Abidjan, 29 août 2020 (AIP)- Le bilan de la première phase du projet de monitoring sur la désinformation en ligne en période électorale de l’Observatoire ivoirien des Droits de l’Homme (OIDH) a été présenté par son chargé de programme dudit projet, Mauriac Gnoka, lors d’un point de presse animé le vendredi 28 août 2020, à Abidjan-Cocody.
« Au terme de cette première phase d’observation, couvrant la période du 1er juin au 16 août 2020, l’OIDH a observé une profusion de fausses informations dont 32 sur près de 237 comptes, pages et groupes de discussions répertoriés. Elles ont été l’objet d’une analyse en raison de leur caractère viral, et de l’impact négatif qu’ils étaient susceptibles d’avoir sur la vie socio-politique et surtout sur le processus électoral de 2020 », a indiqué M. Gnoka.
Il a expliqué que les contenus, totalement faux qui ont été inventés ou montés de toutes pièces en vue de tromper l’opinion ou de causer du tort représentent, 51% des cas de désinformation observés. Quant aux informations ou images vraies mais qui ont été falsifiées dans le but de nuire à certains protagonistes de la scène politique, elles représentent 13,8% des cas de désinformation étudiés. Enfin, les informations vraies ou les images authentiques utilisées dans un contexte erroné représentant 27,58% des cas de désinformation analysés.
« L’OIDH a également relevé des publications (textes et vidéos) appelant implicitement ou explicitement à la violence, à la haine ou à des affrontements intercommunautaires ou à des représailles à la suite des violences qui ont émaillé les manifestations éclatées de l’opposition et de certaines organisations de la Société civile », a-t-il ajouté.
Selon lui, ces informations erronées ont pour beaucoup contribué à détériorer le climat social et sécuritaire dans les localités de Gagnoa et Daoukro en y alimentant les violences intercommunautaires opposant les autochtones Bété et Baoulé (supposées proches de l’opposition) aux communautés issues majoritairement des régions septentrionales du pays (supposées favorables au parti au pouvoir).
Le projet de monitoring sur la désinformation en ligne en période électorale est mis en œuvre par l’OIDH, avec l’appui financier du National Endowment for Democracy (NED) et le soutien technique du National Democratic Institute (NDI). Entamé depuis le 1er juin 2020, il s’étendra sur huit mois et vise à atténuer l’impact des fausses informations sur le processus électoral de 2020, a-t-on appris.