Lomé, 26 mars (ATOP) – La Journée internationale du souvenir des victimes de l’esclavage et de la traite négrière transatlantique commémorée chaque 25 mars a été marquée à Lomé par une conférence de presse sur le thème « Souvenir de l’esclavage : le pouvoir des arts pour la justice ».
Cette conférence de presse est à l’actif du Centre d’information des nations unies au Togo (CINU-Togo). Elle vise à attirer l’attention de l’opinion nationale et internationale sur les conséquences néfastes de l’esclavage qui démontre la cruauté de l’Homme envers son prochain. La finalité est de susciter une prise de conscience pour éviter la répétition de cette pratique condamnable. Il s’agit également de montrer le pouvoir des arts dans la lutte pour l’égalité et la justice. La journée internationale du souvenir des victimes de l’esclavage et de la traite négrière transatlantique permet précisément de rendre hommage à ceux qui ont souffert et sont morts à cause de l’esclavage et de conscientiser le public sur les dangers actuels du racisme et des préjugés.
La responsable du CINU-Togo, Mme Daouda Nadietou Zibilila a fait savoir que la traite transatlantique d’Africains asservis a duré plus de plus de 400 ans et a détruit les vies de 15 à 20 millions d’hommes, de femmes et d’enfants. Elle a précisé que cette pratique bien qu’ayant été protégée par des lois de nombreux pays des deux côtés de l’Atlantique n’a pas réussi à détruire l’identité culturelle des peuples africains. « Malgré des efforts déployés pour éliminer l’identité culturelle des personnes d’ascendance africaine lors de la traite transatlantique des esclaves, leur esprit a résisté et aujourd’hui, près de 200 millions de personnes en Amérique déclarent être d’ascendance africaine », a-t-elle affirmé. Pour l’oratrice, le thème de cette année évoque le souvenir atroce de l’esclavage et montre comment à travers la musique, l’art, le design et la littérature ces personnes d’ascendance africaine qui font parties des segments les plus pauvres et marginalisés de la société expriment leur lutte pour l’égalité et la justice.
Pour Mme Zibilila, la traite transatlantique des esclaves a consisté à prendre des esclaves en Afrique et à les amener en Amérique. Mais d’après elle, les nouvelles formes d’esclavagistes sont des cas qui surgissent dans des situations chaotiques comme par exemples la vente en 2017 d’esclaves noirs en Lybie. Elle a souligné que c’est sur ces cas que reviennent cette commémoration pour dire qu’il y a encore ces situations malgré l’abolition de la traite transatlantique.
La conférencière a fait remarquer que les femmes sont les plus touchées eu égard à leur sexe. « Les femmes esclaves non seulement elles font des travaux forcés dans des conditions difficiles, mais aussi, elles subissaient des formes de discrimination et d’exploitation sexuelle extrêmement cruelles ».
La responsable du CINU a rappelé que l’origine de l’esclavage remonte aux années 1200 entre l’Afrique du nord et les royaumes du Mali. Un film documentaire sur l’origine et les itinéraires a été présenté au cours de cette rencontre.