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Le climat, la population et l’infrastructure, les trois axes prioritaires de la Banque Mondiale pour ‘’assurer un avenir plus durable au Sahel’’


  19 Février      58        Environnement/Eaux/Forêts (6451),

 

Niamey, 19 février (ANP)- La Banque Mondiale veut concentrer ses
actions au Niger, au Mali et au Burkina Faso sur trois aspects
essentiels, à savoir : le climat, la population et les infrastructures
pour aider ces trois pays à faire face à la pauvreté, ainsi qu’aux
crises humanitaires et sécuritaires, à travers un financement de 8,5
milliards de dollars de 2021 à 2023.

L’annonce a été faite par Axel van Trotsenburg, Directeur général des
opérations de la Banque mondiale après un séjour dans la région, un
séjour qui lui a permis d’appréhender les ‘’grands défis’’ de ces
pays.

Lors de son parcours dans cette région sub-saharienne, le responsable
de l’institution de Breton Wood parcourant le Sahel dit avoir
constaté de visu « comment les conflits, la pauvreté, les catastrophes
naturelles et le changement climatique viennent enrayer la trajectoire
de développement de la région et aggraver les déplacements de
populations et l’insécurité alimentaire. Mais j’ai vu aussi l’espoir
et la résilience, et la confirmation de la vocation de notre
institution à changer les choses ».

« Peu après, ajoute Axel van Trotsenburg, la pandémie de COVID-19
s’est abattue sur le Niger. J’ai appris avec tristesse qu’Issaka
Assane Karanta, le gouverneur de la région de Niamey, qui m’avait
accompagné lors de cette visite, avait été infecté par le virus et
était décédé il y a un mois ».

Selon lui, outre son bilan humain, la COVID-19 provoque la plus grave
récession que le Sahel ait connue depuis l’indépendance et plonge 1,3
million de personnes de plus dans l’extrême pauvreté.

Ce défi, explique-t-il, s’ajoute à la violence qui s’est propagée au
cours des deux dernières années, du nord du Mali au centre du pays et
à travers la région des trois frontières, où le Mali borde le Niger et
le Burkina Faso. Le nombre de personnes qui fuient la violence dans la
région a été multiplié par quatre, et on compte aujourd’hui 2 millions
de déplacés internes.

Dans le sillage de la crise de la COVID, comment pouvons-nous aider à
inverser cette tendance à la fragilité et placer la région du Sahel
sur une trajectoire de reprise résiliente ?

«Pour les pays du Sahel et la communauté internationale, c’est le
moment d’agir, c’est-à-dire de faire avancer les réformes et de mieux
mettre en œuvre des solutions durables à grande échelle et rapidement
» estime le fonctionnaire de l’institution financière.

Pour aider ces pays à faire face à ces défis et leur permettre
d’obtenir des résultats à grande échelle, la Banque Mondiale annonce
avoir défini des priorités essentielles stratégiques à travers
lesquelles elle veut atteindre des objectifs ambitieux.

« Nous centrons notre action sur trois aspects essentiels : le climat,
en transformant l’agriculture et la gestion de l’eau ; la population,
en investissant dans le capital humain et l’autonomisation des femmes
et des filles ; et l’infrastructure, en développant la connectivité et
l’accès à l’électricité » a indiqué Axel van Trotsenburg.

« Concernant le climat, nous investissons dans des programmes destinés
à restaurer les terres dégradées, accroître la productivité agricole
et renforcer la sécurité hydrique afin de bâtir des systèmes
alimentaires résilients au changement climatique et des paysages
durables. Les températures au Sahel s’élevant 1,5 fois plus vite que
la moyenne mondiale, ces pays sont confrontés à un manque d’eau
grandissant, qui réduit les rendements agricoles et la productivité du
cheptel, et affecte la sécurité alimentaire et les prix des denrées»,
souligne» informe l’agent de la Banque Mondiale.

Au sujet de la population, M. Trotsenburg fait savoir que son
institution a fait «d’importants efforts pour investir dans les filles
et les maintenir à l’école. Au cours de mon voyage, j’ai vu la
détermination de nombreuses jeunes femmes à briser le cycle de la
pauvreté dans leurs familles et à réaliser leurs aspirations. Le
projet pour l’autonomisation des filles et le dividende démographique
au Sahel (SWEDD) transforme la vie d’un grand nombre d’adolescentes».

Selon lui «c’est un des meilleurs investissements pour aider ces pays
à tirer profit des bénéfices de leur dividende démographique tout en
luttant contre les mariages précoces et en autonomisant les femmes,
tant à la maison qu’au travail. À ce jour, le SWEDD a déjà permis à
près de 300 000 femmes et adolescentes de suivre une formation,
accéder à la contraception et bénéficier d’aides pour poursuivre leur
scolarité».

Concernant « l’infrastructure, nous progressons dans l’amélioration de
la connectivité et la promotion de la transformation numérique. Plus
de 500 000 personnes ont désormais accès à des routes praticables en
toutes saisons pour se rendre à l’école, dans les centres de santé et
les marchés locaux au Mali. Au Niger, le projet Villages intelligents
pour la croissance et l’inclusion numérique dans les zones rurales
vise à développer l’accès à la téléphonie mobile et au haut débit »,
a-t-il souligné.

M. Trotsenburg reste, par ailleurs, convaincu que « la communauté
internationale doit faire plus pour le Sahel. Nous devons faire preuve
de solidarité dans les mots et dans les actes ».

C’est pourquoi, a-t-il poursuivi, à travers l’Association
internationale de développement (IDA), ‘’nous avons augmenté notre
appui financier aux pays du G5 Sahel — Burkina Faso, Mali, Mauritanie,
Niger et Tchad — afin de soutenir la prévention des conflits, la
résilience et les interventions d’urgence».

Le responsable des opérations à la Banque Mondiale ajoute que leurs «
financements en faveur de ces pays sont ainsi passés de 2,5 milliards
de dollars au cours des trois années d’IDA-17 à 6 milliards de dollars
sur IDA-18, et nous avons maintenant l’ambition d’atteindre 8,5
milliards de dollars pour les exercices 2021-23».

« Nous nous attachons en particulier à multiplier les possibilités
d’emploi pour les 1,4 million de jeunes qui entrent chaque année sur
le marché du travail dans les pays du Sahel. Il est indispensable de
relever ce défi pour favoriser la reprise économique et empêcher que
les jeunes soient recrutés et radicalisés par les groupes d’insurgés
et les bandes criminelles », a lancé le Directeur général des
opérations à la Banque mondiale.

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