Johannesburg, 17/11/2022 -(MAP)- L’inscription de l’Afrique du Sud sur la liste grise du Groupe d’action financière international (GAFI) nuirait non seulement à la capacité du pays à attirer des investissements étrangers, mais saperait également la confiance des investisseurs dans le pays, a indiqué jeudi le directeur du Trésor national, Ismail Momoniat.
«L’Afrique du Sud peut éviter d’être mise sur la liste grise du GAFI en renforçant les lois et les mesures contre le blanchiment d’argent», a déclaré M. Momoniat lors d’un webinaire sur ce même sujet.
Il s’est dit optimiste sur le fait qu’il existe un moyen pour empêcher la mise du pays sur la liste grise du Gafi, arguant qu’une législation est actuellement devant l’Assemblée nationale (Parlement) et que son adoption se trouve à un stade avancé.
«En février prochain, nous aurions été en mesure de montrer que nous nous conformons largement à 20 des 40 recommandations», a-t-il dit.
Le chef du Trésor a toutefois averti que si l’Afrique du Sud pourrait atteindre le seuil de conformité technique, « c’est en efficacité que nous manquons ».
Un rapport d’évaluation publié en octobre de l’année dernière par le Groupe d’action financière international a donné à l’Afrique du Sud une note défavorable et a présenté 40 recommandations et autres mesures qui permettraient au pays d’éviter la liste grise.
le Centre sud-africain de renseignement financier (FIC) avait auparavant souligné que le gouvernement sud-africain est peu susceptible d’adapter ses lois inadéquates en matière de blanchiment d’argent et le financement du terrorisme et d’éviter à temps la liste grise du GAFI. «Il n’y a aucune possibilité de demander un délai supplémentaire ou des prolongations dans le cadre du processus entamé par le GAFI », a déclaré au Parlement le directeur exécutif du FIC, Pieter Smit, déplorant que le gouvernement accuse un grand retard dans la mise en place des réglementations appropriées.
Il a indiqué qu’à moins que les nouvelles lois sur le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme ne soient déjà en vigueur à la date limite de février 2023, il est peu probable que l’Afrique du Sud évite d’être placée sur cette liste grise.
Les conséquences de cette dégradation seraient lourdes pour l’économie du pays, déjà embourbée dans un ralentissement économique qui dure depuis plusieurs années.