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Crises politiques en Afrique: un expert sénégalais appelle à  »repenser’’ la CEDEAO pour la rendre plus efficace


  18 Mars      69        Politique (25313),

 

Dakar, 18/03/2023  (MAP) – Les pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) doivent ‘’repenser’’ ladite organisation dans le but de la rendre plus efficace, a déclaré l’universitaire sénégalais et expert indépendant des Nations unies et militant des droits de l’homme, Alioune Tine.

‘’On l’a vu avec les problèmes au Mali […] Nous soutenons toujours les décisions de la CEDEAO mais il semble qu’il faut repenser la CEDEAO […] Elle ne peut pas rester un instrument à l’usage exclusif des chefs d’Etat’’, a déclaré Aliou Tine dans une interview avec l’agence de presse sénégalaise APS.

‘’Il nous faut une commission exécutive de la CEDEAO qui puisse avoir une relative indépendance, qui soit efficace quand il y a des crises à résoudre’’, a dit le militant des droits de l’homme et expert indépendant des Nations unies.

Alioune Tine, doté d’une longue expérience des crises politiques de l’espace CEDEAO et de leur règlement, a affirmé que ‘’les Etats se replient sur eux-mêmes en brandissant la question de la souveraineté pour essayer d’arrêter la CEDEAO ou d’affaiblir certaines de ses instances’’.

‘’La CEDEAO ne peut pas continuer à avoir un parlement dont les membres n’ont presque aucune influence sur elle. Ils ne peuvent même pas contrôler son budget’’, a-t-il  fait noter.

‘’Il nous faut des parlementaires plus efficaces face aux crises. Il nous faut aussi une CEDEAO des peuples’’, a lancé Tine, relevant que le manque d’efficacité de l’organisation régionale résulte des pouvoirs exorbitants de ses Etats membres. ‘’Il est évident que tant qu’on ne changera pas les présidentialismes exacerbés que nous avons, tout cela va poser des problèmes’’, estime-t-il.

‘’Nous sommes dans un tournant, aujourd’hui, sur le plan mondial, où la crise de la démocratie est générale. Par exemple, l’Europe n’a plus l’influence qu’elle avait […] Il n’y a pas que la faiblesse de l’Union africaine et de la CEDEAO. Il y a également la faiblesse des Nations unies’’, a fait observer Alioune Tine, fondateur d’ »Afrikajom Center », un centre international de formation et de recherche basé à Dakar.

‘’Donc, quand nous traversons une crise démocratique dans nos propres pays, il est évident que la CEDEAO ne peut pas rester intacte. La CEDEAO subit aussi les crises de la démocratie, de l’Etat de droit et du leadership politique que nous connaissons en Afrique’’, a-t-il souligné, notant que ‘’presque tous les pays connaissent des problèmes liés à la limitation des mandats présidentiels’’, au sein de la CEDEAO.

‘’Il faut inscrire la limitation à deux des mandats’’ dans les textes juridiques de l’organisation régionale, a-t-il précisé.

Parlant d’autre part de la situation actuelle au Sénégal, suite aux violences enregistrées jeudi dernier lors du procès de l’opposant Ousmane Sonko pour diffamation contre un ministre, qui se déroule au tribunal correctionnel de Dakar, l’expert onusien a souligné la nécessité, pour l’opposition et le pouvoir, d’entretenir le dialogue pour préserver la paix et la stabilité du pays.

‘’Il faut tout simplement du consensus. Il faut du dialogue […] Il faut absolument dialoguer […] et y aller de façon sincère, en étant de très bonne foi’’, a déclaré M. Tine.

‘’Le dialogue est très important. Il doit être au début et à la fin […] Aujourd’hui, nous avons des crises et des impasses. La lucidité, c’est de s’asseoir et de trouver des solutions. Si chacun dit ‘moi, je conserve le pouvoir par la force’ ou ‘moi, je vais conquérir le pouvoir par force’, tout le monde perd’’, a averti le militant des droits de l’homme. ‘’C’est la responsabilité des leaders politiques, notre responsabilité à nous aussi, de faire en sorte que ça ne puisse jamais arriver au Sénégal.’’

M. Tine a évoqué les efforts qu’il fournit pour entretenir le dialogue entre l’opposition et le pouvoir au Sénégal. ‘’J’ai demandé à voir Benno Bokk Yaakaar (la majorité présidentielle) à plusieurs reprises. Nous sommes prêts à aller voir les gens du pouvoir […] Nous avons besoin de voir les gens du pouvoir, de discuter avec eux.’’, dit-il.

‘’Nous avons envie de rencontrer l’opposition et le pouvoir […] Nous sommes disponibles. Nous avons déjà rencontré les imams, les marabouts et l’archevêque de Dakar. Nous allons continuer les rencontres avec toutes les personnes susceptibles de pouvoir agir ou de faire en sorte que la raison et le dialogue prévalent dans ce pays’’, a assuré M. Tine, estimant que ‘’Palabrer, c’est aujourd’hui la voie du salut pour le Sénégal’’

‘’Nous estimons que les problèmes de démocratie se règlent par le débat démocratique. Donc, il faut privilégier le débat démocratique. Jusqu’ici, très sincèrement, quand on regarde ce qui ressort du débat démocratique au Sénégal, on ne voit pas grand-chose’’, a affirmé l’universitaire sénégalais.

A rappeler que le Sénégal va organiser l’élection présidentielle le 25 février 2024. L’opposant Ousmane Sonko, chef du parti Pastef, a déjà annoncé sa candidature à ce scrutin, alors que le président Macky Sall n’a pas encore dévoilé son intention de briguer ou non un troisième mandat.

Sonko, 49 ans, fait l’objet depuis deux ans d’une procédure pour « viols et menaces de mort » après une plainte d’une employée d’un salon de beauté de Dakar. Un juge d’instruction avait décidé le 18 janvier de renvoyer devant une chambre criminelle l’opposant inculpé et placé sous contrôle judiciaire en mars 2021.

Quant au procès pour « diffamation »  contre le ministre du Tourisme et des Loisirs Mame Mbaye Niang, il a du être renvoyé jeudi au 30 mars courant .

Le ministre Niang reproche à l’opposant et maire de Ziguinchor (sud) d’avoir dit qu’il a été épinglé par un rapport de l’Inspection générale d’Etat IGE pour sa gestion d’un fonds de 29 milliards de francs CFA du Programme des domaines agricoles communautaires.

Les deux procès pourraient être déterminants pour la candidature de Sonko à la présidentielle de 2024, les textes prévoyant une radiation des listes électorales, et donc une inéligibilité, dans certains cas de condamnation.

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