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Dr Nico ou génie artistique dans le fondement de la musique congolaise moderne (Arthur Kayumba)


  21 Septembre      122        Arts & Cultures (2972),

 

Kinshasa, 21 Septembre 2020 (ACP).- le club les « Amis de Dr Nico » sollicitent du gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila, la débaptisation de l’une des avenues (Wangata ou Huileries) au nom de cet artiste musicien congolais dont ils se sont donnés la mission d’honorer et de perpétuer la mémoire, indique une correspondance de cette association dont la copie a été remise, mardi, à l’ACP.

Les Amis de Dr Nico émettent ce vœu à l’occasion du 35èmeanniversaire de la mort de Nicolas Kasanda Wa Mikalayi alias Docteur Nico qui intervient le 22 septembre prochain.

Les auteurs de ce document, en l’occurrence MM. Jean Pierre Omanga Lokonga Omba et Marcello Ngeleka Malangu Bukasa, respectivement, président et vice-président dudit rappellent que Dr Nico, l’une de grandes figures dans l’histoire de la musique congolaise moderne, depuis sa jeunesse s’est retrouvé parmi les pionniers qui ont façonné la matrice qui a caractérisé le génie artistique du fondement de la musique congolaise, constituée à ces jours dans deux écoles de la rumba, à savoir : Odemba de Luambo Makiadi alias Franco et Rumba-Rock de Joseph Kabasele, dit Grand Kallé.

Né le 7 juillet 1939 à Mikalay dans l’actuelle province du Kasaï Central, il est cadet d’une famille de trois enfants (Charles Mwamba Dechaud et Kanku Marie), Kasanda Nicolas est le fils de papa Kabamba, mon donné à son fils,(actuel chef de la Maison militaire), et de maman Julienne, Kapinga.

Nicolas Kasanda est un modèle pour la jeunesse congolaise au regard des promesses accomplies après avoir obtenu un diplôme en mécanique qui lui a permis de donner cours à l’Ecole professionnelle (EPOM) de Kinshasa/Ndjili, avant de se démarquer comme guitariste de grand gabarit et de notoriété internationale.

L’artiste chanteur compositeur, Pascal Sinamoyi mieux connu sous le nom de Seigneur Rochereau, Tabu Ley, de son vivant avait témoigné sur les antennes de la Radio-Congo àBrazzaville, au cours d’une émission de Mosito Abopaul, que « Damoiseau est l’un de plus grands guitaristes que j’ai connu, mais celui-ci n’atteignait pas la cheville de Dr Nico »,

ajoutant que « j’ai eu la chair de poule, lors d’une cérémonie organisée par le gouvernement américain en mémoire de Jimmy Hendrix aux Etats-Unis, quand le père de ce dernier, dans ses propos, avait déclaré » :

«aujourd’hui mon fils est honoré par les Etats-Unis pour de loyaux services rendus à la nation américaine en tant qu’artiste et musicien à travers ce trophée, mais il y a tant d’autres artistes à travers le monde qui ont mérité cet honneur et qui n’ont pas eu cette opportunité, notamment, le guitariste zaïrois (congolais), Dr Nico, de qui Jimmy Hendrix se privait de sommeil pour travailler chaque jour ses partitions».

Une référence de la musique congolaise moderne

L’artiste-musicien Nicolas Kasanda wa Mikalay, alias « Dr Nico », reste un guitariste solo de référence de l’histoire de la musique congolaise moderne, témoignent les Amis de Dr Nico qui, par ailleurs, soulignent qu’ « il est parmi les pionniers de la musique classique congolaise que tous les amateurs de la guitare considèrent comme une véritable légende vivante, un génie que personne n’a su imiter ».

Dr Nico, rapportent-ils, jouait sa guitare avec le cœur et ses doigts exécutaient l’expression d’un langage mélancolique face à ses mélomanes et il avait le sens de la spontanéité poussé de l’improvisation qui caractérisait son style.

Il est le plus grand guitariste solo de l’histoire de la musique congolaise moderne, après Emmanuel Tshilumba wa Baloji « Tino Baroza », son maître spirituel, lequel  avec Charles Mwamba « Dechaud » guitariste d’accompagnement  ont été formés par le  guitariste « hawaïen» Zacharie Elenga « Jhimmy »

Apparu sur la scène musicale congolaise en 1953, à l’âge de 14 ans, le guitariste Nico  Kasanda fut comblé si tôt de l’immense succès obtenu par l’avènement de l’African Jazz de Joseph Kabasele. Son art va mériter une large reconnaissance. Il est un prodige de la mise en place rythmique. Et la relative sagesse de ses improvisations n’exclut pas de belles fulgurances jouées avec une parfaite maîtrise instrumentale.

Sa recherche des effets techniques en soignant les courbes mélodiques et la vivacité rythmique, lui a permis de se forger une sonorité foisonnant et envoûtant. Il est également cithariste (à l’hawaïenne) d’une virtuosité  époustouflante. Il est la star de  cette musique sensuelle et raffinée qui fonde  depuis des années, « L’Ecole African Jazz», dont le signe caractéristique  est la « Rumba-Rock ».

Son doigté inimitable passionne les amateurs qui trouvent en lui un admirable technicien de la guitare, capable d’en exploiter en solo toutes les ressources, de s’intégrer à une formation de studio ou de se mettre au service d’un vocaliste.

Kasanda Nicolas, a fait de brillantes études en mécanique chez les Frères des Ecoles chrétiennes de Léo II qui font de lui un mécanicien accompli. Nico est peut-être le seul des musiciens de Kinshasa à avoir terminé ses études qu’il a menées de front avec sa formation musicale qui est, on s’en doute, très poussée à cette époque.

Dès son jeune âge, il est irrésistiblement attiré par les muses comme d’ailleurs la plupart des membres de sa famille. C’est son aîné  Charles Mwamba « Dechaud »,  et son cousin Tino Baroza sortis de l’école de Jhimmy en 1951, qui initieront le jeune amateur, aux mystères joyeux de la guitare.

Ses dons innés l’aideront efficacement à en pénétrer rapidement tous les secrets, à tel point qu’il parviendra en très peu de temps, à en remontrer à son  « professeur ». Bientôt, quoiqu’encore écolier, il se produira devant un public averti qui ne lui ménagera pas ses applaudissements. Sa renommée fera rapidement son chemin et on l’appellera plus que «  Nico Mobali ».

Avec son frère « professeur » qui, dorénavant, ne jouera que le rôle non moins important d’accompagnateur, il sera converti de gloriole qui ne lui fera pourtant pas perdre la tête. Il est resté aussi simple qu’à ses débuts et chaque jour il ne tend qu’à fructifier ses talents dans l’orchestre African Jazz, lequel sans ses partitions ont eu un langage particulier : elles pleurent, elles rient, mais elle chante toujours. En 1960, à la Table ronde de Bruxelles,  Nico Kasanda est au sommet de sa gloire pour le soin extrême qu’il apporte à la production de l’album « Indépendance Cha cha cha », ainsi qu’à la sophistication de la guitare solo.

En effet, au début du mois d’août 1985, la santé de Nico va très mal, il  bénéficie tardivement de la couverture médicale accordée  par la présidence de la République, pour être évacué le 22 septembre 1985 à Bruxelles, où il meurt  peu de temps après son admission à  l’Hôpital St Luc de Bruxelles. 

Trente-cinq ans après sa mort, on est en droit de dire que ce n’est pas pour rien  que Nico Kasanda  a  été surnommé « Docteur » Il est aujourd’hui sans aucun doute le père de la guitare solo classique, celui dont  tous les amateurs  congolais  de la guitare considèrent comme, une véritable légende vivante, un génie que personne n’a su imiter.

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