Porto-Novo, 16 octobre 2018 (ABP)- Les femmes bénéficiaires du projet « Du Kilimandjaro à l’Atacora pour nos terres », sur l’initiative du Réseau ouest africain pour l’éducation de la paix (WANEP-Bénin), ont célébré ce lundi la journée internationale des femmes rurales, à travers une montée au mont Kosso, dans la commune de Tanguiéta, d’où elles ont plaidé à l’endroit des autorités, des décideurs et des leaders locaux et nationaux, pour un réel accès des femmes à la terre.
Pour ces femmes venues des départements de l’Ouémé, du couffo, du Plateau et de l’Atacora, à l’image de la montée pénible et douloureuse sur le mont Kosso, plusieurs d’entre elles, continuent de souffrir dans les villages pour avoir accès à la terre, certaines en sortent paralysées et d’autres en meurent.
Pourtant, ont-elles fait remarquer, le Bénin a souscrit à des engagements internationaux qui promeuvent l’égalité entre l’homme et la femme en toute chose. Aussi, diront-elles, la constitution béninoise reconnait à tous, hommes comme femmes une égalité de droit.
Elles estiment injuste que dans certains villages du Bénin, les chefs de collectivités, de villages et autres leaders continuent d’exclure les femmes de l’héritage à la terre, malgré les dispositions du code des personnes et de la famille en la matière.
Se référent également au code foncier et domanial qui demande à l’état et aux collectivités territoriales de garantir un accès équitable de tous à la terre, elles trouvent injustifiées que la femme agricultrice aille encore louer ou prenne en gage la terre, avant de produire ses cultures destinées à l’alimentation de sa famille.
Au regard de ces différentes réalités auxquelles elles font face, ces femmes, ont plaidé afin que les acteurs concernés agissent en faisant respecter les lois de la république qui promeuvent un égal accès à la terre dans les localités.
« Faites des femmes des propriétaires de terres pour une meilleure sécurité alimentaire des populations », ont-elles confié. Pour elle, Il est plus que jamais temps que les choses changent, et surtout d’agir pour libérer le droit d’accès à la terre des femmes.
Le secrétaire général de l’Atacora, a pris l’engagement de rendre fidèlement compte au préfet du département. Abdoulaye Affo a par ailleurs souligné l’urgence de faire chaque année de cette célébration, des moments de réflexion profonde et de conscientisation des leaders et décideurs sur la problématique de l’accès des femmes à la terre.
Entre reconnaissance et engagement, le maire de la commune de Tanguiéta Paul Sahgui, a rassuré de sa détermination à sensibiliser ses pairs de l’Association des communes de l’Atacora Donga et surtout sa communauté afin que sa commune soit un modèle en matière d’accès des femmes à la terre.
IM/TIE