Johannesburg, 06/03/2023 -(MAP)- L’Afrique du Sud a un volume et une intensité relativement élevés de crimes financiers, dont plus de la moitié entrent dans des catégories qui génèrent des produits, révèle un rapport du Fonds monétaire international (FMI) publié lundi par des médias.
Intitulé «Lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme», le rapport note que les principaux produits nationaux générant des délits sous-jacents sont les délits fiscaux, la corruption et les pots-de-vin, la fraude, le trafic de drogues illicites et les crimes environnementaux.
Il a averti que l’utilisation généralisée de l’argent liquide dans l’économie informelle avait mis le pays en danger, arguant que les mouvements transfrontaliers d’argent alimentent les craintes liées au financement du terrorisme mondial.
«En tant que grande économie et centre financier régional pour l’Afrique subsaharienne, l’Afrique du Sud est particulièrement exposée à la menace que les produits du crime étrangers générés dans la région soient blanchis dans ou via le pays», écrit le FMI.
L’institution financière internationale met ainsi en garde que l’Afrique du Sud est exposée aux risques de financement du terrorisme associés au financement du terrorisme étranger, des combattants terroristes étrangers et du terrorisme national potentiel.
«L’utilisation d’espèces est répandue en Afrique du Sud et a été évaluée comme présentant un risque élevé de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme, y compris des mouvements transfrontaliers», souligne-t-on.
La même source indique que la détection et la récupération des produits du crime en espèces restent difficiles et que les efforts visant à confisquer les mouvements transfrontaliers frauduleux ou non déclarés de devises doivent être considérablement améliorés.
«L’Afrique du Sud a souffert d’une période prolongée d’accaparement de l’État, qui a contribué à générer des revenus de corruption substantiels et a sapé les agences clés chargées de lutter contre de telles activités», note-t-elle.
Le rapport révèle aussi que la plupart des condamnations pour blanchiment d’argent concernent des cas de fraude et qu’il y a moins d’enquêtes et de poursuites réussies concernant d’autres crimes à haut risque.
L’Afrique du Sud a récemment été placée sur la « liste grise » du Groupe d’action financière (GAFI), ce qui signifie qu’elle présente des lacunes dans la lutte contre les flux financiers illicites, une décision qui aura immanquablement des conséquences désastreuses sur les coûts des banques, les gestionnaires d’actifs et toute l’économie du pays.