Dakar, 19 juin (APS) – L’ONG Greenpeace Afrique a exhorté mercredi les gouvernements des pays d’Afrique de l’Ouest et les entreprises à mettre fin à l’industrie de la farine et de l’huile de poisson en Afrique de l’Ouest.
Elle a lancé cet appel à l’occasion de la publication ce mercredi de son rapport intitulé « Poisson détourné – La sécurité alimentaire menacée par l’industrie de la farine et de l’huile de poisson en Afrique de l’Ouest ».
Greenpeace demande aux pays d’Afrique de l’Ouest de « faire face à leurs responsabilités en protégeant les précieuses réserves halieutiques de la région ». « La sécurité alimentaire est menacée par l’industrie de la farine et de l’huile de poisson en Afrique de l’Ouest », écrit-elle dans un communiqué parvenu à l’APS. Elle dit avoir « recensé 50 usines de transformation de farine et d’huile de poisson dans la région, dont 40 étaient en activité en mars 2019 ».
Selon le communiqué, « la majorité de la production de ces usines est destinée à l’exportation (…), dans des pays d’Asie et de l’Union européenne ». Ibrahima Cissé, le responsable de la campagne Océans de Greenpeace Afrique, indique que « des centaines de milliers de tonnes de poissons sont transformées en farine ou en huile pour l’exportation au détriment d’environ 40 millions d’Africaines et d’Africains ». Il estime que « les gouvernements des pays d’Afrique de l’Ouest doivent protéger les stocks halieutiques de la région ».
Pour Greenpeace, « l’industrie de la farine et de l’huile de poisson […], menace non seulement les stocks de poissons régionaux, mais affecte également les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire des populations locales ». Et selon l’ONG, « environ 80 % des débarquements de poisson au Sénégal proviennent du secteur artisanal, et le poisson couvre environ 70 % des besoins en protéines animales de la population (plus de 50 % en Gambie) ».