Nations Unies (New York), 06/10/2022 (MAP)- Les Nations Unies ont mis en garde, jeudi, contre la collusion des groupes terroristes et du crime organisé en Afrique subsaharienne, « qui contribue au pillage des ressources naturelles et à l’instabilité ».
“La menace que représentent le terrorisme et le crime organisé s’installe durablement en Afrique », a indiqué la directrice exécutive de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), Ghada Waly lors d’une réunion au Conseil de sécurité consacrée au renforcement de la lutte contre le financement des groupes terroristes et armés par le trafic illicite des ressources naturelles en Afrique.
Elle a, dans ce cadre, rappelé que les 3.500 victimes de terrorisme l’année dernière sur ce continent représentent la moitié du bilan mondial de ces attaques.
Pour la responsable onusienne, le Sahel en particulier subit les assauts de groupes terroristes parmi les plus actifs et les plus meurtriers du monde, tant en attaque qu’en stratégie de recrutement, alors que le Conseil de sécurité a exprimé à maintes reprises son inquiétude face aux activités des groupes armés et des réseaux criminels qui déstabilisent l’Afrique et tirent profit des ressources naturelles du continent.
Elle a jugé essentiel de mieux appréhender les liens entre crime organisé et terrorisme en Afrique, et pour cela, d’accumuler les données et les preuves permettant de mettre en œuvre des politiques efficaces en particulier face à l’exploitation illégale des minerais comme l’or, l’argent et les diamants qui constituent une source de revenus importantes pour les groupes armés et terroristes.
En outre, ces trafics profitent à d’autres groupes qui rivalisent pour le contrôle lucratif des territoires d’extraction ou des routes de contrebande, a relevé Mme Waly, notant que ces revenus s’ajoutent à ceux déjà obtenus par l’extorsion ou l’imposition illégale des populations et leur “permettent d’acquérir des armes qui pérennisent leur mainmise sur les zones de conflits”.