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Jeannot Bombenga : 88 ans d’âge et un bilan positif dans l’émergence de la rumba congolaise


  16 Septembre      185        Musique (512),

 

Le patriarche de la musique congolaise moderne, Jeannot Bombenga Wewando vient de totaliser cette année ses 88 (quatre-vingt-huit) ans d’âge, sur fond d’un plaidoyer qui appelle à la reconnaissance d’un bilan du travail artistique bien accompli pendant plus de 60 (soixante) ans de carrière.

Avec ses 60 (soixante) ans consacrés à l’émergence de la culture congolaise sur la scène, tant nationale qu’internationale, le patron de l’orchestre « Vox Africa », Jeannot Bombenga, formé à l’école d’ « African Jazz », aux côtés de Kabasele Tshamala, dit Grand Kallé, a produit plusieurs chansons dont la République démocratique du Congo (RDC), Zaïre à l’époque, et l’Afrique ont scellé pour caractériser, non seulement l’identité de ses peuples, mais aussi influencer et assoir ses souches dans d’autres pays de la planète.

Bombenga n’a jamais eu un pseudonyme officiel. Seul « Jeannot » dérivé de son prénom Jean, accompagne son patronyme qui fait aussi office de nom de scène. Mais la chanson « Bopesa ye liteya », chantée en duo avec Ntesa Nzitani, vient changer la donne à travers le refrain du titre en Kimongo dont le terme « Lolango » (amour en lingala) y est repris plusieurs fois, lui fera gratifier le nom de Jeannot Lolango.

Il faut surtout reconnaitre en cet artiste, le talent de compositeur de génériques, dans la mesure où lorsque le nouveau régime s’installe et prend ses marques, le slogan « retroussons les manches » mobilise les artistes-musiciens. Plusieurs titres sont écrits et passent à la radio dans le cadre de la vulgarisation de la révolution prônée par le pouvoir militaire, se souvenait Samuel Malonga, un chroniqueur musical du Congo Brazzaville. .

D’ailleurs, de ses chansons, « 1967 Mbula ya sacrifice » est retenue comme générique du journal parlé à la radio nationale. Plus tard, à l’issue du concours national de la chanson organisé par le ministère de la Culture et Arts en marge du sommet de l’OUA (Organisation de l’unité africaine) tenu à Kinshasa, c’est de nouveau Bombenga qui fait mouche. Sa chanson : « Congo nouveau Afrique nouvelle », chantée en trio avec Ntesa et Sam Mangwana), bien que sortie 2e dudit concours, est choisie comme « jingle » des informations du grand journal de la mi-journée à la radio. Devenus des génériques pour la profondeur de leur message, les deux titres ont fait de Bombenga le grand compositeur des indicatifs des journaux parlés.

En 1968, une affaire politique qui n’a rien à voir avec la musique secoue les deux Congo, et finit par coller une connotation belliqueuse à l’innocence de la chanson « Nzele sukuma ». La brouille entre Mobutu et Ngouabi entraîne les deux capitales les plus rapprochées du monde, dans un conflit d’un autre âge.

La guéguerre prend même une nouvelle dimension, car à côté des « Cartes blanches » de Kinshasa auxquelles répondent les « Cartes rouges » de Brazzaville, le régime de Kinshasa trouve une autre astuce. Pour monter les enchères, le titre de Bombenga est choisi comme la véritable réplique à tous les assauts médiatiques venus de l’autre rive. « Nzele sukuma » qui commence par le proverbe « Olukaka Makambo okozua… » (qui cherche trouve), passe quasiment en boucle chaque jour.

Mais lorsque la hache de guerre est enterrée et les deux présidents-frères réconciliés, la chanson finit enfin par retrouver sa dimension artistique et toute sa caractéristique noble qui ont conduit l’élégant Bombenga à l’écrire.

Le patriarche peut aujourd’hui se targuer d’être parmi les artistes-musiciens qui ont chanté pour la gloire du pays et de ses dirigeants. Il écrit des textes patriotiques et il revendique plusieurs chansons de Grand Kallé. Des titres où sont écrits sur disque son nom et celui de son mentor sont en réalité les siens affirme-t-il, citant l’exemple de chansons telles que : « Ebale ya Congo » et « Indépendance économique ».

Un des grands mérites dans l’écriture de ses textes, par contre, est l’absence des diatribes (mbuakela en lingala) à l’encontre de ses collègues musiciens. Les « Mbuakela » sont le propre des artistes-musiciens congolais qui en font grandement usage pour se régler mutuellement les compte. Le patriarche s’est dérobé à cet exercice, il admet avoir écrit seulement « Mobali ya ngelele » pour secouer un ami amoureux de la langue de Molière. Le français était l’arme que son don juan d’ami utilisait pour impressionner la gent féminine et pour réussir ses baratins, a souvent rappeler Jeannot Bombenga.

Aujourd’hui, Jeannot Bombenga plaide sa cause en ces termes : « C’est maintenant que j’ai besoin des hommages, après ma mort, ça sera inutile, J’ai fait mon temps dans la musique. Cet art noble a fait de moi une icône, une personnalité dans mon pays. J’ai écrit et chanté des très belles chansons qui sont des références dans le répertoire de la rumba congolaise. Dieu m’a fait grâce de vivre jusqu’à cet âge. L’heure a sonné pour moi de laisser aussi la place aux enfants, aux jeunes, de continuer ce travail, là où nous nous sommes arrêtés ».

Il réitère son souhait de voir le gouvernement l’honorer pendant qu’il est en vie, car dit-il, «Mon vœux le plus ardent est que je sois, si possible, honoré avant ma mort plutôt que de l’être à titre posthume. A ce titre, vu que je suis le seul et unique survivant de ma génération, je serai encore plus ravi si on peut dresser un monument pour moi et pour la postérité».

Né en 1934, Jeannot Bombenga a commencé à flirter avec l’art d’Orphée, à l’âge de 23 (vingt-trois) ans. Réputé comme l’un des piliers de la Rumba congolaise et auteur-compositeur très prolixe, cette voix nullement altérée par son âge avancé a, à son actif, plus de 250 (deux cent cinquante) chansons à succès écrit par lui-même.

Ancien batelier comme son prédécesseur Wendo Kolosoy, il opta pour la musique dès 1959 et fonde le groupe « Vox Africa » avec Franklin Boukaka. Par la suite, il rejoint l’orchestre le plus populaire de l’époque, « African Jazz », l’orchestre de rumba congolaise et de cha-cha-cha de Joseph Kabasele « Grand Kallé » devenu son maître de 1963 à 1968.

Et en 1968, Jeannot Bombenga quitte son mentor Joseph Kabasele pour voler de ses propres ailes en solo au sein de son orchestre « Vox Africa » qui va ouvrir ses portes à plusieurs autres artistes parmi lesquels, Sam Mangwana (1967), Ntesa Nzitani Dalienst (1967-1968), Marcel Loko Massengo Djeskain (jusqu’en 1970), Antoine Nedule Monswe Papa Noël (jusqu’en 1968), ou encore le « Maestro » Souzy Kasseya (1968-1973).

Parmi les œuvres phonographiques qui ont fait sa notoriété, on peut épingler « Mado », « Bébé 68 » et autres « Lolango », chantée en langue Mongo.Toujours plein d’ardeur et de motivation, Jeannot Bombenga avec son groupe musical remporte au mois d’août 1967, le 2ème Prix du Concours national de la chanson, dédié à la Conférence de l’OUA (Organisation de l’Unité Africaine) qui s’est tenue la même année à Kinshasa.

Ce chanteur deuxième voix n’a jamais joué les stars, mais son œuvre demeure intense et immense à la fois et c’est dans la mesure où il est réputé comme l’un des piliers de la Rumba congolaise et auteur-compositeur très prolixe, sa voix nullement altérée par son âge avancé.

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