Abidjan, 19 mai 2022 (AIP)- Le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies a appelé, jeudi 19 mai 2022, à une expansion massive de solutions éprouvées qui aident à réparer les systèmes alimentaires défaillants et à rendre les communautés touchées par la dégradation des terres plus résistantes aux chocs.
Cet appel a été lancé à la COP 15 sur la désertification qui se tient au Sofitel Hôtel Ivoire, du 9 au 20 mai 2022.
« La forte hausse des prix des denrées alimentaires, du carburant et des engrais liés à la crise en Ukraine aggrave davantage des situations déjà fragiles à travers le monde », a déclaré Volli Carucci, directeur de la résilience et des systèmes alimentaires du PAM.
Selon l’agence onusienne, la désertification à la fois une conséquence et un contributeur majeur au changement climatique, est l’une des menaces les plus insidieuses et les plus négligées pour la sécurité alimentaire, la nutrition et les systèmes alimentaires durables.
Parallèlement aux conflits et aux crises économiques, elle contribue à la croissance sans précédent du nombre de personnes souffrant d’insécurité alimentaire dans le monde.
Au Sahel, par exemple, le PAM aide les communautés de toute la région à remettre en état les terres pour la production de cultures et de fourrage, et à les relier aux repas scolaires, aux programmes de nutrition et au soutien aux petits exploitants agricoles.
En seulement trois ans, environ 110 000 hectares de terres stériles ont été ramenés à la vie, bénéficiant à plus de 2,5 millions de personnes dans plus de 2 000 communautés.
D’après le PAM, plus de 276 millions de personnes sont actuellement confrontées à la faim aiguë, et la crise ukrainienne pourrait conduire 46 millions de personnes supplémentaires à une grave insécurité alimentaire.
Une grande partie des personnes souffrant d’insécurité alimentaire dans le monde vivent dans des zones dégradées confrontées à une désertification accélérée, générant une concurrence et des tensions pour des ressources rares.
« Changer les systèmes alimentaires commence par la terre et la façon dont nous l’utilisons. Des sols sains sont un élément clé des fondations pour construire et maintenir notre sécurité alimentaire et notre résilience. Il est maintenant temps de multiplier nos efforts », a noté M. Carucci.
Pour pallier à la situation, le PAM appelle à des actions immédiates dont l’accélération de la réhabilitation des terres dégradées, l’augmentation de la production d’aliments locaux (sorgho, millet, manioc, niébé, patates douces, graines oléagineuses locales, etc.), l’accroissement de la production et l’utilisation d’engrais organiques tels que le compost pour amortir la disponibilité réduite d’engrais sur les marchés mondiaux et augmenter les rendements de manière durable.
