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En Afrique australe, les éléphants victimes du changement climatique


  20 Janvier      23        Environnement/Eaux/Forêts (6389),

 

Johannesburg, 20/01/2023 -(MAP)- Le changement climatique a attisé les épisodes de sécheresse qui affectent les pays d’Afrique australe durant les dernières années, endommageant les habitats naturels des éléphants et les privant de l’eau dont ils ont besoin pour survivre.

Alors que les précipitations ont significativement diminué, les sécheresses longues et intenses dans cette région du continent ont affecté de plein fouet l’écosystème qui abrite ces animaux majestueux.

Selon le Groupement d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), les températures augmentent deux fois plus rapidement en Afrique australe que dans le reste du monde. Cette situation assèche les sources d’eau dont dépend cette espèce menacée.

En raison de leur physiologie unique, les éléphants d’Afrique ont besoin de centaines de litres d’eau chaque jour pour survivre. En effet, leur incapacité à transpirer, en raison d’absence de glandes sudoripares dans leur peau, les rend particulièrement vulnérables au stress hydrique.

Rachael Gross, chercheur en écologie appliquée de la conservation, explique que lorsque les éléphants connaissent des températures internes élevées, cela peut perturber le fonctionnement des cellules, des tissus et des organes tels que le foie, les rendre malades et causer leur mort.

«La chaleur qui s’accumule chez l’éléphant ne se dissipe pas efficacement en l’absence de ces glandes. La peau épaisse des éléphants ralentit la perte de chaleur ce qui explique le besoin des éléphants à se rafraîchir en se baignant et en buvant plusieurs centaines de litres d’eau par jour», a-t-il précisé.

En plus de la pénurie d’eau, la sécheresse réduit la disponibilité de nourriture, provoquant la famine chez ces pachydermes. Cela peut également signifier que les plus jeunes meurent ou ne se développent pas correctement, car leurs mères produisent moins de lait.

Plusieurs pays d’Afrique australe sont ainsi confrontés au défi de préserver cette espèce emblématique. En 2019, une soixantaine d’éléphants ont été décimés par la faim ou la soif dans le parc de Hwange, à l’ouest du Zimbabwe.

«Il n’y avait pas assez de nourriture et d’eau à cause de la sécheresse», a déploré un porte-parole de l’Agence de protection de la faune sauvage, Tinashe Farawo, soulignant que «la plus grave menace qui pèse sur les éléphants est la disparition de leur environnement».

Durant la même année, une centaine d’éléphants sont morts dans le parc national de Chobe, le plus grand du Botswana. Selon le ministère de l’Environnement : « à cause de la sécheresse, les éléphants ingèrent de la terre lorsqu’ils broutent et sont ainsi exposés à la bactérie de l’anthrax », qui provoque la maladie du charbon.

La Namibie, également en proie à la sécheresse a, pour sa part, mis en vente 170 éléphants vivants, notamment après les conflits croissants entre les humains et les animaux de cette espèce sur des ressources très limités.

Face à cette menace qui plane sur les éléphants africains, Rob Heinsohn, professeur de biologie évolutive et de conservation, a souligné que l’importance de cette espère ne découle pas seulement de leur valeur écologique, culturelle et économique, mais également de leur rôle pour maintenir et préserver la biodiversité.

«De nombreux écosystèmes africains tournent autour de la vie des éléphants. Les habitudes alimentaires des éléphants, comme pousser les arbres et éplucher l’écorce, permettent aux espèces plus petites de s’installer», a-t-il relevé.

Il a ajouté que le fait qu’elles creusent pour trouver de l’eau dans des lits de rivière asséchés crée des trous d’eau que d’autres animaux peuvent utiliser, mettant en garde que «cela signifie que leur déclin a des conséquences considérables».

Plusieurs ONG de protection de l’environnement ont répertorié l’éléphant de savane africaine comme espèce en voie de disparition. Hélas, si les pays de la région ne prennent pas de mesures urgentes pour remédier à cette situation, l’Afrique et le monde entier pourrait perdre l’une de ses espèces animales les plus emblématiques.

Ilias Khalafi

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