Kinshasa, 04 juin 2020 (ACP).- Le tribunal de Grande instance de Kinshasa/Gombe a entendu, mercredi, plusieurs témoins cités dans le procès Vital Kamerhe, directeur de cabinet du Chef de l’Etat, et consorts contre le ministère public, au cours de la 3ème audience foraine dudit procès, tenue à la prison centrale de Makala.
Il s’agit notamment du ministre honoraire du Développement rural, Justin Bitakwira, du secrétaire général du même ministère ainsi que du directeur général de la direction de contrôle du marché public, Michel Ngongo Salumu.
Ces témoins ont éclairé la lanterne du tribunal sur le contrat et l’avenant audit contrat signé entre le ministère de Développement rural et la société SAMIBO sur la construction des maisons préfabriquées à travers la RDC.
Pour le ministre honoraire Bitakwira, le premier contrat était tombé caduc parce qu’il avait subi des modifications quant au nombre des maisons à construire et au nombre des provinces concernées.
Le secrétaire général a, quant à lui, indiqué qu’il n’a jamais pris part à une quelconque réunion convoquée quant à ce, à la Présidence de la République.
Le directeur général de la direction générale de contrôle des marchés publics, Michel Ngongo Salumu, a, pour sa part, soutenu qu’un avenant ne peut pas accéder 15%, contrairement à l’avenant sous examen qui accède 225%. Il également porté à la connaissa nce du Tribunal qu’il est objet des menaces de mort s’il ne témoignait pas en faveur de l’un ou l’autre prévenu.
Pour lui, cet avenant n’est pas régulier, parce qu’il n’est pas conforme à la loi en vigueur en cette matière.
Auparavant, le tribunal avait procédé à la présentation du nouveau juge président en remplacement de Raphaël Yanyi décédé et procédé à la lecture des procès-verbaux des audiences dernières à l’intention du nouveau membre de la composition afin qu’il prenne connaissance du dossier.
La prochaine audience est renvoyée à ce jeudi, pour la poursuite de l’instruction et de l’audition des témoins.
Le directeur du cabinet du Chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, Vital Kamerhe et consorts sont poursuivis notamment pour détournement des fonds alloués à la construction des 4.500 maisons préfabriquées, initiée dans le cadre du programme d’urgence des 100 jours du Chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo ainsi que pour corruption et blanchiment d’argent.
Il sied de rappeler que, lors de la deuxième audience de ce procès, Vital Kamerhe avait chargé Bitakwira dans l’attribution du marché des maisons préfabriquées au commerçant Sammih Jammal, patron de la société SAMIBO.