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Investissement en Afrique du Sud: les initiatives de Ramaphosa, simple exercice de PR ou tentative sérieuse de raviver une économie moribonde


  2 Novembre      97        Economie (20953), Photos (4436), Politique (25314),

 

-Par Abdelghani AOUIFIA-

Johannesburg, 02/11/2018 (MAP)- Depuis février dernier, date de son arrivée au pouvoir, le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a multiplié les initiatives visant à positionner le pays sur une nouvelle trajectoire de croissance économique génératrice d’emplois. Cependant, ces tentatives tardent à donner les résultats escomptés, poussant les observateurs à s’interroger sur l’avenir d’un pays qui sombre de plus en plus dans une crise multidimensionnelle.
Les Sud-Africains, en particulier les jeunes, voyaient en cet homme, issu d’une famille pauvre de Soweto – l’emblématique berceau de la lutte contre le régime de la ségrégation raciale – le leader capable de remettre l’économie sur les rails vers une croissance durable mais surtout inclusive et génératrice d’emplois pour des millions de Noirs, qui vivent toujours en marge de la société plus de deux décennies après la fin de l’apartheid.
Fort de la bonne réputation dont il jouit parmi les communautés économiques sud-africaine et étrangères, Ramaphosa s’est appuyé sur l’expérience qu’il a acquise dans le monde très select des affaires, pour lancer une offensive avec l’ambitieux objectif de drainer 100 milliards de dollars d’investissement dans le pays sur les cinq prochaines années.
Il a dans la foulée convoqué la semaine dernière une conférence nationale sur l’investissement, durant laquelle, les officiels du pays ont annoncé en grande pompe des engagements d’investissement estimés à plusieurs milliards de dollars.
Aux yeux de certains observateurs, le conclave n’est autre qu’un exercice de relations publiques par le biais duquel le chef d’Etat sud-africain cherche à acheter le temps en attendant le rendez-crucial des élections générales de 2019.
Ces observateurs argumentent que plusieurs des projets annoncés lors de la conférence de la semaine dernière étaient déjà programmés et que le sommet n’était qu’«un événement de showbiz».
L’analyse de ces observateurs est confortée par la réaction très faible des marchés aux informations émanant du conclave, qui s’est tenu au Convention Center de Sandton, le très huppé quartier financier de Johannesburg. La monnaie locale, le rand, a continué de perdre du terrain face au dollar américain, le billet vert frôlant la barre de 15 rands.
Il est, bien évidemment, difficile de convaincre les investisseurs très sensibles aux centres souffrant de névralgie d’investir dans un pays qui s’est embourbé, depuis dix ans, dans une incertitude politique en raison d’une mauvaise gouvernance politique et économique.
L’économie est au rouge, avec une récession au deuxième trimestre de l’année en cours, au moment où les prévisions les plus optimistes tablent sur une croissance quasi-nulle pour toute l’année.
Les analyses et les rapports des institutions financières internationales, des agences de notation et des cabinets d’intelligence économique brossent un tableau peu reluisant du pays, accentuant les craintes des investisseurs.
Le Doing Business 2019 établi par la Banque mondiale a montré que l’Afrique du Sud s’est classée 82è. Un autre rapport publié par Ernst & Young (EY), un des plus importants cabinets d’audit financier et de conseil au monde, l’Afrique du Sud est en train de perdre sa position de leader africain en matière d’investissements étrangers au profit du Maroc, une des stars montantes du continent.
Alors que l’Afrique du Sud reste la principale destination d’investissements étrangers directs (IED) du continent en termes de nombre de projets, son avance est menacée pour la première fois, indique le cabinet, soulignant que le Maroc a augmenté de 19 pc ses projets d’IED pour partager la première place avec l’Afrique du Sud.
«Au fil du temps et à mesure que la croissance économique s’accélère en Afrique, nous prévoyons que la part de l’Afrique du Sud en termes d’IED continuera de diminuer par rapport au reste du continent», souligne le cabinet, relevant que le rôle économique de premier plan de Pretoria sur l’ensemble du continent est menacé.
En effet, le pays de Mandela, compté parmi les nations les plus industrialisées d’Afrique, semble avoir été déjà rattrapé par le Maroc dans le secteur très stratégique de l’industrie automobile.
Le grand tirage américain, The Wall Street Journal, a récemment rapporté que le Maroc a surpassé l’Afrique du Sud en tant que hub de construction automobile en Afrique.
D’autres analystes estiment que les initiatives du président sud-africain s’inscrivent dans le cadre d’une stratégie bien ficelée destinée à rompre avec les politiques passées pour engager le pays résolument dans une réelle économie de marché où tous les obstacles à l’initiative privée seront éliminés.
Cette stratégie s’inscrit dans le cadre de la politique d’ouverture qui intervient après une décennie d’incertitude sous l’ancien président Jacob Zuma, explique Alan Hirsch, directeur de la Nelson Mandela School of Public Governance de l’université du Cap.
L’analyste compare la situation actuelle de l’Afrique du Sud à celle de l’Inde au début des années 1980’s quand l’ex-Premier ministre Indira Ghandi avait entamé une nouvelle politique d’ouverture sur le monde des affaires.
Les réformes sont certes lentes, mais finiront par avoir le même effet qu’en Inde, désormais comptée parmi les puissances économiques mondiales, poursuit l’analyste.
Or, le chemin sera sans doute parsemé d’obstacles, l’Afrique du Sud souffrant d’un grand déficit de crédibilité, résultat de l’évolution négative du parti au pouvoir, l’ANC, devenu à la fois opaque, volatile et imprévisible, concède Hirsch.
AO

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