Johannesburg, 23/09/2022 -(MAP)- La crise de l’électricité, qui s’est aggravée depuis quelques semaines en Afrique du Sud, constitue une menace pour la sécurité alimentaire du pays, a indiqué vendredi la Fédération sud-africaine des agriculteurs (Agri SA).
« La plus grande menace des délestages électriques concerne la sécurité alimentaire du pays, car les récoltes échouent par manque d’irrigation, alors que les agriculteurs plantent moins par peur des pertes », a déclaré Agri SA dans un communiqué.
La compagnie d’électricité publique sud-africaine « Eskom » a décidé le week-end dernier de passer aux niveaux supérieurs de délestages électriques à cause des pannes qui ont affecté ses centrales électriques, plongeant ainsi tout le pays dans le noir.
Le directeur général de la compagnie en détresse, André de Ruyter, a expliqué que cette décision intervient afin d’éviter un effondrement total du système de production d’électricité dans le pays.
La Fédération des agriculteurs a, à cet égard, mis en garde que l’état actuel de l’approvisionnement énergétique dans le pays devrait avoir de lourdes conséquences pour la production alimentaire locale et mettra également en péril les accords d’exportation des produits agricole.
« L’électricité est un intrant agricole essentiel. Elle représente plus de 7 % des dépenses du secteur en biens et services intermédiaires. Une alimentation électrique fiable est particulièrement essentielle pour l’irrigation et le traitement de l’eau du secteur », a-t-elle expliqué.
Elle a relevé également que les délestages ont eu un impact significatif sur la productivité, la plupart des agriculteurs étant contraints de travailler moins d’heures et de consacrer plus d’argent à la couverture des coûts de main-d’œuvre supplémentaires.
« Les coupures de courant perturbent le refroidissement et l’emballage avec des répercussions sur la qualité des aliments. Elles présentent également un danger pour la santé des humains et des animaux, car elles entravent l’accès à l’eau potable pour la consommation et arrêtent le traitement des eaux usées », a averti Agri SA.
La Fédération a signalé, en outre, que la crise de l’électricité est une mauvaise nouvelle pour les relations internationales des professionnels du secteur, car les coupures de courant persistantes interfèrent avec les protocoles de la chaîne du froid imposés par les marchés étrangers et peuvent entraîner des expéditions tardives.
« Ces résultats diminueront la position de l’Afrique du Sud en tant que marché d’approvisionnement fiable en produits agricoles », a déploré Agri SA.
