Rabat, 20/11/2018 (MAP)- Les intervenants au 8è sommet Africités (20-24 novembre) ont appelé, mardi à Marrakech, à l’implication des collectivités locales dans l’élaboration des solutions durables en matière de sécurité frontalière.
Il est vain de chercher des solutions durables aux problèmes relatifs à la sécurité frontalière sans associer les acteurs locaux, notamment les collectivités locales dans l’élaboration des stratégies appropriées, ont insisté les participants à une session consacrée à « La coopération frontalière et sécuritaire: Le cas de Dendi Ganda et du Liptako Gourma ».
Face à la crise sécuritaire qui règne dans le continent, et qui est liée principalement à la porosité des frontières aussi bien terrestres, qu’aériennes ou maritimes, l’action des États seuls se révèlent insuffisante d’où l’urgence de s’appuyer sur les initiatives locales, ont-ils souligné.
La coopération transfrontalière peut donc être un moyen pour créer les conditions d’une meilleure coordination et de mutualisation des efforts entre les initiatives locales et les réponses institutionnelles en matière de sécurité, ont-ils ajouté.
Dans la même optique, ces participants ont considéré que le premier défi à relever demeure celui du développement, estimant il n’y aura pas de développement global tant que les questions relatives à la sécurité ne sont pas réglées.
A cette occasion, les intervenants ont jeté la lumière sur deux cas de coopération frontalière à savoir la région du Liptako Gourma unissant le Burkina Faso, le Mali et le Niger et la zone Dendi Ganda qui se veut un espace ethnolinguistique transfrontalier partagé entre le Bénin, le Niger et le Nigéria, notant que dans ces espaces, les communes travaillent pour un développement intégré et négocié, en mettant en place un cadre de concertation et en se dotant d’une feuille de route qui fait de la sécurité frontalière l’un des axes majeurs.
Ils ont, aussi, appelé au renforcement de la coopération frontalière entre les collectivités africaines et à l’instauration d’un dialogue permanent entre l’Etat et les collectivités territoriales en vue d’évaluer la situation sécuritaire dans le continent.
Cette session a pour objectif de créer un cadre de partage d’expériences pratiques et de réflexions collectives en vue de parvenir à des propositions concrètes pour contribuer à la lutte contre l’insécurité dans les espaces transfrontaliers, d’ouvrir le débat sur le rôle et la place des collectivités locales dans la gestion d’insécurité sous toutes ses formes et d’analyser les défis et les enjeux que soulève le problème de la coopération frontalière dans un contexte d’insécurité, ont-ils ajouté.
Placé sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, le sommet Africités réunit 5.000 participants, dont des acteurs de la vie locale du continent et partenaires issus d’autres régions du monde, des ministres en charge des collectivités locales, du logement et du développement urbain et de la fonction publique, ainsi que les autorités et élus locaux, les responsables des administrations locales et centrales, des organisations de la société civile et des opérateurs économiques des secteurs public et privé.
Organisé sous le thème « La transition vers des villes et des territoires durables: le rôle des collectivités territoriales d’Afrique, Africités consacrera la place incontournable de l’Afrique dans la définition et la mise en œuvre des politiques et stratégies de développement, d’intégration et de coopération en Afrique et proposera de nouvelles perspectives pour une contribution plus importante des collectivités territoriales du continent.
