Johannesburg, 08/10/2018 (MAP)- Le roi zoulou Goodwill Zwelithini a appelé, lundi, le président sud-africain Cyril Ramaphosa à exclure officiellement les territoires qu’il contrôle du plan de réforme agraire que le gouvernement de l’ANC se prépare à mettre en œuvre.
Cité par la chaîne d’information eNCA, Zwelithini a souligné qu’un accord signé à ce sujet était nécessaire pour protéger les terres de la national zouloue.
«Le président (Ramaphosa) doit venir ici pour me dire, à moi et à la nation zouloue, que le pays des Zoulous ne sera pas touché par la réforme agraire», a déclaré le roi, qui contrôle 2,8 millions d’hectares dans le cadre d’une entité appelée Ingonyama Trust.
En septembre dernier, un haut responsable de l’ANC a déclaré que la réforme agraire s’étendra aussi aux terres tribales contrairement à des déclarations de Ramaphosa, qui s’était engagé auprès du roi zoulou à ne pas toucher aux terres qu’il contrôle.
Le leader zoulou avait mis en garde, en juillet dernier, contre un conflit sur la question de la réforme agraire. D’autres chefs traditionnels ont également indiqué que la réforme menace leur autorité sur les 13 pc du territoire sud-africain qu’ils dirigent.
Les autorités tribales de ces régions – les anciens homelands où la plupart des Noirs étaient confinés sous le régime de l’apartheid – disposent de pouvoirs étendus en matière d’allocation de terres et leur limitation pourrait avoir des conséquences pour un grand nombre d’acteurs, notamment des sociétés minières qui ont conclu des accords avec ces chefs pour accéder aux minerais.
Le ministre des Affaires traditionnelles, Zweli Mkhize, a indiqué la semaine dernière que le gouvernement n’avait pas encore décidé de la manière dont la réforme agraire se déroulerait dans ces zones tribales très sensibles.
«Nous n’avons pas encore atteint de consensus. C’est une question un peu difficile. Nous essayons toujours de trouver la meilleure solution», a déclaré Mkhize.
Soucieux de réparer les injustices commises à l’égard de la majorité noire pendant la période coloniale et sous l’apartheid, le président Ramaphosa a mis sur la table, peu après son arrivée au pouvoir en février dernier, un projet de réforme, qui ne suscite cependant pas l’adhésion de toutes les composantes de la société.
Aujourd’hui, la minorité blanche (8 pc de la population globale estimée à environ 56 millions d’âmes) contrôle 72 pc des terres contre seulement 4 pc pour les Noirs (80 pc de la population).
La question divise la nation arc-en-ciel. De larges franges de majorité noire applaudissent le projet, au moment où les Blancs s’inquiètent.
Ramaphosa, a, à plusieurs reprises, promis de mener cette réforme d’une manière ordonnée et prenant en compte les intérêts de tout le peuple sud-africain sans exception.
AO