Man, 28 août 2020 (AIP) -Le Conseil du café-cacao et l’Agence nationale d’appui au développement rural (Anader) ont sensibilisé, le jeudi 27 août 2020, les populations de Logoualé sur la maladie du Swollen shoot du cacaoyer, détectée dans cette localité.
Pour le délégué régional du Conseil du café-cacao, Doumbia Siaka, il s’agit d’instruire le monde agricole sur les signes, les manifestations et les conséquences de la maladie du swollen shoot sur les vergers, tout en éclairant les populations sur les stratégies pour éradiquer cette maladie et empêcher sa propagation.
M. Doumbia a expliqué qu’en 2019, les premiers signes de cette maladie ont été observés dans une plantation à Yapleu, dans le département de Man. Cependant, le propriétaire du verger n’a pas adopté le mode de traitement indiqué qui consiste à arracher les plantes affectées. Ce qui a eu pour conséquence la propagation de la maladie dans les deux sous-préfectures voisines que sont Yapleu et Logoualé.
Fort de cela, une synergie d’actions a été décidée en collaboration avec l’Anader zone de Man, le corps préfectoral et le Conseil en vue d’engager la bataille pour freiner la progression de cette maladie appelée communément « le Sida du cacaoyer ».
« Notre challenge est de faire en sorte que cette maladie ne connaisse pas un succès chez nous. Notre objectif est d’être la meilleure zone de production de cacao aussi bien en quantité qu’en qualité », a-t-il affirmé.
Le délégué régional du café-cacao s’est réjoui du premier rang qu’occupe la région en matière de production de café et bonne qualité. Toutefois, il estime que pour le cacao, il y a encore des efforts à fournir qui passent nécessairement par l’éradication totale de la maladie du swollen shoot dans la région du Tonkpi.
Pour sa part, le chef de zone Anader, Ouyétou Obed, a expliqué que cette maladie a pour agent pathogène, un virus qui provoque d’abord une baisse de la production et détruit ensuite entièrement le verger au bout de trois ans.
« Elle se manifeste par la chute des feuilles, les jeunes pousses foliaires de cacaoyer présentent des bandes rouges foncées, les feuilles adultes présentent des tâches en fougère, le dessèchement des branches, le gonflement des rameaux et des racines. Au stade avancé, les feuilles disparaissent totalement et la plantation sèche comme si le feu de brousse est passé par là », a souligné M. Obed.
Il a également ajouté que cette maladie se transmet par des cochenilles qui se trouvent sur les cacaoyers et les outils agricoles tels que la machette. Les plantes réservoirs du virus sont le cacaoyer, le fromager, le koto, l’iroko, le kolatier, le taro et les mauvaises herbes.
La seule solution pour éradiquer cette maladie est l’arrachage des cacaoyers malades, la replantation avec des variétés tolérantes après un an de traitement du terrain, et ce avec des produits phytosanitaires et l’application de bonnes pratiques culturales.
Le sous-préfet de Logoualé, N’guessan N’guessan, a salué l’initiative du Conseil du café-cacao et de l’Anader. Il a félicité les producteurs et les chefs coutumiers pour leur grande mobilisation à cette activité, tout en les exhortant à l’application des enseignements reçus.
« Il vous appartient d’appliquer ces mesures que vous avez apprises, pour que vos plantations soient sécurisées et qu’à la fin vous puissiez avoir des revenus pour faire face aux exigences de vos familles respectives », a-t-il affirmé
Les participants ont pendant les échanges pris l’engagement de mettre en œuvre les enseignements reçus.