Bouna, 17 jan 2021 (AIP)- L’absence d’un centre culturel polyvalent à Bouna demeure l’une des difficultés qu’éprouvent les promoteurs de spectacle et bien d’autres acteurs du monde des arts.
Le foyer des jeunes de Bouna quoique exigu, demeure actuellement le principal lieu de rencontres, de formations et de spectacles de la ville. Cette salle qui ne peut contenir que 110 personnes est décriée par les populations qui estiment qu’elle n’est plus adaptée pour un chef-lieu de région.
La même remarque avait été faite par le commissaire général du Festival des danses traditionnelles du Bounkani (FESTIBO), Dah Germain qui, à l’ouverture de cet événement culturel en décembre 2020, a plaidé auprès de bonnes volontés pour la construction à Bouna d’un centre culturel pouvant abriter des activités de forte audience.
»Bouna n’a pas de salle digne de ce nom, et cela entrave l’effectivité de nombreux spectacles et rendez-vous culturels qui nécessitent une interraction avec le public dans un cadre sécurisé et adéquat. Nous lançons donc l’appel aux opérateurs économiques et bonnes volontés, d’agir dans ce sens pour doter la ville d’un centre culturel polyvalent », avait-il plaidé.
Et pourtant, la ville de Bouna dispose depuis 1995 d’un centre culturel contenant d’ailleurs une grande salle, des loges et même des bureaux. Mais le paradoxe est que, après sa finition, cette infrastructure n’a jamais été inaugurée en raison de sa situation géographique qui se trouve être dans un marécage. En saison des pluies, le bâtiment est totalement inondé.
»On était très content de l’ouvrage, mais avant la cérémonie d’inauguration, le passage d’une forte pluie a inondé tout le bâtiment. L’eau stagne toujours à cet endroit et cela continue de l’être jusqu’aujourd’hui. C’est pourquoi, l’inauguration tant attendue n’a jamais eu lieu”, explique Ouattara Hassane, un riverain du quartier où est situé ce centre culturel.
Aujourd’hui, ce bâtiment sombre dans une dégradation indescriptible, abandonné dans une étouffante broussaille. Selon la mairie de Bouna, la réhabilitation de cet édifice et de sa zone géographique n’est pas à l’ordre du jour en raison du coût très élevé des fonds nécessaires pour sa remise en état.
”Ça sera certes réhabilité un jour, mais pour l’heure, la mairie a d’autres priorités, le temps pour nous de mobiliser des fonds”, a précisé le secrétaire général de cette collectivité, Coulibaly Seydou. Il a reconnu lui-même le caractère exigu du foyer des jeunes de Bouna où ont lieu aujourd’hui toutes les activités de la ville.
L’indisponibilité du foyer des jeunes du fait de la fréquence des manifestations qui s’y déroulent au quotidien, contraint certains promoteurs à opter pour des lieux publics à savoir la gare routière, la place de la paix ou encore le complexe sportif de Bouna où ils organisent quelques spectacles isolés.
Toutefois, les questions sécuritaires à ces endroits les amènent très souvent à raccourcir la durée de l’ambiance, déplorant des casses et autres débordements.