Dakar, 8 nov (APS) – Des experts militent pour une évaluation de la
vulnérabilité des infrastructures aux changements climatiques,
l’incertitude dans ce domaine constituant « une barrière additionnelle
pour le flux des investissements en faveur des infrastructures ».
Ils préconisent ainsi une résilience des technologies « face aux
risques climatiques présents et futurs, à travers des infrastructures
adaptées, devant aider à évaluer leur vulnérabilité ».
Dans cette perspective, ils préconisent « d’évaluer la vulnérabilité
présente et future des infrastructures’’ et d’identifier « des options
d’adaptation », une problématique au menu d’un atelier sous-régional de
formation tenu mercredi à Dakar.
Pour cela, a indiqué Lamine Diatta, de la division des changements
climatiques à la Direction de l’environnement et des établissements
classés, « il faut asseoir les bases d’une prise de décision éclairée
par des évidences afin de garantir une meilleure gestion de ces
technologies et leur planification ».
« L’incertitude sur le comportement des infrastructures face aux
variabilités des changements climatiques, constitue une barrière
additionnelle pour le flux des investissements en faveur des
infrastructures », a dit M. Diatta, au cours de cet atelier axé sur « la
résilience des technologies climatiques dans les secteurs agriculture
et zones côtières d’Afrique de l’Ouest ».
Selon lui, « le changement climatique engendre une multitude de menaces
sur le développement socio-économique et particulièrement pour les
infrastructures qui sont vitales à l’émergence de nos sociétés ».
« Il y a urgence à ce que les infrastructures existantes et celles qui
sont planifiées soient rendues résilientes afin de répondre de façon
adéquate face aux risques et impacts du climat changeant », a-t-il fait
observer.
Ces secteurs, signale Moussa Na Abdou d’Enda énergie Niger,
représentent « la colonne vertébrale de nos économies pour lesquelles,
l’agriculture reste le pilier, avec 70% de la masse laborieuse ».
Les principales infrastructures des pays à large façade littorale se
trouvant au niveau de ces zones côtières, il a proposé que soient
mises en place des infrastructures côtières pour faire face aux
menaces climatiques, notamment dans le secteur de l’agriculture.
Toutefois, a relevé Moussa Na Abdou, « ces technologies sont elles
mêmes une menace climatique. Quand on les met en place, on espère que
l’on va régler un problème mais elles restent une contrainte ».
« A cet égard, il faut mettre en place des technologies adaptées,
identifier les facteurs entraînant leur vulnérabilité. Une fois que
cela est fait, trouver des options pour les adapter et les rendre
résilientes afin qu’elles puissent pleinement jouer leur rôle », a
insisté l’expert en climat.
Il a par ailleurs fait noter que dans un contexte de variabilité et de
changement climatique, l’amélioration de la productivité agricole en
Afrique de l’Ouest, « facteur efficace de croissance économique et de
réduction de la pauvreté », passe par la résilience des infrastructures
agricoles.
« L’augmentation de la productivité exige de bonnes infrastructures
rurales, un bon fonctionnement des marchés intérieurs et l’accès à des
technologies adaptées et résilientes », a dit Moussa Na Abdou.