Libreville, 18 Février (AGP) – Certains étudiants ou anciens étudiants diplômés de l’Université Omar Bongo (UOB) pratiquent le métier de chargeurs de taxi-bus, encore appelé «chargement intellectuel», aux abords de leur établissement.
La pratique occupe ces chargeurs d’un genre particulier depuis 2011, aux heures creuses de cours. Ils disent s’adonner à cette bricole en attendant que leurs dossiers ici et là aient des retours favorables. Le but étant de gagner un peu d’argent en vue de répondre aux besoins du quotidien.
Le terme «chargement intellectuel» vient ainsi de cette spécificité qui ne concerne que des étudiants, et donc des têtes pleines. «Le travail de chargeur était considéré comme du buzz. La pratique excessive a fait en sorte qu’ils (les étudiants, Ndlr) se rendent comptent que ça pouvait leur rapporter beaucoup en terme de moyens pécuniaires pour subvenir à leurs besoins. Si on ne trouvait pas notre compte, on ne serait pas là», a dit l’un d’entre eux, rencontré ce mardi matin sur le terrain.
Les étudiants souhaitant adhérer au groupe de chargeurs intellectuels doivent être inscrits en Licence 2 minimum, avec obligation de résultats scolaires. A défaut d’être chômeur ayant terminé à l’UOB. «Il faut dire qu’il y a inadéquation entre les formations qui se font en facultés et l’insertion professionnelle. Il y a un problème entre l’offre et la demande. Du coup, les étudiants formés se retrouvent sans emplois. Le taux de chômage étant élevé au Gabon, les boulots que les autres étudiants ont du mal à accepter ou qu’ils considèrent comme humiliants, ne sont pas un complexe pour ces étudiants chargeurs de taxi-bus», a-t-il conclu.