Kinshasa, 15 nov. 2019 (ACP).- La Cour militaire de l’ex Kasaï Occidental qui poursuit l’instruction de meurtre de deux experts de l’ONU, Zaïda Catalan et Michaël Sharp ainsi que leurs accompagnateurs congolais, a entamé, mercredi à Kananga, l’audition du prévenu Raphaël Trudon Kapuku Ka Muzadi, journaliste à la radio privée «KHRT», reproché d’avoir remis des machettes aux miliciens de Kamuina Nsapu dans la contrée de Bunkonde.
Le prévenu Kapuku Ka Muzadi Raphaël Trudon a nié toute son implication de loin ou de près malgré la confirmation, une fois de plus, de son Co-prévenu Vincent Manga devant cette juridiction.
Il a affirmé toutefois, avoir appris du Co-prévenu Jean Bosco Mukanda, la nouvelle du meurtre, deux jours après le drame, dans un texto lui parvenu en pleine émission animée à l’époque sur les ondes de sa radio privée Kasaï Horizon (KHRT).
Kapuku Ka Muzadi avait également été informé, à cette même occasion, de l’activisme de la milice Kamuina Nsapu dans la contrée de Moyo Musuila, près de Bunkonde. Répondant à une question du juge, son co-prévenu Jean Bosco Mukanda a soutenu le contraire, arguant que la nouvelle de meurtre de deux experts de l’ONU avait été communiquée à Kapuku Ka Muzadi le même jour.
Le président du siège, le colonel magistrat militaire Jean Paulin Ntshaykolo, a déploré le comportement du prévenu Kapuku Kamuzadi Raphaël Trudon qui n’a pas aidé l’Etat congolais par la dénonciation de ce crime ignoble aussitôt informé, la MONUSCO ayant diffusé des avis de recherches sur les ondes de la Radio onusienne Okapi pour le besoin de la cause.
Pour lui, les juridictions pénales «jugent les hommes en fonction aussi de ce qu’ils sont», a-t-il poursuivi. Le prévenu Raphaël Trudon Kapuku Kamuzadi a été arrêté le 20 octobre 2018, rappelle-t-on.