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COP 15: Un rendez-vous d’”exception” et d’engagement dans la lutte contre la dégradation des sols (Round up)


  23 Mai      79        Environnement/Eaux/Forêts (6451),

 

Abidjan, 23 mai 2022 ( AIP)-  Le secrétaire exécutif de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD), Ibrahim Thiaw, estime que la 15e édition de la Conférence sur la lutte contre la désertification qui s’est déroulée du 9 au 20 mai 2022 à Abidjan est “exceptionnelle”, eu égard à l’engagement des pays,  des leaders politiques et des organisations à lutter contre la dégradation des sols.

Un sommet des chefs d’Etat pour situer les enjeux de cette conférence

Ouvert le 9 mai, ce sommet a enregistré la présence de plusieurs chefs d’État et d’institutions internationales, notamment le Président ivoirien, Alassane Ouattara, qui a indiqué que cette COP 15 suscite de grand espoir au sein des populations au regard des importantes thématiques abordées. A travers son thème “Terres. Vie. Patrimoine : d’un monde précaire vers un avenir prospère”, cette édition entendait plancher sur les solutions pour une lutte efficace contre la dégradation des sols.

Pays abritant cette conférence, la Côte d’Ivoire veut montrer sa pleine implication pour aboutir à des accords internationaux qui permettront d’allier la protection des sols à la mise en place, à l’échelle mondiale, de systèmes alimentaires productifs et durables. A ce titre, le pays a lancé un vaste programme dénommé “Initiative d’Abidjan” ou “Abidjan Legacy Program”, approuvé par l’ensemble des Chefs d’État et de Gouvernement.

La Côte d’Ivoire déterminée dans la lutte contre la désertification à travers “l’Initiative d’Abidjan”

“L’Initiative d’Abidjan” ou “Abidjan Legacy Program”, présentée à l’ouverture de la COP 15, relève des ambitions du Président Ouattara, de faire de la Côte d’Ivoire, un modèle en matière de lutte contre la dégradation de l’environnement.

La première composante porte sur la lutte contre la déforestation et sur la restauration des forêts ivoiriennes. La deuxième sur l’amélioration de la productivité agricole, à travers l’accélération de la mise en œuvre de la réforme foncière, afin de sécuriser le droit de propriété, de favoriser le développement du financement agricole, de moderniser les systèmes de production par l’irrigation, de promouvoir la mécanisation, ainsi que l’accès à des semences améliorées et à des intrants adaptés. La 3ème composante, elle ambitionne de rendre les chaînes de valeurs actuelles plus durables.

“L’initiative d’Abidjan” est une approche globale et novatrice pour une nouvelle prospérité. Elle est le reflet de la vision du président de la République. Le financement de ce projet est estimé à 1,5 milliard de dollars sur les cinq prochaines années.

Le ministre Alain Richard Donwahi élu président de la COP 15

Désigné président de la COP 15 pour deux ans, Alain Richard Donwahi a décliné sa mission. Il s’agit notamment de la prise en compte plus que nécessaire de la question du genre et des jeunes dans les travaux, l’engagement de tous pour une réponse commune aux problématiques mondiales en faisant front commun et la résolution des crises par la diplomatie afin de sauver le patrimoine commun. “La COP15 est un moment clé pour agir d’une seule voix face aux nombreux défis à relever”, a-t-il fait savoir.

Selon le nouveau président, la COP 15 est l’occasion pour l’Afrique de montrer au sein d’une coalition internationale de gouvernements, sa détermination à lutter contre la désertification, à la restauration des terres et l’atténuation des effets de la sécheresse et le changement climatique.

Un caucus sur le genre pour accélérer l’accès des femmes à la gestion des ressources terrestres

Ce conclave a eu lieu en marge de la COP 15, en présence des Premières dames ivoirienne, Dominique Ouattara et congolaise, Denise Tshisekedi.

Ce caucus est une plateforme de soutien aux initiatives et un catalyseur de la mise en œuvre du plan d’action pour l’égalité des sexes au niveau des pays. Il se propose également de contribuer à l’autonomisation des agricultrices qui constituent l’un des maillons les plus importants de la société et des actrices de premier plan dans le domaine de l’agriculture, a expliqué Dominique Ouattara.

Une participation des organisations sous-régionales et internationales

La FAO s’est engagée à soutenir lors de la COP 15, l’Initiative d’Abidjan à travers une contribution financière de 20 millions de dollars US soit plus de 12 milliards de Francs CFA.

Dans le même cadre du soutien à la COP 15, l’Union européenne (UE) a souligné que la lutte contre la désertification est au centre de ses priorités. L’UE et ses pays membres ont mobilisé plus de deux millions d’Euros pour l’organisation de ces assises.

La présidente de la Commission européenne, Ursula Von Der Leyen, a noté que cette convention est le principal cadre mondial de lutte contre la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse, qui posent de sérieux problèmes au développement durable de tous les pays. En plus d’une contribution de plus de deux millions d’Euros pour l’organisation de la COP 15, la “Team Europe”, composée de l’Union européenne, ses États membres et la Banque européenne d’investissement (BEI), s’inscrit pleinement dans les ambitions poursuivies par “Abidjan Legacy program”.

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) envisage de jouer son “rôle sous-régional” dans la lutte contre la désertification à travers la coordination des activités et l’harmonisation des politiques nationales. “Nous avons une stratégie globale d’intervention qui utilise plusieurs vecteurs et leviers pour soutenir les pays. Il faut une approche régionale qui complète les actions au niveau de la sous-région pour lutter efficacement contre le déboisement”, a expliqué le président de la Commission de la CEDEAO, Jean Claude Brou.

La directrice régionale Afrique de l’ouest du Programme des Nations-Unies pour l’environnement (PNUE), Angèle Luh, a évoqué les difficultés liées au timide décollage de « la Grande muraille verte ». Il s’agit notamment de la gouvernance, l’appui institutionnel et la gestion des ressources.

Le président de la commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat avait fait savoir à l’ouverture de la COP 15 que la Grande Muraille verte du Sahel et du Sahara, élargie à l’Afrique australe, bénéficie aujourd’hui d’une reconnaissance internationale pour conduire les approches les plus viables, afin de relever de façon globale et efficiente la pluralité des défis liés aux changements climatiques, à la sécheresse et à la désertification.

Les filières agricoles se mobilisent

Le Conseil du coton et de l’anacarde est engagé dans l’agroforesterie. “Sur chaque parcelle élaguée d’anacardier ou de coton, nous plantons, à la demande du producteur, des arbres forestiers”, a révélé son directeur général, Adama Coulibaly.

Il a expliqué que les essences plantées sont l’Acacia, le Teck et bien d’autres afin de restaurer la forêt détruite et protéger le sol. Le Conseil du coton et de l’anacarde encourage également l’utilisation intelligente des engrais pour ne pas dégrader davantage les sols et la fumure organique qui permet de régénérer les sols.

Le président du conseil d’administration de l’Association des professionnels du caoutchouc naturel de Côte d’Ivoire (APROMAC), Eugène Kremien, a souligné qu’une plantation d’hévéa permet ainsi de reconstituer le couvert forestier et de ralentir l’avancée du désert. L’Association a participé à cette COP 15 pour défaire le faux procès fait à la filière qui est taxée de destructrice de la nature.

Le Conseil du café-cacao, a au cours de cette COP, présenté un projet qui s’inscrit dans le cadre de la politique de préservation de réhabilitation et d’extension des forêts et la filière initiée par l’État de Côte d’Ivoire. Ce projet indique que l’adoption des systèmes agroforestiers qui permettront de contribuer à la viabilité et à la pérennité de la culture du binôme café-cacao en offrant aux plantations des agro-écosystèmes plus profitables à l’environnement.

Quant au Fonds interprofessionnel pour la recherche et le conseil agricoles (FIRCA), il s’est attelé, sur son stand, à présenter ses actions en matière de lutte contre les effets néfastes du changement climatique et de la sécheresse, et également ses actions en matière de restauration de la fertilité des sols.

Les engagements de la COP 15

Lors d’une conférence de presse tenue en présence du secrétaire exécutif de UNCCD, Ibrahim Thiaw et du président de la COP 15, Alain Richard Donwahi, de nouveaux engagements ont été mis en évidence.

Il s’agit notamment d’accélérer la restauration d’un milliard d’hectares de terres dégradées d’ici 2030 en améliorant la collecte et le suivi des données afin de suivre les progrès accomplis par rapport aux engagements pris en matière de restauration des terres et en établissant un nouveau modèle de partenariat pour les programmes d’investissement intégrés à grande échelle dans les paysages.

Il a été décidé du renforcement de la résilience face à la sécheresse en identifiant l’expansion des zones arides, en améliorant les politiques nationales et l’alerte précoce, le suivi et l’évaluation, en apprenant et en partageant les connaissances, en établissant des partenariats, en coordonnant les actions et en mobilisant le financement de la sécheresse.

La COP 15 veut créer un nouveau groupe de travail intergouvernemental sur la sécheresse pour 2022-2024 afin d’examiner les options possibles, y compris les instruments politiques mondiaux et les cadres politiques régionaux, pour soutenir le passage d’une gestion réactive à une gestion proactive de la sécheresse.

La convention a également décidé de s’attaquer aux migrations forcées et aux déplacements provoqués par la désertification et la dégradation des terres en créant des opportunités sociales et économiques qui augmentent la résilience rurale et la stabilité des moyens de subsistance et en mobilisant des ressources, notamment auprès de la diaspora, pour des projets de restauration des terres. Les participants veulent  améliorer l’implication des femmes dans la gestion des terres en tant qu’actrices pour une restauration efficace des terres, en s’attaquant aux défis fonciers auxquelles elles font face et en collectant des données ventilées par genre sur les impacts de la désertification, de la dégradation des terres et de la sécheresse.

Il faudra aussi pour la COP 15, combattre les tempêtes de sable et de poussière et d’autres risques de catastrophes croissantes en concevant et en mettant en œuvre des plans et des politiques, notamment en matière d’alerte précoce et d’évaluation des risques, et en réduisant à la source les causes humaines de ces phénomènes  et promouvoir des emplois décents lies à la terre pour les jeunes et l’entrepreneuriat des jeunes mais aussi soutenir leur participation au processus de la CNULCD.

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