Saly Portudal (Mbour), 26 sept (APS) – Un séminaire sous régional de formation des acteurs de la justice pénale s’est ouvert lundi, à Saly portudal (Mbour), pour consolider les acquis dans le cadre du réseau de coordination des mécanismes de lutte contre la traite des personnes, a constaté l’APS.
L’objectif de cette rencontre ‘’est de consolider les actions que nous avons en commun à travers (le) réseau de coordination des mécanismes de lutte contre la traite des personnes dans la sous-région’’, a déclaré Mody Ndiaye, secrétaire permanent de la Cellule nationale de lutte contre la traite des personnes (CNLTP).
Présidant la cérémonie d’ouverture de cette rencontre qui regroupe les acteurs de la Gambie, de la Guinée Bissau, de la République de Guinée et du Sénégal, M. Ndiaye précise que le Sénégal est l’initiateur de ce réseau.
Cette activité s’inscrit dans le cadre du projet Crime organisé : Réponse de l’Afrique de l’Ouest aux Trafics illicites (OCWAR-T). Financé par l’UE et le gouvernement Allemand, le projet est mis en œuvre dans les 15 Etats Membres de la CEDEAO et la Mauritanie
Selon M. Ndiaye, la traite des personnes est en expansion dans un contexte mondial et la sous-région n’y échappe pas. Pour cette raison, estime-t-il, ‘’il faut continuer à persévérer dans les efforts pour venir à bout de ce phénomène’’.
Le secrétaire permanant de la CNLTP affirme que cette pratique est favorisée par de nombreux facteurs économiques.
‘’C’est pourquoi il est important que les professionnels des différents pays, notamment des voisins se retrouvent de temps en temps pour avoir une feuille de route commune qui va permettre d’échanger des informations, des pratiques pour mieux juguler ce phénomène qui n’épargne aucune région du monde’’, a indiqué Mody Ndiaye.
De son côté, Lamine Daffé, chef de projets au bureau régional pour l’Afrique de l’ouest du centre international pour le développement de politiques migratoires (ICMPD), a loué les efforts consentis par les états dans ce domaine.
Il note que ‘’malgré les avancées notables, les défis opérationnels persistent dans la conduite des enquêtes et des poursuites sur des dossiers de traite’’.
Ainsi, durant ces trois jours, les coordonnateurs nationaux de lutte contre la traite et les praticiens de la chaine pénale des différents pays vont s’approprier les outils de coopération judiciaire et des bonnes pratiques.
‘’Les participants vont passer en revue leurs procédures et expériences respectives afin de tirer des lieux communs et proposer des pistes pour faciliter la coopération entre les structures de coordination de la lutte contre la traite’’, a relevé M. Daffé.
Il s’agira aussi pour eux de ‘’développer des outils communs pour guider les acteurs de la chaine pénale dans la conduite des enquêtes et des poursuites des affaires de traite des personnes’’, a-t-il ajouté.
M. Daffé a insisté sur la nécessité de trouver des compromis sur le plan répressif mais également mettre en place des stratégies de prévention, d’assistance et de protection, d’autonomisation et d’inclusion sociale des victimes de la traite.
La traite des personnes est un phénomène répandu dans toute la sous-région de la CEDEAO avec des caractéristiques distinctes selon les pays. La Commission de la CEDEAO a toujours été à l’avant-garde des efforts mondiaux de lutte contre la traite depuis l’adoption du Protocole sur la traite des personnes en 2000, a-t-il rappelé.