiants gabonais, élèves officiers de la Marine Marchande, en formation dans une école militaire de Kinshasa en République démocratique du Congo (RDC), demandant à être rapatriés dans leur pays si l’Etat gabonais ne peut plus supporter leur formation, le ministère de l’Intérieur, via un communiqué parvenu ce dimanche 19 mai à la rédaction de l’AGP, a qualifié cette sortie «d’incompréhensible et inutile agitation».
Pour le ministère de l’Intérieur, la vidéo diffusée par quelques étudiants gabonais de la CICOS en République Démocratique du Congo, nécessite cette mise au point, afin d’éclairer non seulement l’opinion, mais surtout de ces étudiants qui, affirmant «avoir été oubliés par leur pays», demandent à être rapatriés si l’Etat gabonais ne peut plus supporter leur formation.
«Cet établissement sous-régional de formation dans les métiers marins avait confié l’organisation de son concours, à la Direction générale de la Marine Marchande. Au nombre des admis figuraient une dizaine d’étudiants déjà boursiers de l’Université et qui avaient déjà perdu leur droit à la bourse, du fait des mauvais résultats académiques. À l’examen des dossiers transmis par le ministre des Transports et de la Logistique à l’Agence Nationale des Bourses du Gabon (ANBG), la règle connue de suppression de bourses en cas d’échec s’est appliquée à la dizaine d’étudiants qui, à l’approche de la rentrée, ont quand-même regagné la CICOS à Kinshasa», peut-on lire dans le communiqué transmis à l’AGP.
Le ministère de l’Intérieur réaffirme que la dizaine d’étudiants concernés ainsi que la vingtaine d’autres, qui remplissaient les critères d’accès aux bourses, sont tous logés et nourris en campus jusqu’à ce jour.
«De son côté, Madame la Secrétaire générale de la CICOS a informé le ministre des Transports et de la Logistique, du montant des frais de scolarité et d’hébergement des étudiants non boursiers. Entre les rapatrier ou les maintenir en position d’études, le ministre Justin Ndoundangoye, qui croit dans la formation de la jeunesse de notre pays, a retenu la 2ème option. Il est actuellement en contact avec l’ANBG et la Présidence de la République pour qu’une mesure diligente soit prise en faveur de ces jeunes compatriotes», indique le même communiqué.
Dans l’attente de cette démarche exceptionnelle, le ministre des Transports s’étonne que cette agitation incompréhensible d’une dizaine d’étudiants donne l’impression d’engager la situation des 30 étudiants gabonais à la CICOS. «Des étudiants expulsés peuvent-ils s’exposer devant leur campus, en tenues de sport sans leurs bagages? », s’est interrogé Justin Ndoundangoye.
Toutefois, le ministre des Transports tient à rassurer les intéressés ainsi que leurs familles que «l’établissement ne les mettra ni hors des cours, ni hors du campus, dans l’attente du règlement de cette situation», a-t-il promis.
Ces étudiants qui avaient passé, le 15 octobre 2018, un concours pour une formation de 3 ans dans la navigation marine, affirment ne plus percevoir leurs bourses d’études. Outre le non versement de la bourse, l’Etat n’aurait pas payé les frais de formation. Ils auraient donc décidé de s’exposer parce que beaucoup d’entre eux ont été expulsés de leurs logements pour factures impayées.
Fanch Sterley Saya