Johannesburg, 23/02/2023 -(MAP)- La compagnie publique d’électricité en Afrique du Sud « Eskom » perd un milliard de rands (plus de 50 millions de dollars) par mois à cause de la corruption, a révélé son directeur général sortant, Andre de Ruyter.
Le responsable a été démis, mercredi, de ses fonctions après avoir pointé du doigt le rôle du Congrès nationale africaine (ANC au pouvoir) dans la corruption endémique qui ravage la compagnie et émis des doutes sur la volonté politique du gouvernement de lutter contre ce fléau.
Interrogé dans une interview télévisée si Eskom est un « abreuvoir pour l’ANC », M. de Ruyter a répondu que « les preuves suggèrent que c’est effectivement le cas ».
L’ANC est, en effet, sous le feu des critiques depuis la publication en 2022 du rapport de la Commission judiciaire d’enquête sur la « capture de l’État », révélant que la corruption était devenue systémique dans toutes les administrations sud-africaines et impliquait de hauts responsables du parti au pouvoir.
Concernant les délestages électriques qui se sont aggravés durant les derniers mois, M. de Ruyter a fait savoir que la compagnie devrait couper 6.000 mégawatts d’électricité du réseau national de manière constante pendant les mois d’hiver austral (de mai à octobre, NDLR).
Dans ce sens, il a souligné que la crise énergétique devrait empirer au cours de cette année, décrivant les retards du gouvernement en matière de transition vers les énergies propres comme étant « inexplicables ».
L’Afrique du Sud est confrontée à une crise énergétique paralysante qui dure depuis plus d’une décennie. Et pour cause, le vieillissement des centrales thermiques mal entretenues à cause de la corruption généralisée qui ravage Eskom.
Depuis 2022, cette crise a atteint une dimension sans précédent, l’approvisionnement du pays en électricité n’ayant cessé de se détériorer depuis l’hiver dernier. Eskom a décidé de passer aux niveaux supérieurs de délestages électriques, après les nombreuses pannes qui ont plombé sa capacité de production.
Dans ce contexte, le Président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a déclaré récemment l’état de catastrophe nationale pour « permettre au gouvernement de mettre en place des mesures pratiques pour soutenir les entreprises avec une alimentation électrique ininterrompue ».