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Afrique Sud : Une crise économique qui s’enlise sur fond d’une incertitude interminable


  13 Décembre      48        Economie (20953),

 

.-Par Abdelghani AOUIFIA-.

Johannesburg, 13/12/2018 (MAP) – Comptée parmi les grandes puissances économiques du continent africain, l’Afrique du Sud a entamé l’année qui s’achève sous le signe de la crise, avec une économie affaiblie, des indicateurs sociaux au rouge et des institutions publiques gangrénées par la corruption.
Les analystes politiques du pays arc-en-ciel et d’ailleurs estimaient presque à l’unanimité que l’Afrique du Sud se dirigeait vers l’implosion sociale. Cependant, le changement opéré en février dernier avec l’éviction de l’ancien président Jacob Zuma, dont les neuf années au pouvoir ont été marquées par une série de scandales politico-financiers, a offert une lueur d’espoir de voir le pays de Nelson Mandela marquer un nouveau départ sous la houlette de son nouveau président, Cyril Ramaphosa.
Cet ancien syndicaliste converti avec succès en homme d’affaires, portait sur le dos les espoirs de 56 millions de Sud-Africains, notamment les jeunes issus de la majorité Noire, de leur offrir un lendemain meilleur.
La situation économique et sociale était tellement insupportable. L’économie n’arrivait plus à retrouver le rythme de croissance des années fastes ayant suivi la fin du régime de l’apartheid en 1994. Le chômage ne cessait de s’aggraver touchant, selon les données officielles, plus de 27 pc de la population active, alors que les sources indépendantes évoquent le taux effrayant d’environ 60 pc des jeunes dans les zones défavorisées où est parquée la majorité Noire. La pauvreté plombait plus de la moitié de la population.
Entretemps, l’image du pays auprès des institutions internationales et des agences de notation a été ternie. Les institutions de Bretton Woods — Banque mondiale et Fonds Monétaire International — multipliaient les mises en garde quant à la trajectoire sombre du pays, au moment où les trois grandes agences de notation, Fitch Ratings, Moody’s et Standard & Poor’s, ont toutes dégradé la note souveraine de l’Afrique du Sud, abaissée dans la catégorie spéculative.
Dans cet environnement peu optimiste, l’intronisation de Ramaphosa à l’Union Buildings, quartier général du gouvernement à Pretoria, a donné le coup d’envoi d’un processus ardu de remettre cette économie presque en ruine sur les rails.
Ramaphosa, cinquième président de l’Afrique du Sud libre, prônait bien avant son arrivée au pouvoir une sorte de nouveau deal. Un projet de réforme qui a eu pour effet d’améliorer la confiance des investisseurs. Les rapports internationaux commençaient alors à faire l’éloge du nouveau président, désormais présenté comme le symbole du salut. Le temps était à la Ramaphorie: l’euphorie suscitée par l’arrivée au pouvoir de Ramaphosa.
Cependant, des chiffres rendus publics par la banque centrale ont dévoilé une réalité amère. Le pays a replongé dans la récession au terme des deux premiers trimestres de 2018.
Durant les mois qui ont suivi, Ramaphosa et son équipe dirigeante se sont retroussés les manches pour mettre sur la table des alternatives rassurantes aussi bien pour le peuple que pour les opérateurs économiques nationaux et étrangers.
La stratégie adoptée se déployait sur deux fronts: national et international, avec un plan de relance économique et une offensive à l’international pour drainer des investissements nécessaires pour l’avenir du pays.
Ainsi, Ramaphosa a dévoilé un plan de relance économique, avec en toile de fond le rétablissement de la confiance des investisseurs et la création d’emplois.
Prenant en compte la profonde crise financière dans le pays, le plan ne prévoit aucune augmentation des dépenses publiques mais plutôt un reprofilage des priorités du budget actuel.
Erigeant le tourisme en secteur clé dans sa stratégie, le gouvernement de Pretoria a décidé d’assouplir les régulations de visa notamment pour les mineurs et les personnes hautement qualifiées.
«Le tourisme est un important générateur d’emplois. Nous sommes confiants qu’encore plus de touristes se rendront en Afrique du Sud», a dit Ramaphosa.
Le plan prévoit aussi une panoplie de mesures de soutien aux agriculteurs noirs et la mise en place d’un fonds pour la création et le soutien aux entreprises dans les townships et les zones rurales.
Le chef d’Etat sud-africain a également annoncé la création d’un fonds pour les infrastructures d’un montant de plus de 400 milliards de rands, qui sera financé avec l’appui de partenaires privés.
Dans la foulée, une conférence nationale a été convoquée pour trouver les réponses au redoutable problème du chômage. Lors du conclave, le gouvernement s’est engagé à créer 825.000 emplois directs et indirects sur les deux prochaines années.
S’appuyant sur la bonne réputation dont il jouit parmi les communautés économiques sud-africaine et étrangères, Ramaphosa a lancé une offensive avec l’ambitieux objectif de drainer 100 milliards de dollars d’investissement dans le pays sur les cinq prochaines années.
Il a convoqué, en octobre dernier, une conférence nationale sur l’investissement, durant laquelle, les officiels du pays ont annoncé en grande pompe des engagements d’investissement estimés à plusieurs milliards de dollars.
Cependant, le conclave a été taxé par des analystes de «simple exercice de relations publiques» par lequel le chef d’Etat cherchait à acheter le temps en attendant un rendez-crucial, celui des élections générales, prévues en mai 2019.
Les mesures, mises en œuvre par l’administration Ramaphosa, semblent avoir commencé à donner leur résultat avec une sortie de la récession. Mais, les défis et les risques sont tellement importants qu’il serait peu judicieux de les ignorer surtout en une année électorale.

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