Abidjan, 23 mars (AIP)- Face à l’ampleur du désastre au Mozambique, une semaine après le passage du cyclone Idai, l’ONU tire la sonnette d’alarme, appelant la communauté internationale à multiplier les dons pour les milliers de rescapés du cyclone Idai.
« Nous devons tous affirmer notre solidarité avec les populations du Mozambique, du Malawi et du Zimbabwe », a déclaré le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, dans un communiqué.
« Je voudrais faire un appel fort à la communauté internationale pour accentuer le soutien » à ces pays, a-t-il précisé, rappelant que l’ONU avait dégagé 20 millions de dollars en première aide d’urgence. « Cependant, une bien plus grande aide internationale est nécessaire », a-t-il souligné.
Beira, la ville portuaire, située à l’embouchure des rivières Pongwe et Buzi, a été presque entièrement noyée. Et les secours s’organisent doucement face à l’étendue des tâches qui leur incombent. Non seulement dans la ville, mais tout le long des cours d’eau sortis de leur lit qui ont ravagé les alentours, villages, récoltes, et routes comprises.
Les sinistrés se comptent en centaines de milliers, 600 000 pour le seul Mozambique, selon l’ONU. Et ils sont démunis de tout, avec des prix qui s’envolent, alors que des centaines de survivants secourus dans les campagnes viennent peu à peu les rejoindre.
Dans son briefing quotidien, vendredi matin, le porte-parole de l’agence humanitaire de l’ONU a fait état d’une certaine tension qui règne désormais dans la ville, avec des gens privés d’eau potable et de nourriture depuis des jours et qui donc, parfois, se servent où ils le peuvent.
Alors que la décrue commence doucement, un témoignage recueilli par des journalistes étrangers fait craindre le pire pour les jours qui viennent : un homme qui est parvenu à rejoindre le Zimbabwe par la route dit avoir vu des centaines de cadavres sur 6 km de route, émergés après le retrait des eaux.
Sous les eaux, ce sont toutes les infrastructures de base de l’Etat qui ont été englouties dans les zones inondées, écoles, routes, hôpitaux, électricité. Or dans l’état actuel des choses, financièrement, la reconstruction n’est pas possible. C’est ce qu’explique Celeste Banze, économiste et enquêteuse du centre mozambicain pour l’intégrité publique