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AMENDEMENT MUNIR DE LA FIFA : LES RÉSERVES D’UN JURISTE SÉNÉGALAIS


  21 Septembre      62        Sport (12546),

 

Dakar, 21 sept (APS) – L’amendement introduit par la FIFA et visant à assouplir les changements de nationalité pour des joueurs ayant évolué pour une première sélection n’a pas que de bons côtés pour l’Afrique, a estimé le Pr Abdoulaye Sakho, directeur du Master de Droit et Economie de Sport à l’institut Edge de Dakar.

‘’C’est vrai que c’est une excellente nouvelle que de permettre à des joueurs de pouvoir continuer à pratiquer leur sport et de faire des compétitions de haut niveau’’, a déclaré le Professeur Sakho dans une publication reçue à l’APS.

‘’Vu sous cet angle, c’est vraiment une bonne chose car ce serait triste de ne pouvoir continuer au plus haut niveau mondial son sport du fait d’une première option qui s’est révélée peu fructueuse, donc le binational doit être heureux’’, a-t-il poursuivi. Selon lui, ‘’les équipes nationales africaines et leurs techniciens doivent également être heureux’’.

Toutefois, en dépit de cette possibilité de pouvoir compter sur de nouveaux talents pour les sélections africaines, cet amendement adopté lors du 70-ème congrès de la FIFA, tenu en vidéoconférence vendredi dernier, ne doit pas conduire les dirigeants des Fédérations du continent à dévier de leur rôle premier de développement de la discipline.

‘’La tentation est en effet grande de se reposer sur la formation effectuée en France ou en Europe pour construire nos équipes nationales qui vont performer au niveau mondial alors que le football local est au bas de l’échelle’’, avertit le Professeur Sakho.

‘’Aujourd’hui, plus qu’une tentation, c’est devenu une réalité. En raisonnant sur l’exemple de mon pays, depuis quelques années le Sénégal caracole en tête du classement FIFA en Afrique, se retrouve 20eme mondial au moment où l’Allemagne (5 coupes du monde) est 15eme mondial’’, a-t-il rappelé.

‘’Une vraie performance au plan sportif. Malgré tout, les clubs sénégalais n’arrivent pas, depuis de très nombreuses années, à franchir les premiers tours des compétitions africaines’’, a-t-il constaté.

Le Professeur Sakho, auteur de plusieurs publications sur le droit du sport, note qu’‘’il y a comme une rupture de cohérence dans la gestion de notre football, bon dehors et extrêmement mauvais dedans’’.

‘’Qu’on ne me parle surtout pas des résultats des petites catégories qui, curieusement, sont généralement incapables d’enchainer pour se retrouver au sommet après de bons parcours cadets ou juniors’’, a-t-il par ailleurs ajouté.
Il estime que ‘’cet amendement, au-delà de ses effets bénéfiques à court terme sur nos équipes nationales, pourrait, si on n’y prend garde, révéler des effets pervers’’.

‘’Oui, si les dirigeants du sport ne prennent pas sur eux de travailler en interne pour créer les conditions d’un développement propice du football local avec des clubs qui sont de vrais clubs de football et non des centres de transit de joueurs au profit des clubs et des championnats étrangers, on vivra encore longtemps ce paradoxe qui nous obligera à attendre que les pays de naissance ou d’accueil des joueurs se servent d’abord pour nous laisser avec ceux qui sont laissés en rade’’, a-t-il mis en garde.

‘’En définitive, de la même manière que les rencontres de la date FIFA interpellent nos dirigeants quant à leur capacité à organiser des matchs internationaux en temps de Covid 19, il y a dans cet amendement une vraie interpellation de ces mêmes dirigeants à ne pas négliger le football local au profit de résultats internationaux certes … agréables pour le peuple mais… sans lendemains solides’’, informe-t-il.

Et c’est à ce niveau qu’il faut comprendre selon l’enseignant de droit ‘’tout le sens de l’invite que le Président de la FIFA a adressée au football africain lors de ce congrès qui a en effet exhorté l’Afrique à faire tout pour venir chercher la Coupe du Monde de football’’.

‘’Oui, ce n’est en effet pas normal qu’après 32 éditions, au moment du 70eme congrès de la FIFA, que seuls huit pays de deux continents se partagent toujours le gâteau (Uruguay, Brésil, Argentine pour l’Amérique latine, Allemagne, France, Italie, Angleterre, Espagne) et constituent un club fermé. Le reste se contente de participation et surtout de retombées financières’’, a-t-il par ailleurs ajouté.
‘’J’avoue quand même garder espoir quand je vois les progrès que réalisent au niveau interne, des pays comme la Gambie, la Mauritanie et le Mali’’, a-t-il conclu.

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