Conakry, 22/09/2022 (MAP)- Le gouvernement de la transition en Guinée a dénoncé, jeudi, les récentes déclarations du président en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), président de la Guinée Bissau, Umaro Sissoco Embalo, en l’accusant de pratiquer une diplomatie « de guignols ».
« Le mensonge grossier et les propos qui s’apparentent à de l’intimidation sont de nos jours des pratiques rétrogrades qui n’honorent pas son auteur et ternissent par la même occasion l’image de marque de la CEDEAO. Nous ne pouvons pas porter cette honte », affirme dans un communiqué lu par le ministre Porte-parole de la Présidence, Colonel Amara Camara sur la page Facebook de la présidence de la République de Guinée.
« On n’est pas dans une relation de guignols ou de téléréalité », a-t-il souligné.
Le Colonel Camara reproche au président en exercice de la CEDEAO, le Bissau-Guinéen Umaro Sissoco Embalo, ses déclarations données mercredi aux médias français RFI et France 24.
Le colonel Camara accuse M. Embalo, depuis son accession à la présidence tournante de la conférence des chefs d’Etat ouest-africains il y a quelques semaines, de s’illustrer par « ses prises de position personnelles au mépris de ses homologues présidents ».
Il lui reproche aussi de « donner en spectacle » et de déconsidérer la présidence de la Cédéao, d’avoir forcé la main de ses homologues ouest-africains pour la tenue d’un sommet en dehors d’Afrique de l’Ouest et de vouloir faire de même avec des sanctions contre la Guinée.
M. Embalo avait prévenu que la Guinée allait au devant « de lourdes sanctions » si le gouvernement de la transition « persistait à vouloir s’y maintenir trois ans ».
Il avait réaffirmé avoir obtenu lors d’une visite en Guinée un accord avec le gouvernement pour qu’il cède la place à des civils élus au bout de deux ans, ce que le colonel Camara qualifie de « mensonge ».
Les dirigeants des Etats membres de la CEDEAO devraient se réunir en sommet jeudi après-midi à New York en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, avec la situation en Guinée ainsi que la crise entre le Mali et la Côte d’Ivoire tout en haut de leur agenda.
Le sommet devrait examiner la réponse à apporter au plan des militaires guinéens de se maintenir pendant trois ans à la tête du pays avant de céder la place à des civils élus.
La CEDEAO a infligé en janvier dernier un sévère embargo commercial et financier au Mali pour sanctionner le projet des militaires de rester au pouvoir jusqu’à cinq années supplémentaires. Les autorités maliennes de transition se sont depuis engagées sous la pression à organiser des élections en février 2024, et l’organisation ouest-africaine a levé l’embargo.
Le Président de la Transition en Guinée, le Colonel Mamadi Doumbouya, est actuellement au Mali, pour une visite au cours de laquelle il doit prendre part au 62-ème anniversaire de la fête de l’indépendance de ce pays qui sera célébrée ce jeudi.