BRAZZAVILLE, 16 DEC (ACI) – Les acteurs de la société civile ont fait part, le 14 décembre à Brazzaville, de leurs préoccupations par rapport à la situation des peuples autochtones, malgré la mise en place d’un arsenal juridique promulgué par le gouvernement.
Ils ont exprimé leurs préoccupations lors d’une conférence de presse, au cours de laquelle ils ont fait connaître la situation des populations autochtones au Congo. En effet, 11 ans après la promulgation de la loi n°5-2011 du 25 février 2011, portant promotion et protection des populations autochtones en République du Congo, la situation de cette couche sociale vulnérable demeure inquiétante.
Ces autochtones sont confrontés à plusieurs difficultés, tels que le manque d’accès aux soins de santé et aux services sociaux de base, la non-assistance aux élèves et étudiants autochtones, le manque d’accès à l’emploi, la non valorisation des connaissances et du savoir-faire des autochtones ainsi que l’absence des textes susceptibles de sécuriser leurs droits fonciers coutumiers.
Face à cette situation, le coordonnateur du Forum pour la gouvernance et les droits de l’homme (Fgdh), M. Maixent Fortunin Agnimbat Emeka, a appelé le gouvernement et les bailleurs qui interviennent au Congo à faire des efforts pour apporter des réponses aux problèmes des populations autochtones.
Pour sa part, la chargée de Programme ressources naturelles et droits des communautés forestières à l’Observatoire congolais des droits de l’homme (Ocdh), Mme Nina Cynthia Kiyindou, a adressé son plaidoyer au ministère en charge de la question des populations autochtones, afin que des améliorations soient apportées et que des mesures législatives et réglementaires soient mises en œuvre.
«Nous sommes là pour veiller au respect des textes législatifs et réglementaires, étant donné que c’est l’Etat qui, au plus haut niveau, prend les engagements en ce qui concerne la protection des droits de l’homme, plus précisément la protection des droits des populations autochtones», a-t-elle dit, poursuivant que la société civile fait beaucoup d’efforts avec des moyens limités et que le gouvernement devrait prendre le relais.
A propos de la vulgarisation des textes juridiques auprès des populations autochtones, le coordonnateur du Réseau national des populations autochtones du Congo (Renapac), M. Jasmin Bonaventure Mbemba, a fait savoir que la société civile s’attelle à la vulgarisation de la loi n°5 dans le milieu des autochtones.
Aussi, il a déploré le fait que les populations autochtones ne sont pas associées lors de l’élaboration des différentes lois qui les concernent. «La preuve est qu’une Task force de la société civile, ayant examiné la loi, a constaté que les aspects sociaux ont été survolés, tels que les droits de la communauté des populations autochtones dans le cadre de la chasse, de la faune et des aires protégées», a-t-il fait remarquer.