Johannesburg, 31/01/2023 -(MAP)- Le gouvernement sud-africain examine sérieusement la possibilité de déclarer l’état de catastrophe nationale en raison de la crise de l’électricité qui s’est aggravée depuis l’année dernière, a indiqué mardi le Président Cyril Ramaphosa.
«Des consultations sont déjà en cours au sein du gouvernement pour déterminer si les exigences légales pour la déclaration d’un état de catastrophe nationale sont remplies et quelles actions immédiates nous devrions entreprendre pour résoudre les délestages», a déclaré M. Ramaphosa.
S’exprimant lors de la réunion annuelle du Comité exécutif national (NEC) du Congrès national africain (ANC au pouvoir), le chef de l’État a souligné que les dirigeants du parti ont convenu que la sécurité énergétique était une question prioritaire qui détermine les intérêts du pays, sa souveraineté et sa sécurité nationale.
Le passage récent au niveau 6, sur 8, des délestages électriques est vécu par les Sud-africains et les entreprises comme un vrai cauchemar, suscitant colère et indignation dans un pays pourtant considéré comme l’un des plus industrialisés d’Afrique.
Cette indignation intervient au moment où la compagnie d’électricité publique « Eskom » vient d’obtenir le feu vert de l’Autorité de régulation de l’énergie (NERSA) pour augmenter ses tarifs de plus de 18% à partir du mois d’avril prochain.
Dans ce contexte, M. Ramaphosa a affirmé que l’ANC s’est fixé pour objectif de mettre fin aux délestages électriques dans un délai beaucoup plus court que prévu, notant qu’un ensemble d’actions ont été définies pour atteindre cet objectif.
Il a précisé qu’il y a un large consensus au sein de sa formation politique sur la nécessité de déclarer d’état de catastrophe nationale, comme cela a été le cas face à la pandémie de la Covid-19.
Cette démarche permettra de libérer les fonds nécessaires pour que le gouvernement puisse déployer ses plans visant à résoudre la crise énergétique qui a plongé le pays dans l’obscurité, a-t-il expliqué.
L’Afrique du Sud est confrontée à une crise énergétique paralysante qui dure depuis plus d’une décennie. Et pour cause, le vieillissement des unités de production d’électricité, tombant en panne de manière récurrente.
En 2022, cette crise a atteint une dimension sans précédent. L’approvisionnement du pays en électricité n’a cessé de se détériorer depuis l’hiver dernier (mai-octobre), « Eskom » ayant décidé de passer aux niveaux supérieurs de délestages électriques, après les nombreuses pannes qui ont plombé sa capacité de production.