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« BLACK AND WHITE », UNE SÉRIE EN GESTATION, SUR « LES AMOURS » ET « LES HAINES » DE LA COLONISATION FRANÇAISE AU SÉNÉGAL


  29 Novembre      121        Arts plastiques (58), Livres (384),

 

Dakar, 29 nov (APS) – La série « Black and White » (Noirs et Blancs), en
cours de production, sera « une saga romanesque » sur « les amours » et
« les haines » de la relation franco-sénégalaise durant l’époque
coloniale, a-t-on appris jeudi de son producteur et scénariste, le
Français Jacques Kirsner.

Des journalistes sénégalais étaient sur le plateau de tournage de
cette série consacrée à la colonisation française au Sénégal, à Gorée,
une île située au large de Dakar où techniciens, acteurs, réalisateurs
et producteurs se sont installés pour un mois, après avoir séjourné
pendant autant de temps à Thiès (ouest) et durant deux jours à
Dakar-Plateau.

« J’ai décidé d’écrire une série qui raconte la colonisation française,
le mépris pour le peuple sénégalais, à cette époque-là, et la
décolonisation, jusqu’à l’élection de Léopold Sédar Senghor », a
déclaré le producteur devant le public, considérant la colonisation
comme « une violence contre les peuples ».

« Black and White », lit-on dans le scénario, « est une saga romanesque
qui raconte les passions d’une époque rythmée par les amours, les
haines, les guerres… Colons et militants indépendantistes résistent
ensemble ou s’affrontent jusqu’au 4 avril, jour de l’indépendance du
Sénégal ».

Jacques Kirsner dit vouloir faire « un film pour montrer aux Français
que la colonisation n’a pas été seulement quelque chose de
formidable », une initiative du scénariste qu’encourage, selon lui, le
travail de mémoire en cours d’exécution sur la période coloniale, à
l’initiative de la France.

« Il y a une reconnaissance en France, maintenant que les acteurs
africains ne sont pas là seulement pour ouvrir les portes ou jouer les
serveurs dans les cafés. Puisqu’il y a un mouvement vers l’égalité en
France aujourd’hui, c’est possible d’en parler », a commenté Kirsner.

« En France, il est actuellement très difficile de faire un film de
fiction sur l’Algérie », affirme le scénariste français, laissant
entendre que la sanglante guerre d’Algérie (1954-1962), à la fin de la
colonisation menée par la France dans ce pays d’Afrique du Nord, en
est la cause.

Au même moment, « des populations sénégalaises de l’époque avaient sur
la colonisation un point de vue autre que celui qu’il y a actuellement
en France », dit-il.

Aujourd’hui, en France, ajoute Kirsner, « la mode [est] de dire : +La
colonisation, ce n’était pas terrible, car on a construit des ports,
des autoroutes, des hôpitaux+. Je ne crois pas que ce soit le cas ».

« La colonisation, c’est d’abord une conquête, et ensuite la soumission
d’un peuple. Je voulais faire un film sur cette mémoire », a-t-il
souligné.

Le choix du Sénégal pour porter la colonisation à l’écran s’explique,
selon lui, par son « amour pour ce pays et son peuple formidable, mais
surtout parce que cette colonisation s’est terminée sans drame ».

« J’ai connu un de vos présidents qui m’avait dit : +Entre le Sénégal
et la France, c’est une longue histoire d’amour+. Je ne sais pas si
c’est vrai. Mais du côté français, je sais qu’il y a une estime pour
le Sénégal », témoigne le producteur de cinéma de nationalité
française.

La trame de la série dont la première saison va compter quatre
épisodes de 52 minutes explique le choix du réalisateur sénégalais
Moussa Sène Absa pour la direction de l’équipe de tournage.

« J’ai écrit cette série que j’ai proposée à France Télévisions, qui
l’a acceptée. C’est un évènement, car cela n’a pas été toujours comme
ça », a dit le scénariste français.

Il regrette que le Sénégal n’ait pas participé au financement du film
dont le coût est estimé, selon lui, à quatre millions d’euros (environ
2,6 milliards de francs CFA).

« C’est un financement 100% français, qui est dépensé à près de 90% au
Sénégal. C’est la première fois que je tourne dans un pays étranger,
avec des techniciens étrangers pour la majorité, et que le pays
d’accueil ne participe pas au financement du film », a commenté Jacques
Kirsner.

Des acteurs français jouent les rôles principaux : Marième Ndiaye
(Fari Ciss dans la série) est une Franco-Sénégalaise, Olivier Chanteau
(Alain de Bourbon), Laurent de Greville (Richard Favier), Isabelle
Gelinas (Hélène Favier), entre autres, sont tous de nationalité
française.

Les techniciens sont des Sénégalais pour la plupart : l’actrice
Rokhaya Niang fait ses premiers pas dans la mise en scène, aux côtés
du chef-machiste Arona Camara, du caméraman et cadreur Jean Diouf,
parmi d’autres. La réalisatrice sénégalaise Angèle Diabang, de la
société de production « Karoninka », est coproductrice de la série.

Une deuxième saison de la série « Black and White » est prévue, sur le
thème de la France-Afrique, et une troisième sur « les jeunes Africains
qui échouent sur les côtes européennes ».

« Il y a une résonnance entre ce qui s’est passé durant la colonisation
et ce qui se passe actuellement entre l’Afrique et l’Europe », a
souligné Jacques Kirsner. Moussa Sène Absa estime, pour sa part, que
« beaucoup de jeunes ne connaissent pas l’histoire qui lie la France au
Sénégal ».

« Il s’est passé des choses dans l’histoire, que l’on ne peut pas
gommer. Les jeunes ne connaissent pas cette histoire. Il y a eu des
moments de violences, et des autorités traditionnelles se sont alliées
à la France. D’autres se sont opposées à elle, etc. Il y a cette
mémoire violente à apaiser », explique Sène Absa.

« Black and White », « une série sur commande », doit être livrée en mai
2020, pour ensuite être programmée sur France 3 en septembre de la
même année, selon Kirsner.
FKS/ESF/BK

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