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Conflit entre la RDC et le Rwanda : Les insurgés du M23 sommés de se rendre


  28 Novembre      58        Politique (25313),

 

Luanda, 28/11/2022 -(MAP)- Finalement, ce qui devait arriver arriva. La force sera utilisée pour la reddition des rebelles du M23 dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) s’ils ne cessent pas les hostilités et n’abandonnent pas leurs positions. Ainsi en ont décidé des chefs d’Etat lors d’un mini-sommet régional tenu la semaine dernière à Luanda, en Angola.

La capitale angolaise a accueilli un nouveau sommet régional sur la crise entre le Rwanda et la République démocratique du Congo, provoquée par la résurgence du groupe armée M23 en RDC. La réunion convoquée par le Président angolais, João Lourenço, en sa qualité de médiateur de l’Union africaine (UA) dans le conflit, vise à établir un calendrier pour la mise en œuvre des «actions prioritaires» pour la cessation des hostilités, le retrait immédiat du M23 des lieux congolais occupés et le rétablissement de bonnes relations entre les deux pays voisins de la région des Grands Lacs.

«Les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) doivent libérer tous les territoires qu’ils occupent actuellement et retourner à leurs positions initiales», ont ainsi décidé les Présidents Paul Kagamé du Rwanda, Félix Tshisékédi de la RDC, Évariste Ndayishimiye du Burundi, dont le pays a une présence militaire dans l’est de la RDC, et l’ancien Chef de l’Etat kenyan Uhuru Kenyatta en tant que facilitateur de paix désigné par la Communauté des États de l’Afrique de l’Est (EAC).

En cas de refus, les Chefs d’État et de Gouvernement de la EAC guideront l’usage de la force « pour inciter les forces de M23 à se rendre », souligne le mini-sommet dans un communiqué lu par le ministre angolais des Relations Extérieures, Téte Antonio.

Il s’est dit préoccupé par l’aggravation de l’insécurité et les actions militaires persistantes du M23, après qu’il ait acquis des armes «de plus en plus sophistiquées» et d’autres moyens pour mener des attaques contre les Forces armées de la République démocratique du Congo.

Les Chefs d’Etat présents à la réunion ont estimé que la persistance des forces négatives et des terroristes dans la région Est de la RDC constitue une menace pour la paix, la sécurité et la stabilité dans la sous-région.

Pour cette raison, ils ont décidé de cesser les hostilités en général et en particulier les attaques du M23 contre les forces armées gouvernementales et la Mission des Nations Unies dans le pays (MONUSCO), ainsi que le plein respect des décisions antérieures prises à Luanda, Nairobi et Bujumbura.

Le mini-sommet de Luanda a également décidé la reprise du dialogue entre la RDC et le Rwanda, en vue de normaliser leurs relations diplomatiques et de relancer la coopération entre les deux États voisins. Il a, à cet égard, appelé la communauté internationale à fournir une aide humanitaire aux centaines de milliers de personnes déplacées des zones touchées par la guerre dans la province du Nord-Kivu, dans l’est de la RDC.

Les chefs d’État ont de même décidé de tenir le prochain mini-sommet régional sur la situation en République démocratique du Congo au Burundi, pour évaluer la mise en œuvre des décisions issues de la réunion de Luanda sur la cessation des hostilités à la frontière avec le Rwanda.

La détérioration de la situation sur le terrain fait suite à une nouvelle progression du M23 vers Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu, occupée par le même mouvement, en novembre 2012, avant sa reprise par les Forces armées congolaises (FARDC), en 2013.

La proposition présentée par la médiation angolaise consiste en des amendements à la Feuille de Luanda, adoptée lors du dernier sommet tripartite entre l’Angola, la RDC et le Rwanda, tenu en juillet dernier, dans la capitale angolaise.

Signée par les Présidents João Lourenço, Félix Tshisékédi et Paul Kagamé, la feuille de route pour la paix de Luanda a été conçue pour normaliser les relations entre la RDC et le Rwanda et mettre fin à la nouvelle rébellion du M23, qui est à l’origine de la montée des tensions entre Kinshasa et Kigali.

Entre autres mesures, la Feuille de route prévoyait la cessation immédiate des hostilités suivie du retrait du M23 des positions occupées en territoire congolais, la réactivation de la Commission mixte entre la RDC et le Rwanda et la création d’un Mécanisme ad hoc de vérification, dirigé par un général angolais.

Il s’agit d’un mécanisme politique reconnu dans la région et par le Conseil de sécurité de l’ONU comme complémentaire au Processus de Nairobi qui a permis la création de la force régionale de l’EAC pour la RDC.

Le processus de Nairobi a également permis de débuter des négociations directes, dans la capitale kenyane, entre des représentants du gouvernement de Kinshasa et une trentaine de groupes armés qui ont accepté de déposer les armes en RDC, à l’exception du M23.

La détérioration des relations politico-diplomatiques entre la RDC et le Rwanda est l’une des conséquences directes de la résurgence du M23, après son extinction en 2013, aux termes d’un accord signé avec le gouvernement congolais.

La tension entre les deux pays remonte aux années 1990, notamment après l’accueil en RDC de milliers de réfugiés hutus rwandais accusés d’avoir participé au génocide de 1994 de leurs compatriotes tutsis au Rwanda.

Cette tragédie a provoqué un exode massif des Hutus rwandais vers plusieurs pays voisins, dont la RDC, accusée depuis par Kigali de soutenir les incursions des groupes armés hutus au Rwanda.

Initialement, le M23 était une milice formée par des Tutsis de la RDC, ou Tutsi congolais d’origine rwandaise, prétendument soutenus par les gouvernements du Rwanda et de l’Ouganda, dans l’est du Congo.

Le 23 mars 2009, le groupe a signé un accord de paix avec le gouvernement congolais pour son incorporation dans les FARDC, avant de reprendre les armes, en 2012, accusant Kinshasa de non-respect des accords conclus.

Après sa défection des Forces armées congolaises, les mentors du mouvement de rébellion ont également commencé à se plaindre d’une prétendue marginalisation par le gouvernement congolais de sa minorité ethnique tutsie, représentant les « communautés rwandophones » congolaises du nord.

Après avoir conquis une grande partie du territoire de la province du Nord-Kivu, y compris la capitale, Goma, le M23 a été vaincu par les FARDC en alliance avec une force internationale de la Conférence internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL).

Après la défaite, le groupe a été dissous dans le cadre d’un accord de paix régional signé en décembre 2013, et ses membres ont été désarmés et pour la plupart transférés dans des camps en Ouganda, en attendant leur démobilisation et leur réinsertion par les autorités congolaises.

Mais à la fin de l’année dernière, le M23 est réapparu dans l’est du Congo pour reprendre la rébellion armée, accusant le gouvernement de Kinshasa de ne pas honorer ses engagements de démobilisation et de réinsertion de ses anciens combattants.

Depuis lors, la RDC accuse le Rwanda de soutenir militairement le M23 dans sa nouvelle offensive, aboutissant à l’expulsion de l’ambassadeur du Rwanda de Kinshasa, Vincent Karega.

Cependant, le Rwanda nie ces accusations et, en revanche, dénonce une prétendue alliance de la RDC avec les rebelles du Front démocratique pour la libération du Rwanda (FDLR), issus de la milice rwandaise responsable du génocide de 1994 et aujourd’hui est accusé d’avoir tenté de renverser le régime rwandais.

Hamid AQERROUT

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