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Insécurité dans les établissements de santé : les remèdes de 30 experts de la santé


  1 Juin      78        Santé (15374),

 

Dakar, 1er juin (APS) – Trente experts de la santé proposent aux pouvoirs publics sénégalais de faire un audit des services médicaux, techniques, économiques et administratifs des hôpitaux, de soumettre toutes les structures de santé à une obligation de signalement des événements indésirables graves, entre autres remèdes aux « multiples tragédies » du système de santé national.

Dans une tribune publiée mercredi par le quotidien Le Soleil, ils suggèrent aux autorités du pays d’instaurer un recrutement et un top-management des hôpitaux publics, sur la base d’appels à candidatures « en dehors de tout clientélisme politique ou partisan ».

Ils leur demandent aussi de tenir les « assises de la santé » et de créer une école des hautes études de la qualité et de la sécurité sanitaire.

« Cette tribune est une démarche apolitique, sans complaisance, sincère, qui vise à poser les bases d’un débat (…) sur la refondation du système de santé, en particulier de l’hôpital public », précisent ses 30 auteurs, parmi lesquels figurent 28 Sénégalais.

Le texte intitulé « L’optimisation qualitative, une priorité » est signé par neuf professeurs, 15 docteurs, deux ingénieurs en génie civil, un expert du financement de la santé et de la solidarité internationale, et d’autres spécialistes.

Certains de ses auteurs exercent leurs activités professionnelles au Sénégal, les autres pratiquant leur métier dans d’autres pays d’Afrique, en Europe ou en Amérique, selon Le Soleil.

Le professeur Massamba Diouf (Sénégal), spécialiste de la santé publique, le docteur en cardiologie Khadim Ngom, et l’inspecteur de santé publique Momar Faye (France) font partie des auteurs de la tribune.

« S’il est établi que l’hôpital fait face à des problèmes multifactoriels (…) depuis de nombreuses années, qui l’exposent (…) à des risques susceptibles d’affecter la santé et la sécurité des patients, force est de reconnaître que cela n’empêche en rien notre pays de s’engager sérieusement dans une autre voie », tiennent-ils à souligner.

La prévention des « multiples tragédies » survenant dans les établissements de santé au Sénégal « n’est pas un vœu pieux », ajoutent-ils en énumérant des incidents à l’origine de la mort de plusieurs personnes dans des hôpitaux publics sénégalais, dont quatre bébés dans un incendie d’hôpital en 2021 à Linguère (nord) et 11 nourrissons, dans le même genre de sinistre, la semaine dernière, à Tivaouane (ouest).

Sans compter la mort en couches, par défaut d’assistance médicale, d’une jeune femme à Louga (nord), en avril dernier.

Eviter que de tels « tragédies » ne surviennent plus dans les hôpitaux du pays « demande une vision politique forte et une action coordonnée », mais aussi « une politique effective de démarche qualitative et de gestion globalisée des risques », affirment le professeur Massamba Diouf et ses coauteurs.

Cette forme de prévention est « un enjeu majeur de gestion publique, qui requiert de mettre ensemble tous les mécanismes, ressources et compétences permettant la mise en place d’une offre adaptée aux besoins des populations », soulignent-ils.

« Une culture de la qualité et de la gestion des risques »

« Des mesures doivent être prises immédiatement ! Le président de la République l’a bien [dit] dans son discours de Tivaouane : il convient de faire un audit de toute urgence des services de néonatologie. Cependant, cette mesure doit, dans les plus brefs délais, être étendue à l’ensemble de la sphère médicale, technique, économique et administrative de nos hôpitaux », proposent-ils.

Les experts estiment que « cette procédure d’audit a tout à gagner si elle s’accompagne d’une prise de conscience collective que l’hôpital et le matériel qui l’équipe sont un bien commun, qui doit bénéficier de toute notre attention en matière de maintenance ».

Les Sénégalais vivant à l’étranger et titulaires d’une spécialisation dans le domaine de la santé ont « un rôle essentiel à jouer » dans la mise en œuvre des propositions faites dans cette tribune, selon ses auteurs.

Ils assurent que « c’est tout le système hospitalier sénégalais qui pourrait bénéficier d’un transfert de (…) compétences en matière d’assurance qualité », si les experts en santé de la diaspora sénégalaise sont associés à la politique nationale de santé.

Les auteurs de la tribune proposent « une mise à jour de la législation liée à la sécurité des établissements recevant du public, en y incluant un volet (…) sanitaire ».

« [Les] normes et référentiels établis devront s’accompagner d’un dispositif de contrôle périodique et aléatoire par des services ad hoc compétents », suggèrent-ils.

« Aucune tolérance ne pourra être admise en cas de manquements graves à ces référentiels (…) A terme, l’implantation durable d’une culture de la qualité et de la gestion des risques au sein des établissements de santé est nécessaire aux fins de faire progresser les pratiques et de garantir la sécurité des patients », écrivent les experts.

De même recommandent-ils aux autorités de mettre en place un dispositif opérationnel chargé de recueillir, d’analyser et de suivre régulièrement les incidents importants ou les événements indésirables graves, pour garantir la sécurité et la santé des personnes prises en charge dans les hôpitaux.

Un top-management sans « clientélisme politique ou partisan »

« Tous les établissements de santé devront être soumis à une obligation de signalement aux autorités des événements indésirables graves, notamment ceux associés aux soins. La culture du signalement doit être une valeur et une norme partagée au sein de l’établissement », lit-on dans le texte.

Ses auteurs préconisent par ailleurs « la création d’une haute autorité ad hoc [qui] permettra de recevoir ces déclarations, de les analyser et de réaliser un rapport annuel assorti de mesures visant à améliorer la sécurité du patient ».

Ils appellent les pouvoirs publics à instaurer « une gouvernance et un leadership qui doivent renvoyer à un engagement fort » en matière de recrutement et de top-management, « aux niveaux central et territorial ».

« La sélection des profils nécessitera des appels à candidatures en dehors de tout clientélisme politique ou partisan. »

Massamba Diouf et ses coauteurs proposent au gouvernement de tenir les « assises de la santé », dans le but de « proposer des solutions originales, innovantes et opérationnelles, qui se traduiront par des textes et des réalisations de terrain ».

Ces assises devraient être l’occasion, selon eux, de « recenser (…) les initiatives innovantes qui existent dans les pays les plus avancés et [de] préparer les conditions de capitalisation et de réplicabilité sur notre pays ».

Ils invitent les autorités sénégalaises à doter le pays d’une école des hautes études en qualité et sécurité sanitaire.

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