Ouagadougou, 3 mars 2023 (AIB)- Le long métrage fiction ‘’Sira’’ de la Burkinabè Apolline Traoré et le court métrage fiction ‘’L’envoyé de Dieu’’ de la réalisatrice Amina Mamani du Niger ont remporté vendredi chacun 4 prix spéciaux à la 28e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO).
Au total 21 prix spéciaux d’une valeur globale de 126 millions de francs CFA ont été décernés aux acteurs du monde du cinéma au cours d’une cérémonie.
‘’L’envoyé de Dieu’’ de la réalisatrice Amina Mamani du Niger a moissonné le Prix spécial UEMOA de court métrage fiction, 5 000 000 FCFA , trophée une attestation ; le prix spécial Gambéré Ernest du Fonds Ernest Gambéré, 2 000 000 FCFA un trophée ; celui de la Chance de la LONAB, 5 000 000 un trophée, le prix de la Conférence épiscopale BURKINA-NIGER 2 000 000, un trophée, une attestation et une mention spéciale du Conseil de l’ente pour la qualité et la thématique de l’œuvre.
«C’est beaucoup de joie et d’émotions parce que je ne m’y attendais pas. Certes quand on vient à un festival avec un film on espère quelque chose mais jusqu’à quatre prix spéciaux et une mention spéciale, c’est énorme et cela dénote que le film a été bien accueilli! », s’est exprimé la réalisatrice.
Le film est l’histoire d’une petite fille qui, kidnappée par les djihadistes est plus tard envoyée dans un marché pour tuer les ‘’ennemis d’Allah’’ avec une ceinture d’explosifs autour de la taille. Elle se ravise à la dernière seconde et refuse de s’exploser et tuer les gens.
« Il y a de l’émotion et du rythme dans le film car lorsqu’on active la bombe elle décompte et pour moi cela veut dire que quel que soit la situation dans laquelle l’on se trouve il y a toujours une possibilité de rebrousser chemin», a conclu Mme Mamani qui a déjà été sacrée en 2013 avec le prix du meilleur prix documentaire.
‘’Sira’’ de Apolline Traoré, seul long métrage fiction du Burkina Faso en compétition pour l’Etalon d’or de Yenenga, s’est démarqué avec le Prix de la meilleure réalisatrice ouest-africaine de la CEDEAO, 10 000 000 FCFA, un trophée, une plaque de reconnaissance ; le prix spécial Assemblée législative de Transition du Burkina Faso, 7 000 000 FCFA, un trophée ; le prix Felix Houphouet-Boigny du Conseil de l’entente, 10 000 000 FCFA, un trophée et celui de l’ONG Water Aid « climat, eau et assainissement en Afrique », 5 000 000 FCFA, un trophée.
Pour le producteur de Sira, Dénis Cougnaud, «la satisfaction est grande!» mais cela ne traduit pas forcément une garantie pour le sacre au prix officiel convoité, l’Etalon d’or de Yenenga.
«Je dissocie les prix spéciaux de ceux officiels car ce sont des prix très différents, certains prennent des objectifs très spécifiques tel que Water Aid qui s’est intéresse à la problématique de l’eau. Je ne cache pas qu’on a eu des difficultés gigantesques liées aux déplacements dans la réalisation de ce film. Initialement prévu pour être tourné dans le Nord du Burkina finalement c’est en Mauritanie qu’on l’a fait et cela a beaucoup joué sur le budget. En fin de compte on a assuré! Je suis hyper fier du film. Apolline a donné le meilleur d’elle-même. On a eu le prix du public à Berlin et l’argent qu’on reçoit aujourd’hui va vraiment nous aidés! Ces prix sont de véritables récompenses !», a-t-il dit.
‘’Xalé/Les blessures de l’enfance’’ du réalisateur sénégalais Moussa SèneAbsa, a totalisé deux prix spéciaux : prix spécial UEMOA de long métrage fiction, 8 000 000 FCFA, un trophée, une attestation ; et le prix du meilleur plus jeune comédien ou comédienne de la CEDEAO d’interprétation pour l’actrice principale, Nguissaly Barry, qui a campé le rôle de Awa.
« Ce sont des prix très mérités ! Mais pour moi, le grand prix que j’ai c’est le public. Il a adoré le film et je pense c’est le plus important», a déclaré M. Absa.
Le réalisateur Camerounais, EysteinDingha Young, avec son film ‘’La plantation des Planteurs’’ qui traite des thématiques de droits humains, le néocolonialisme dans le contexte actuel de l’Afrique etc, mettant en scène l’histoire d’une jeune fille qui se bat pour sécuriser la plantation de son père, quant à lui a remporté le prix Sembène Ousmane , 5 000 000 FCFA et une effigie en bronze de Sembène Ousmane décerné par Ecobank Fondation, et le prix Plan International de l’égalité aux filles pour la combativité et l’innovation en faveur des filles, 5 000 000 FCFA, un trophée.
«C’est un plaisir pour moi parce que ces prix montrent que les jurys ont aimé le film et cela traduit qu’on a fait un bon travail », a laissé entendre le réalisateur.
Le prix Thomas Sankara composé de 3 000 000 FCFA et une attestation décerné par Guilde Africaine des Réalisateurs et producteurs est revenu à ‘’Cuba in Africa/Cuba en Afrique’’ de NegashAbdurahman de l’Éthiopie.
Le réalisateur nigérian, Ike Nnaebue, qui a remporté le prix spécial CEDEAO de l’intégration pour le meilleur film ouest-africain, 15 000 000 FCFA, un trophée, une plaque de reconnaissance avec son film ‘’No U-Turn/Lagos Tanger, aller simple’’ qui traite de l’immigration a dédié sa distinction aux immigrés en Tunisie qui traversent actuellement un moment difficile.
