Yaoundé, 09/11/2022 (MAP) – Quand Samuel Eto’o donne ses pronostics sur la Coupe du monde 2022, il fait taire tout le monde ! Mais vraiment. Sûr de lui, l’ancien buteur du FC Barcelone, actuel président de la Fédération camerounaise de football, n’hésite guère à placer les Lions indomptables sur le toit du monde à l’issue de ce Mondial.
« Le Cameroun sera champion du monde au terme d’une finale remportée contre… le Maroc », dixit l’ex ballon d’or africain. Il voit même les cinq pays africains s’extirper des poules et disputer les huitièmes de finale. Très légitime.
Auparavant indomptables, en l’occurrence sur la scène africaine, les Camerounais ne sont, toutefois, plus ceux qui portaient le fameux maillot sans manche. Eto’o, Mboma, Lauren, Song, Wome… le confirmeront certainement.
Néanmoins, grâce à un Eto’o Fils plus déterminé que jamais et un Rigobert Song expérimenté, les désormais « octuples participants » à une Coupe du monde ont pu bâtir une sélection solide, tout en faisant valoir que l’on n’a pas forcément besoin de superstars pour être bons.
Quoique le tirage n’était pas si clément avec les troisièmes de la dernière CAN qu’ils ont disputée chez eux, en héritant d’un groupe qui comprend notamment le Brésil de Neymar, les Camerounais se placent dans cette position d’outsiders capables de piquer à ce moment même où l’on ne s’y attend pas.
Avec la Suisse et la Serbie, les protégés de Song mettront toutes les chances de leur côté pour avancer crescendo vers le rêve de leur président.
Pour réaliser cet « idéal », le pays peut compter sur de jeunes joueurs de qualité appuyés par des vétérans, qui réalisent de solides performances dans leurs clubs.
A en juger par le mental d’acier dont ils ont usé pour éjecter l’Algérie de la petite porte de son fief, devant son public. Ils ont rallié la phase de poules à ce moment même où les coéquipiers de Mahrez s’apprêtaient à faire leurs valises pour rejoindre le Qatar!
Le Cameroun joue dans deux systèmes identiques ou presque. Un 4-4-2 avec deux six, ou un 4-3-3. Il évolue dans le premier contre des adversaires dotés d’une attaque redoutable, ce qui sera probablement le cas au Qatar.
Avec André Onana dans les cages, l’expérimenté Michael Ngadeu en défense, André Zambo Anguissa en milieu de terrain, Karl Toko Ekambi, Vincent Aboubakar et le Bavarois Eric Maxim Choupo-Moting en attaque, le Cameroun semble bien posséder des « armes fatales » à même de faire déstabiliser les meilleurs du monde.
Reste à savoir comment elles seront « exploitées » par le vieux Lion Song.
Lui aussi comme son président place la barre haut ! Un peu moins quand même. Il voit les siens en finale.
« Mes objectifs, ils sont là ! Comme le président de la Fecafoot l’a répété, nous n’allons pas là-bas juste pour remplir les formalités. Nous y allons avec l’état d’esprit de représenter le Cameroun et de faire une participation honorable. Pourquoi pas atteindre les objectifs, comme toutes les nations qui viendront, le but c’est d’arriver jusqu’en finale », a glissé l’ex défenseur emblématique.
Nonobstant, les défaites contre l’Ouzbékistan (0-2) et la Corée du Sud (0-1) en amical en septembre ont plus que semé le doute sur le niveau des Lions…
La meilleure performance d’une équipe africaine en Coupe du monde reste un quart de finale, réussi par le Sénégal (2002), le Ghana (2010) et… le Cameroun (1990). On ne pourra donc pas reprocher à « tous les Camerounais », à « tous Africains » de prêcher pour leur paroisse. « Impossible n’est jamais football ».
Anouar AFAJDAR
